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Euphrasie-Stanislas LIMOUSIN

Stanislas LIMOUSIN (1831-1887)

Inventif, d’une habileté manuelle rare, ce pharmacien rendit un service insigne à sa profession en la dorant de méthodes ingénieuses pour conditionner et préparer certains médicaments. Propriétaire d’une pharmacie, sise rue Blanche, Stanislas Limousin avait vu le jour le 29 mai 1831, à Ardentes, dans l’Indre. Après de bonnes études secondaires au collège de Châteauroux, il avait acquis son diplôme dans la capitale et s’y était établi. De par ses réalisations, il donna très vite une grande extension à sa modeste officine de quartier.

Limousin avait en effet découvert un procédé pratique pour préparer et transporter l’oxygène, que l’on commençait à utiliser en thérapeutique. A la suite de diverses manipulations, il emprisonnait le gaz dans des ballons de caoutchouc cylindriques, ce qui permettait de livrer en tous lieux, pour les soins à domicile ou dans les hôpitaux. Pour les malades qui ne pouvaient se déplacer, Limousin avait installé à côté de son officine une salle d’inhalations où ils étaient traités sous sa surveillance ou celle de leur médecin. Cette nouvelle thérapeutique rencontra un succès immédiat. Limousin fut sollicité de tous côtés.

Ainsi, en 1874, c’est Limousin qui fournit l’oxygène de l’équipage du ballon le Zénith. Ascension dramatique qui coûta la vie à Croce-Spinelli et Sivel, qui n’eurent pas le temps de respirer l’oxygène. Seul Tissandier put le faire et échappa à la mort. Imaginatif, intéressé par tous les problèmes de fabrications médicamenteuses, le pharmacien mit encore au point un procédé pour confectionner et sertir les cachets, inventa les « sucres-tisanes », solubles dans l’eau chaude, des crayons à base d’huile de croton, des vésicatoires, etc. Mais c’est l’invention des ampoules hypodermiques qui fit sa renommée.

Jusque-là, les solutions injectables, popularisées par Dujardin-Baumetz, étaient conditionnées dans des flacons bouchés, plus ou moins stérilisés, ce qui facilitait les cultures microbiennes. Pour y remédier, le pharmacien fabriqua de petites ampoules de verre, terminées par un tube effilé, d’un centimètre-cube de capacité. Une fois stérilisées à 200°C, elles étaient remplies avec des solutions stériles et scellées au chalumeau. L’ampoule injectable venait de naître. Malheureusement, ce grand serviteur de la Pharmacie mourut, en effet, un an après, le 7 avril 1887.

Stanislas Limousin était membre de la Société de Pharmacie (future Académie Nationale de Pharmacie), et fut président de la Société de Médecine pratique et de la Société de Thérapeutique

 

Source : Texte de Nicole Richet

Voir aussi la notice nécrologique parue en 1887 dans le Journal de Pharmacie et de Chimie Journal_de_pharmacie_et_de_[…]Académie_nationale_bpt6k78118p-2

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