LIPHA |
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Paul Gignoux crée en 1893 une entreprise qui fabrique des produits chimiques et pharmaceutiques. Il produit de l’eau oxygénée médicinale et industrielle (elle est utilisée pour le blanchiment de la soie), du bioxyde de baryum et des produits pour teinture. Il décède en 1902 et la société est vendue aux enchères.Elle est rachetée par la société Air Liquide, société anonyme pour l’étude et l’exploitation des procédés George Claude, elle continue la production d’eau oxygénée à partir de bioxyde de manganèse. Elle prend le nom d’Anciens Etablissements Paul Gignoux et Fils.
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En 1913 elle déménage au carrefour du 115 chemin des Pins (qui deviendra rue Lacassagne en 1926) et du chemin Feuillet.
En 1925, le mode de production de l’eau oxygénée évolue, le procédé de l’Air Liquide n’est plus compétitif. Le directeur Henry Delapoulle décide de se spécialiser dans la production de matières premières pharmaceutiques et de produits galéniques : des drogues simples comme le sirop antiscorbutique, l’extrait fluide de Kola qui sont en partie vendus par la Cooper de Melun (Seine et Marne). En 1942, la Cooper située en zone occupée ne peut plus approvisionner ses clients de la zone sud, elle s’associe avec l’Air Liquide pour créer une nouvelle entreprise dénommée LIPHA (Lyonnaise Pharmaceutique). La LIPHA investit dans la fabrication d’extraits végétaux et fournit dans la mesure de ses moyens, compte tenu des difficultés, les officines de l’ex zone libre. A la Libération compte tenu des succès de l’entreprise et de la qualité de ses installations techniques, les deux associés décident de continuer l’exploitation. Ils vont développer à coté de la fourniture de matières premières, des activités de façonnage essentiellement pour la Cooper et la production de spécialités confraternelles : les pastilles de Tyrotricine Tétracaïne, le Digertif Lipha,le Bains de bouche Lipha, l’Aspirine Effervescente Lipha…
En 1952, LIPHA absorbe les laboratoires OBERVAL, puis MEDICIA afin d’entrer dans le marché des spécialités. L’entreprise va développer des spécialités originales : – 1952, André Donetti, ingénieur chimiste met au point un anticoagulant le PINDIONE – 1966, un spasmolytique la Cantabiline – 1968 ; un vasodilatateur périphérique et central Le Praxiléne – 1971 : un antiseptique urinaire, la Furadantine
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L’usine devient grâce à l’impulsion de son directeur M.Challon un outil de production moderne et compétitif.
L’entreprise s’internationalise et procède à des acquisitions, ils absorbent : En septembre 1991, le laboratoire allemand Merck acquiert les parts de l’Air Liquide, puis en 1995 celle de la Cooper. |
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L’usine est fermée en 2006 et cédée en partie au théâtre des Asphodèles. Les murs des batiments en alignement sur les rues Jules Vernes et Lacassagne sont ornés de fresques représentant les portraits de savants, ils sont bien connus des lyonnais. | |
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Bibliographie : – Anonyme, Visite aux usines de l’Air Liquide, Lyon Pharmaceutique, N°3, juin 1925, 17-19 – Marcel Pacaut, L’Industrie des produits pharmaceutiques à Lyon, Les études rhodaniennes, Vol 21, n°1-2, 1946, 55-66 – Anonyme, Les firmes lyonnaises, Lipha et Oberval, Labo Pharma, n°123, Juin 1964, 67-68 – Anonyme, L’Industrie Pharmaceutique dans la région lyonnaise depuis ses origines, Lyon Pharmaceutique, numéro spécial du cinquantenaire, 1975, 26, 445-451 – A.Blondeau, Lipha-Oberval, Histoire des laboratoires pharmaceutiques en France et de leurs médicaments, Le Cherche Midi, volume 1,1992, 133-141 – Barthélemy Drevon, Lipha, 100 ans de pharmacie à Lyon et ailleurs, Editions lyonnaises d’Art et d’Histoire, 1993, 54-64 – Emile Hooge, Boris Chabanel, Geogffroy Bing, Le biopole lyonnais : récits d’une dynamique d’excellence, Tome 2, Septembre 2008,22- 23, 31-32 http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/Biopole_Tome2.pdf |
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Source : André Frogerais, 2016 |