Pierre Joseph MACQUER (1718-1784) |
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Pierre Joseph Macquer, né et décédé à Paris (1718-1784), Docteur Régent de la Faculté de Médecine en 1742, y enseigna la Pharmacie. Médecin des pauvres dans sa paroisse St-Sauveur, il se consacra surtout à l’étude de la Chimie. « Ses travaux de chimie opèrent une véritable révolution. En effet, souvent cette science était considérée comme une branche de la Pharmacie et on ne la séparait pas de l’art de guérir. Macquer la traita comme une science complètement indépendante et ses nombreuses découvertes contribuèrent largement à ouvrir la voie aux recherches de Lavoisier, Gay-Lussac, Thénard, Dumas, etc… »(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire Universel, 1873). Il est peu de matières et de domaines qu’il n’ait abordés et, chaque fois, son travail acharné et son habileté d’expérimentateur ont amené des progrès notoires avec des conséquences pratiques très importantes. Il étudia tous les métaux – même « la » platine – la fabrication des « gaz » ou « Airs ». Il fit la première synthèse de l’eau en brûlant de l’hydrogène, ce gaz plein de phlogistique (principe élémentaire du feu) comme on le croyait encore en 1777. Membre de l’Académie des Sciences dès 1745, il en devint Directeur en 1774. Censeur Royal, il était souvent chargé d’examiner la valeur des découvertes proposées au Roy ou publiées à l’Académie. C’est ainsi que ses principaux collaborateurs furent Baumé, Lavoisier, Brongniart, Trudaine de Montigny, Tillet, Cadet de Morveau. En 1771, Buffon le nomma professeur de chimie au jardin du Roy. Il publia nombre de livres qui furent traduits en plusieurs langues. Son Dictionnaire de Chymie (4 volumes) connut plus de 20 éditions et fut réédité même longtemps après sa mort en plusieurs langues. Il est impossible d’énumérer tous les travaux qu’il entreprit avec succès. Parmi les métaux : l’étain, le fer, le plomb, l’argent, l’or, les sels et les bases d’Alumine, de magnésie, de calcium, les sulfates, l’arsenic, le caoutchouc, la teinture, la porcelaine, etc. (l’Arseniate de potasse était dénommé « Sel de Macquer »). C’est en effet comme chimiste des Manufactures Royales des Gobelins et de Sèvres qu’il mérite d’être connu, car c’est lui qui réussit à teindre la soie et à rétablir la formule de la porcelaine dure dont le secret était jalousement gardé. C’est ainsi que les Manufactures Royales de Sèvres et de Limoges purent se développer et conquirent une réputation bien justifiée. Il fut, en effet, le découvreur du Kaolin de St-Yriex après bien des péripéties. A son époque, Macquer avait valeur de symbole chimique, tellement son autorité scientifique était incontestée, même à l’étranger. Il entretenait des relations avec Scheele, Bergman, Priesley, Cavendish, etc. En 1881 (plus de 100 ans après sa mort)on lui rendit l’hommage d’orner d’un médaillon à son effigie la façade de la toute nouvelle Faculté de Pharmacie de Paris. |
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