Laboratoires Métadier

Paul Métadier (1872-1956) pharmacien s’installe à Bourges puis crée en en 1905 à Tours. Pharmacie Principale,53 rue Nationale.

Paul Métadier (1872-1956) Pharmacie Principale vers 1930

En 1910 il commercialise un analgésique sous forme de cachets la Kalmine qui va devenir le médicament vedette du laboratoire. En 1921 Henri Oudet fabrique à leur attention une machine semi automatique pour remplir et fermer les cachets, elle fonctionne avec une pédale et produit 3 000 cachets à l’heure

Machine à remplir les cachets Oudet (1930)

La production augmente, en 1925 une usine est construite, elle occupe les deux cotés de la rue de Clocheville. au numéros 21-23 et 32

Le laboratoire fabrique les azymes, les amidons sont cuits dans un gaufrier 12 postes après avoir été stockés pour reprendre l’humidité , les cupules sont découpées manuellement, cette activité emploie 10 personnes.

A partir de 1930,les cachets sont remplis à l’aide de machines automatiques misent au point par Henri Wierzbinski, la production mécanique est de 20 000 cachets à l’heure, en 1955 lle laboratoire en possède une dizaine., c’est le plus important fabricant français de cachets. Ils sont conditionnés en boite de 1, 2, 6, 12 avec une machine automatique également construite par Henri Wierzbinski.

Le catalogue se développe:

– Metaspirine (1926), une association d’Aspirine et de caféine

– Metavaccin , une pommade aux antivirus (1928) fabriquée à partir de germes pathogènes préparées selon les principes du professeur Alexandre Besredka

– Meta-Titane : une gamme de spécialités antiprurigineuses à base de sel de titane sous forme de pommade, crème, poudre.

– Les batons épidermiques à l’acide salicylique et au dioxy-anthranol pour le traitement du psoriasis

– La Kalmine est également fabriquée sous forme de comprimés et de suppositoires

Le laboratoire publie de 1939 à 1962 une revue trimestrielle, La lettre pharmaceutique; elle rend compte des actualités pharmaceutiques et des nouveautés thérapeutiques. Paul Métadier l’utilise pour défendes sa conception de la pharmacie tout en faisant discrètement la promotion de ses spécialités.

En 1940 il emploie 90 personnes dont 4 pharmaciens, la moitié de la production est exporté dans 50 pays dont la Chine; En 1955 l’usine s’étend sur une superficie de plus d’un hectare et emploie 250 personnes.

L’usine de Tours (1955) Atelier de fabrication de la pommade Métavaccin

Ateliers de fabrication des cachets Kalmine et des comprimés de Métaspirine (1955)

Paul Métadier est une personnalité public, il est maire de Royan de 1923-1930 et de 1935-1939. Il fonde en 1955 l’Institut régional de dépistage et de lutte contre le cancer qui est devenu l’Institut Paul Métadier. Il décède en 1956. Son fils Bernard Paul-Métadier lui succède, né en 1918, il est diplômé pharmacien en 1946. Il a de nombreuses activités, il est professeur à la Faculté de Médecine, membre de l’Académie de Pharmacie, et du Conseil de l’Ordre, maire de Saché. Il transforme le château familiale de Saché (Indre et Loir) en 1958 un musée dédié à Honoré de Balzac.

Le laboratoire est en panne d’innovation, il met sur le marché de nouveaux médicaments sans grand succès: le Glycotane (insuffisance hépatique), de l’Aspirine tamponnée à la Vitamine C, l’Amobarbital, le Rotenyl, le Roctabine…Il développe des produits d’hygiène :la gamme Métatitane est déclinée sous forme de shampoing, lait, eau de toilette, le savon Ramet. Il procède à des diversifications:

– la Sograma, une société de dermo-pharmacie, 24 rue Marignan à Paris fabrique la gamme Titania vendue en dehors du circuit pharmaceutique, l’eau de cologne Yearling.

– en 1960 création à Joué-les-Tours d’une usine la Pharmacotechnie pour la production de solutés massifs, déficitaire elle est cédée en 1973 à Sanofi.

– l’acquisition du fabricant d’accessoire médical Mabille qui dépose son bilan en 1977

En 1969, le laboratoire Métadier fusionne avec L’Equilibre Biologique pour former le groupe Métabio, les deux entreprises conservent leur originalité, Métadier devient le pôle Grand Public du groupe. En 1971, il absorbe le laboratoire Lelong qui apporte la gamme Quintopan, les cachets Rose.

Afin d’essayer de compenser la diminution des ventes, la Kalmine est reformulée sous forme de comprimé additionné de vitamine C en 1963, de gélule en 1971, en 1977 l’amidopyrine est remplacée par l’ethenbazamide. Enfin en 1980 la Kalmine est fabriquée sous forme de comprimés de paracétamol dosé à 500 mg, mais c’est un échec.

Atelier de fabrication et de conditionnement des gélules de Kalmine (1973)

En 1974 le siège est transféré à Meudon la Foret. En 1978, Métabio fusionne avec les laboratoires Joullié. En 1980 ils sont absorbés par la filiale pharmaceutique de l’Oréal, Synthélabo, l’usine de Tours est fermée en 1981, les productions sont transférées dans l’ancienne usine de Dausse, avenue Gustave Eiffel dans la zone industrielle de Tours.

Le laboratoire Métadier disparait en 1982, ses produits sont distribués par les laboratoires Lelong

Au gré des restructurations les spécialités Métadier sont commercialisées par Sauba à partir de 1985 par Sterling Midy en 1991. En 2015, il ne subsiste plus que la Métaspirine, elle est exploitée par le laboratoire Oméga Pharma (Chatillon, Hauts-de-Seine).

Remerciements:

Gérard Philippot, Pharmacien responsable de la production aux laboratoires Méatadier de 1972 à 1981

Bibliographie:

– Michèle Ruffat, Laboratoires Métadier, 175 ans d’industrie pharmaceutique française ,Histoire de Synthélabo, La découverte 1996, pages 47, 122

– Claude Viel, Marie Pierre Vanier Jean Moline, Officine et laboratoires pharmaceutiques tourangeaux dans les années 1900-1930, Bulletin de la société archéologique de Touraine 1998, T 46, 627-646

-Claude Viel : Les Laboratoires Métadier et la naissance de l’industrie pharmaceutique en Touraine. Bulletin de la Société archéologique de Touraine, tome LVIII, 2012, p. 269-282.

– Anonyme, Paul Métadier, La Lettre Pharmaceutique, Année XXV°, n°80, Janvier 1957, 1- 6

– Anonyme, Laboratoires Paul Métadier (1905-1955), Supplément à La Lettre Pharmaceutique, n°73, Avril 1955

– Sophie Chauveau, L’invention pharmaceutique, Institut d’Edition Sanodi-Synthélabo, 1999, 227-229