Né à Rouen, le 17 novembre 1645, d’un père protestant et procureur au parlement (Julien Lemery), Nicolas LEMERY entre comme apprenti chez son oncle apothicaire, Pierre Duchemin en 1660. Six ans plus tard, il vient à Paris pour se consacrer à la chimie et entre dans le groupe réuni autour de Christophe Glaser. Critique par rapport à Glaser, Lemery entreprend son tour de France, obligatoire sous le régime des corporations, et est immatriculé étudiant en pharmacie à l’occasion de son passage à Montpellier, le 26 juin 1670.

Il revient à Paris en 1672 où il fait des conférences chez divers particuliers. Il enseigne rapidement la chimie en public dans son laboratoire de l’Hotel de Condé, puis rue Galande, « à la Porte Dorée, proche de la place Maubert ». Les noms des auditeurs les plus fameux sont les Rohaux, Bernier, Tuzout, Regis, Tournefort. Pour subvenir à ses besoins et ceux de ses élèves, Lémery vend des produits comme le magistère de bismuth (Blanc d’Espagne) et quelques remèdes secrets. Il fut par ailleurs un des précurseurs de la toxicologie, étudiant les poisons et leurs effets sur l’organisme : l’arsenic, le sublimé, la cigüe, l’aconit, etc.

Comme Charas, sa religion va l’amener à s’exiler auprès de Charles II Stuart à Londres. Comme Charas, il finit par abjurer le protestantisme en 1686 et par revenir à Paris où Louis XIV l’autorise à reprendre un laboratoire (ce qu’il fit rue Saint Jacques) et où il exerce simultanément la médecine et la pharmacie.