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Marius Picon

Marius Louis Picon (1886-1976)

Marius Picon est le le 27 mai 1886 à Paris 5°. Des influences familiales paraissent avoir orienté Marius Picon vers les études pharmaceutiques. Ses études secondaires sanctionnées par le baccalauréat, son service militaire accompli d’octobre 1904 à septembre 1906, il effectuait son stage et s’inscrivait à l’École supérieure de Pharmacie de Paris. Il y fit de très brillantes études : dès la 1ère année, en 1908, il était admis aux concours d’internat des hôpitaux de Paris et des Asiles de la Seine. En 3° année, il obtenait deux titres de lauréat avec le second prix de concours de 3° année et la médaille d’argent des travaux pratiques de micrographie, ainsi que le diplôme de pharmacien de 1ere classe le 24 décembre 1910.

Dès 1911, il était accueilli par le professeur Lebeau dan son laboratoire et entreprenait une carrière universitaire avec les fonctions de préparateur à l’École supérieure. La guerre l’éloignait quelques temps du laboratoire Lebeau mais, dès juin 1915, il y était affecté et se consacrait à des recherches en relation avec les problèmes militaires.

En 1919, il soutenait sa thèse de doctorat ès sciences physiques à la Faculté des Sciences de Paris. L’année suivante, il était nommé inspecteur des Établissements classés du département de la Seine et reçu au concours des pharmaciens des hôpitaux de Paris. Son premier poste fut l’hôpital Hérold où il fut nommé pharmacien-chef le 1er avril 1920 ; son dernier poste fut l’hôpital Laënnec.

Reçu au concours d’agrégation de 1926 dans la section physico-chimique en même temps que Raymond Delaby et René Fabre, il était institué agrégé en avril 1927. Il était pérennisé en 1932. Chargé du cours de Minéralogie en 1934, 1935 et 1936, il fut nommé professeur de physique en 1937. Son enseignement orienté vers les applications de la physique à la pharmacie fut très apprécié des étudiants. Le 1er octobre 1946, il fut transféré dans la chaire de chimie minérale où il atteignit l’âge de la retraite le 30 septembre 1957.

Recherches.

Les recherches du professeur Picon, dénotent une grande originalité et une faculté particulière d’adaptation. Elles se rattachent à la chimie minérale, la chimie organique, à la pharmacie chimique et à la physique.

En chimie minérale, ses travaux ont particulièrement tiré profit des températures élevées et du vide grâce à la réalisation d’un four électrique avec le professeur Lebeau. Ce four qui, dans un vide de l’ordre du millième de millimètre, permettait d’atteindre la température de volatilisation des résistances en carbone pur, fut utilisé pour étudier l’action des hautes températures sur le graphite et le diamant, ainsi que la dissociation des sulfures dans les mêmes conditions. Une autre étude fut consacrée à la décomposition de l’hyposulfite et du sulfite de sodium, sous l’influence de la chaleur dans le vide.

En chimie organique, le professeur Picon entreprit diverses recherches avec utilisation de l’ammoniac liquide comme milieu de réaction. Ainsi, sa thèse de sciences fut-elle consacrée à la synthèse de carbures acétyléniques et éthyléniques par action de l’acétylène monosodé sur les dérivés monohalogénés des carbures. D’autres travaux eurent pour objet l’hydrogénation des carbures saturés par action du sodammonium dans le même milieu.

En pharmacie chimique, ses recherches ont porté sur les sels de Bismuth et, en premier lieu, sur ceux inscrits au Codex, ainsi que sur les camphocarbonates métalliques.

En physique, on peut citer la mise eu point d’un procédé de mesure de la tension superficielle des liquides et des tensions interfaciales.

Enfin, on peut rappeler que ses travaux au laboratoire Lebeau pendant la guerre ont porté sur la fabrication industrielle de l’acide cyanhydrique, sur le dosage du brome dans les eaux salées, sur les charbons et granulés adsorbants, etc.

Distinctions honorifiques.

Lauréat de l’Institut avec le prix Monthyon et la médaille Berthelot en 1917. Lauréat de la Société Chimique de France avec le prix Adrian en 1917. Membre résident de la Société de Pharmacie en 1923, secrétaire eb 1931 et président en 1952.

Officier de l’Instruction Publique, Officier de la Légion d’honneur depuis 1953.

Bibliographie.

En dehors de ses cours de minéralogie, de physique et de chimie minérale publiés en fascicules à l’usage des étudiants de la Faculté de Pharmacie de Paris, le professeur Picon a collaboré au Traité de chimie minérale de Pascal, avec les articles sur le Carbone et le BIsmuth, ainsi qu’à l’ouvrage « Fours électriques et chimie »publié aux Presses Universitaires de France en 1924.

Le professeur Picon est décédé en 1976.

Source : G. Dillemann. Historique des Facultés de Pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, 1970+

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