Louis Charles Lutz (1871-1952)
Voir aussi La mycologie et les pharmaciens (Georges Dillemann, 1984)
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Charles Lutz est né le 18 décembre 1871 à Neuilly-sur-Seine. Après ses études secondaires effectuées au collège de Coulommiers, Charles Lutz se décida à entreprendre des études de pharmacie. Après avoir fait son stage à la pharmacie Vilette de la Feté-Gaucher, il s’inscrivit à l’École supérieure de pharmacie de Paris, où il fut un excellent étudiant, ainsi qu’à la Faculté des Sciences. Interne en 1892, médaille d’argent des hôpitaux en 1893, lauréat de l’Ecole supérieure en 1894, il obtint en 1895 son diplôme de pharmacien et sa licence ès-sciences. Ayant été attiré par la botanique dès son enfance, il fut accepté dès 1893 comme élève au laboratoire du professeur Guignard, où il bénéficia des conseils des différents collaborateurs du Maître : M. Radais, agrégé, M. Perrot, chef de travaux, M. Guérin, préparateur du cours. Il ne tardera pas à commencer une carrière universitaire brillante, par un poste de délégué dans les fonctions de préparateur des travaux pratiques de micrographie à l’Ecole en 1895, et titulaire l’année suivante. Ayant soutenu en 1899 sa thèse de doctorat ès-sciences, il fut nommé chef de travaux de botanique au laboratoire des Hautes Etudes, puis, en 1900, chef de travaux de microbiologie, fonction qu’il abandonna en 1902 pour celles de chef de travaux de micrographie. En 1903, il devint également professeur suppléant à l’Ecole nationale supérieure d’Agriculture coloniale, où il sera nommé professeur titulaire en 1913. En 1904, il est reçu au concours d’agrégation et institué agrégé à l’Ecole supérieure de Paris. Mobilisé en 1914, il assume en particulier les fonctions de chef de laboratoire d’expertises chimiques de la 5e région en 1916 et celles d’adjoint au Directeur du Service de Santé de la 17e région en 1917. C’est seulement en 1929 qu’il recevra le titre de professeur sans chaire, après vingt-cinq ans de services agrégé ; enfin, le 1er octobre 1931, il est nommé dans la chaire de Cryptogamie et de Microbiologie, succédant au doyen Radais, admis à faire valoir ses droits à la retraite. D’abord botaniste au sens le plus large, Charles Lutz ne tarda pas à se spécialiser en mycologie et il eut la chance d’avoir pour guide Emile Boudier, le plus grand mycologue français de l’époque. Pendant ses années d’exercice comme agrégé, il eut surtout à enseigner cette science ou, d’une façon plus large, la cryptogamie. D’abord chargé des conférences préparatoires au cours de botanique avant la guerre, il eut la mission d’enseigner la Cryptogamie en conférences, puis comme cours complémentaire, le titulaire de la Chaire enseignant la Microbiologie. Devenu à son tour titulaire, il conserva le même enseignement, confiant alors celui de la Microbiologie à un chargé de cours qui fut Denis Bach jusqu’en 1938, puis Jean Régnier. Charles Lutz orienta d’abord ses recherches sur les plantes productrices de gommes, sujet de son mémoire pour le prix Memès, puis pour son diplôme de pharmacien. Préparateur, puis chef de travaux de micrographie, il fut naturellement conduit à s’intéresser aussi à l’anatomie des phanérogames. Il s’occupa ensuite de la nutrition azotée des végétaux à l’aide des substances organiques, sujet de sa thèse de doctorat ès-sciences. Enfin, il se consacra à l’étude de différents problèmes de la biologie des Champignons supérieurs : culture, conditions de développement, actions des enzymes, etc… Il ne négligea pas, pour autant, son premier engouement pour la botanique floristique et il s’intéressa à la flore de Corse. Distinctions honorifiques : Président de la Société mycologique en 1919, secrétaire général, puis président de la Société botanique de France en 1925, membre correspondant de l’Académie d’Agriculture de France, membre résidant de l’Académie de pharmacie, chevalier de la Légion d’honneur. Biographie : Le professeur Louis Charles Lutz (1871-1952) par Mlle le professeur S. Lambin. Annales pharmaceutiques, 1953, p. 227-231.
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Référence : G. Dillemann. Historique des Facultés de pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, années 1970. |