Marcel Henri Guillot
(19 février 1901, Paris – 1983)
Après de brillantes études au lycée Condorcet, Marcel Guillot est bachelier de l’enseignement secondaire en 1918 à Paris (Latin, Sciences, Philosophie et Mathématiques). Il s’engage alors dans la carrière paternelle et accomplit son stage à Paris, rue du Rocher, dans l’officine de son père, Camille Guillot, docteur en pharmacie.
Après validation de son stage, il s’inscrit à la faculté de Pharmacie de l’Université de Paris. Il est déjà inscrit à la faculté des sciences de cette université et a passé avec succès le certificat d’études supérieures S.P.C.N. dès 1919. Il complète sa licence ès sciences physiques en obtenant en 1920 le CES de Chimie générale et en 1921 celui de Physique générale. Il poursuit parallèlement ses études de pharmacie et obtient son diplôme le 7 juillet 1923.
Il se présente au concours de l’internat des hôpitaux de Paris en 1922 et il y est reçu 3ème. En 1926, il obtient la médaille d’or et, dès cette même année, il est nommé pharmacien des hôpitaux. Après quelques mois à l’hôpital Brevannes, il effectuera toute sa carrière hospitalière à l’hôpital Broussais. En disponibilité sur sa demande depuis le 1° janvier 1954.
Il débute dans la recherche en 1927, d’abord avec le professeur Delépine, puis au laboratoire Curie. Après avoir soutenu une thèse de doctorat ès sciences physiques en 1930, il commence sa carrière universitaire avec le poste d’assistant à la faculté des sciences (Institut du Radium) en 1935. En 1938, il est nommé au concours chef des travaux pratiques de 4° année de faculté de pharmacie de Paris, où il effectuera tout sa carrière. Il conserve ce poste jusqu’au premier octobre 1941, puis fait fonction de maître de conférences avant d’être nommé professeur titulaire dans la chaire de physique le 1° janvier 1947. Ayant atteint la limite d’âge le 30 septembre 1971, il est nommé professeur honoraire par décret du 2 février 1972.
Travaux de recherche
Marcel Guillot a entrepris ses premières recherches en 1927 sous la direction du professeur Delépine sur les complexes wernériens formés par l’action de la Béta-picoline sur les chloroiridites et chloroiridates alcalins. Dans le même laboratoire, il a étudié plus tard des produits de corrosion du cuivre (avec rectification de la formule de la malachite) ainsi que le mécanisme de l’hydrolyse du verre et de l’irrisation lente du verre en milieu aqueux.
Également en 1927, mais à l’Institut du Radium, il a entrepris des recherches en vue du doctorat ès-sciences et a soutenu en 1930 sa thèse « sur les conditions de précipitation du Polonium et sur quelques-uns des ses dérivés complexes ». Concurremment, il effectuait avec Fournier un travail sur l’absorption des rayons Beta du radium E par la matière, en fonction de la structure moléculaire. ultérieurement avec J. Rosenblum, il étudiait la structure fine des spectres d’émission des corps radioactifs naturels.
En dehors de ces recherches sur la radioactivité, il effectuera divers travaux de biologie, spécialement sur des problèmes en rapport avec la coagulation du sang : de 1935 à 1937, avec Kourilsky sur les hémorragies intestinales allergiques et avec Ong sur l’action des tensio-actifs dans le choc anaphylactique : de 1942 à 1950 avec Fiehrer, recherches sur l’hémophilie et sur la structure du coagulum fibrineux dans la coagulation sanguine humaine, normale ou pathologique.
A partir de 1950, Marcel Guillot donne une orientation nouvelle à ses recherches : sur les mécanismes de l’olfaction et le comportement des substances odorantes ainsi que sur la vision des couleurs et les théories physiques et psycho-physiologiques de la couleur en peinture. A partir de 1950, il entreprend en outre des recherches de technologie pharmaceutique industrielle (facteurs de stabilité des médicaments, mécanismes de stérilisation, modificateurs du goût et problèmes de contrôle).
Mais en plus de ces recherches en rapport avec les sciences pharmaceutiques, Marcel Guillot, diplômé de l’Ecole du Louvre, s’est intéressé à la céramique antique et à l’archéologie chinoise. C’est ainsi qu’en 1948, il a soutenu à l’Ecole du Louvre une thèse sur la datation ses statuettes funéraires chinoises en terre cuite et effectué des recherches sur la technologie des terres cuites antiques de Carthage et sur l’altération des objets archéologiques par les agents atmosphériques (maladies des pierres).
Ouvrages
Manuel de stage en pharmacie (en collaboration avec Camille Guillot).
Aide-mémoire de physique à l’usage des étudiants en pharmacie.
Collaboration au Traité de pharmacie chimique de P. Lebeau et M.M. Janot.
Fonctions diverses
Assesseur du doyen de la faculté de pharmacie de Paris de 1961 à 1970.
Membre du Conseil de l’Université de Paris à partir de 1961.
Membre du Comité consultatif des Universités.
Membre de la Commission de biologie du Commissariat à l’énergie atomique.
Expert de l’Organisation mondiale de la Santé pour les radio-isotopes.
Membre du Conseil supérieur de la pharmacie (mai 1963-janvier 1969 et octobre 1972-avril 1976).
Membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (1958-1971).
Membre de la Commission permanente de la Pharmacopée.
Expert-analyste près du ministère de la Santé.
Président de la Société de technique pharmaceutique (1958-1973).
Vice-président du comité d’organisation de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) depuis 1953.
Président de la Section scientifique de la FIP à partir de 1960.
Conseiller scientifique de la Société SPECIA.
Distinctions honorifiques
Elu en 1942 membre résidant de l’Académie de pharmacie qu’il a présidé en 1969, puis de l’Académie nationale de médecine le 17 mai 1960.
Membre d’honneur de la Société des pharmaciens chimistes du Pérou, de la Société des pharmaciens d’Egypte, de la Société des pharmaciens helleniques, membre de l’Académie de pharmacie de Sao-Paulo, membre correspondant de la Real Academia e Farmacia de Madrid, membre de l’Union médicale méditerranéenne, membre honoraire de la Pharmaceutical Society of Great Britain.
Nommé président d’honneur du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens le 30 juin 1971.
Chevalier de la Légion d’honneur le 1er septembre 1953, promu officier le 30 décembre 1964.
Officier de l’Ordre de la Santé le 27 juillet 1961.
Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques en 1969.
Médaille Host-Madsen en octobre 1094.