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Louis René Le Canu

Louis René Le Canu

(18 novembre 1800 – 19 décembre 1871)

Louis-Toussaint Le Canu, père de Louis-René, renonça à la carrière de magistrat qui était celle de ses pères et choisit la profession pharmaceutique. Pharmacien-major des Gardes suisses jusqu’au 10 août 1792, nommé en 1785 pharmacien-chef de la Pitié, puis en 1788 de l’hôpital général de Paris, il créa ensuite une officine dans le quartier des Halles.

Louis-René, élève de la pension Massin, suivit les cours du collège Charlemagne où il fit de brillantes études. Il obtint plusieurs prix au concours général dont le second prix d’histoire en rhétorique derrière Littré. Ayant obtenu le baccalauréat ès-lettres, il entra au Muséum dans les laboratoires de Laugier et de Vauquelin ; deux ans plus tard, il était choisi par Thénard pour être son préparateur au Collège de France et il le demeura trois ans. Il entreprit alors ses études à l’École de pharmacie, en fut plusieurs fois lauréat et fut reçu pharmacien de 1ère classe le 22 août 1826 ; il s’installa alors 6 rue du Marché aux Poirées.

Le 9 juillet 1832, il était nommé professeur-adjoint, en remplacement de Bouriat, démissionnaire, contre O. Henry proposé le 24 mars par l’École. Dès le 24 décembre 1822, il était nommé professeur titulaire de pharmacie en remplacement de Nachet décédé, proposé en 1ère ligne par l’Institut et par l’École. En novembre 1837, il obtenait le grade de docteur en médecine avec une thèse consacrée à l’examen chimique du sang humain.

Après s’être fait suppléer à son cours de 1861 à 1864 par H. Charles Lutz et de 1865 à 1871 par Baudrimont, et être devenu titulaire de pharmacie chimique par la nomination de Chevallier comme professeur de pharmacie galénique le 31 mars 1868, il prend sa retraite et est nommé professeur honoraire le 22 novembre 1871. Moins d’un mois plus tard, le 19 décembre, il était emporté par une pneumonie, suite d’un refroidissement contracté à la sortie d’une séance de l’Académie de médecine.

Recherches

Les résultats des travaux scientifiques de Le Canu sont consignés dans une quarantaine de notes et mémoires se rapportant à des disciplines variées. En chimie minérale, il s’est intéressé aux combinaisons oxygénées de l’uranium, aux borates et aux nitrates. En chimie végétale, il a étudié la coque du Levant et l’Iris faetidissima. En chimie organique, ses recherches ont porté sur les acides, en particulier l’acide succinique et l’acide benzoïque, mais surtout sur les corps gras et leur distillation. Mais ses principaux travaux ont été consacrés à ce que nous appelons la biochimie appliquée : sur le lait, l’urine, l’urée, et l’acide urique et le sang, objet de sa thèse de médecine. A la fin de son existence, il s’est également occupé des problèmes relatifs à la vigne et à la vinification.

Distinctions honorifiques.

En 1830, Le Canu est nommé membre du Conseil de salubrité de la Seine dont il est secrétaire en 1836 et vice-président en 1844.
Le 18 août 1838, il est élu à l’Académie de médecine. Il est choisi comme membre correspondant de diverses académies ou sociétés françaises ou étrangères (Madrid, Lisbonne, Bruxelles, Barcelone, etc.)
Officier d’Académie puis de l’Instruction publique, Le Canu fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1838 et officier en 1860.
En 1860, il est nommé chevalier de l’Ordre royal espagnol de Charles III ; en 1862, chevalier de ordre royal portugais de Notre-Dame-de-la-Conception de Villa-Viciosa ; en 1870, commandeur de l’ordre de Santa-Rosa et de la Civilisation (du Honduras).

Bibliographie

Cours complet de pharmacie galénique et chimique, 2 volumes, 1842, Paris, Baillère.

Biographies

  • Professeur Chatin, Allocution prononcée aux funérailles de R. L. Le Canu le 22 décembre 1871. J. Pharm. et de Chimie, 1872, 4e sér., t.15, p 227-234.
  • Alph. Marcel. Notice biographique sur le Docteur Le Canu, Paris 1872, 75 p.
  • Eugène Allain. Notice sur la vie et les travaux du Docteur Louis René Le Canu, Paris, 1898, 56 p.

Son portrait est dans la Salle des Actes de la Faculté de Pharmacie de Paris. Le Canu porte au cou l’Ordre de Santa-Rosa et de la Civilisation (du Honduras) et sur la poitrine les insignes d’officier de la Légion d’honneur et de Chevalier de l’Ordre de Notre-Dame-de-la-Conception de Villa Viciosa (Portugal) et de chevalier de l’Ordre de Charles III (Espagne).

Source : G. Dillemann, Produits et problèmes Pharmaceutiques (1978 ?)

 

Il existe une notice biographique très complète sur Le Canu accessible via Gallica

On peut également lire sa notice nécrologique parue dans le Journal de Pharmacie et de Chimie (Wurtz, 1872)

 

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