La Pharmacie militaire
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1. Pharmacien de 2ème classe aux armées (1799); 2. Pharmacien de 1ère classe aux armées (1798); 3. Pharmacien en chef des armées (1803); 4. Pharmacien en chef de la Marine (1798). |
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« La médecine, la chirurgie et la pharmacie étaient, dans l’origine, un seul et même art exercé par les mêmes hommes; mais lrsque l’art de guérir fit des progrès, on fut obligé de le diviser en plusieurs branches, afin de le conduire à la perfection dont il est susceptible. A cette époque, Richelieu reprenant l’organisation de l’hôpital ambulant (ambulance) créé par Sully pendant le siège d’Amiens en 1597, venait de doter l’armée de son premier hôpital sédentaire (Hôpital de Pignerol). L’hôpital comprenait deux apothicaires, Perdreau et Laforest, en 1630. Mais si la pharmacie existait donc bien dès cette époque, il faut aller jusqu’à Colbert et à Louvois et même au delà pour trouver, avec une organisation régulière des hôpitaux militaires, ses attributions nettement définies. On peut considérer comme date clef celle du 17 janvier 1708, date à laquelle un Edit Royal crée un Service de santé permanent qui dépend du service de l’Intendance. Mais son acte de naissance réel date du « Règlement du 20 décembre 1718 » qui institua un Corps d’officier de santé et précisa les fonctions et attributions des médecins, chirurgiens et apothicaires. Ce règlement, entre autres dispositions, faisait état pour la première fois, de la nécessité de la création près de chaque hôpital d’un « jardin de plantes médicinales ». En 1788 est créé un Conseil de santé qui comprend six officiers de santé supérieur comprenant deux pharmaciens : Bayen et Parmentier. La Révolution française donne l’égalité aux trois professions : pharmaciens, chirurgiens et médecins. Mais il n’y a pas encore de cadres réguliers. L’effectif est variable suivant l’importance des armées. L’avancement a lieu exclusivement au choix. L’année 1800 marque, pour le service de santé, un recul qui ira s’accentuant sous l’Empire. En 1811, les officiers de santé sont mis sous la dépendance des intendants généraux, des commissaires ordonnateurs et ordinaires des armées. Peu après la fin de l’Empire, le service de santé est à nouveau réorganisé et le sera à plusieurs reprises par la suite. En 1911 l’armée de réserve disposait de 4065 médecins et de 1230 pharmaciens et l’armée territoriale comptait 5386 médecins et 883 pharmaciens. La guerre de 1914-1918 a gradement justifié leur utilisation. Les pharmaciens militaires se sont montrés indispensables non seulement au point de vue professionnel, dans les laboratoires de chimie et de bactériologie du Service de Santé et de l’Intendance; mais ils ont encore joué un rôle capital dans l’attaque et la défense des armes chimiques comme les gaz asphyxiants; dans les laboratoires d’usines travaillant pour la défense nationale; dans les Laboratoires du Service Postal pour déceler les messages à l’encre sympathique; dans différentes récupérations des matières premières; dans la fabrication d’huiles nouvelles, etc, etc…
Quelques figures marquent la pharmacie militaire eu XVIII° et XIX° siècles : – Pierre BAYEN (1725-1798) – Antoine-Auguste PARMENTIER (1737-1813) – Bertrand PELLETIER (1761-1797) – Charles-Jean LAUBERT (1762-1834) – Georges-Simon SERULLAS (1774-1832) – Joseph-Bienaimé CAVENTOU (1795-1877) – Antoine-Bauduin POGGIALE (1808-1879) – Auguste-Nicolas-Eugène MILLON (1812-1867) – François-Zacharie ROUSSIN (1827-1894) – Joseph-Félix-Antoine BALLAND (1845-1927)
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