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Histoire du Syndical de l’Industrie pharmaceutique

Le Syndicat de l’Industrie Pharmaceutique 

(SNIP, puis LEEM) 1880-1980

(Extraits)*

 C’est en devançant de quelques années l’institution officielle en France, par une loi de 1884, des syndicats patronaux, ouvriers ou mixtes, que les pharmaciens dit « spécialistes » ont créé la première Chambre Syndicale des Fabricants de produits pharmaceutiques, suivant d’une année l’Association Générale des Pharmaciens. Un certain nombre de Chambres Syndicales patronales étaient en effet alors déjà autorisées, de même que quelques sociétés de secours mutuels entre ouvriers de professions différentes. Cette première Chambre Syndicale siégait 61 rue Caumartin, dans un local appartenant aux magasins du Printemps qui souhaitèrent ultérieurement y établir un dépôt de marchandises, ce qui amena, en 1906, le transfert de la Chambre Syndicale eu 24, rue d’Aumale, dans un local comprenant, selon le compte-rendu de délibération dont nous disposons « une grande salle principale, une autre pièce pour les archives et des communs » et ce pour un loyer annuel de 2100 F + 5% pour les « charges accessoires ». Si à l’origine, la Chambre Syndicale devait, pour être autorisée, comporter moins de 20 membres -et elle en comptait 8 à sa fondation – on sait par F. Prevet que la vente des spécialités représentait alors 15% du chiffre d’affaires des pharmacies. Sans doute, faut-il rappeler ici que la loi de Germinal an XI (11 avril 1803) qui régissait alors, et pour longtemps encore, l’exercice de la pharmacie en France, prohibait, comme d’ailleurs les lois de nombreux autres pays, les remèdes secrets, et qu’en 1810 était instituée une Commission chargée d’examiner les formules des inventeurs, Commission à laquelle fut substituée en 1821 l’Académie de Médecine.

Les spécialités, c’est à dire des médicaments ne figurant pas au Codex (dont la 1° édition date de 1818), et identifiées par une marque qui était généralement celle de leur inventeur ou de leur préparateur, devaient donc être admises et publiées par l’Académie de Médecine et P. Boussel note qu’il y en avait 8 qui étaient autorisées en 1831. Un peu plus de 50 ans plus tard, nous avons pu relever dans ce qui est sans doute le premier dictionnaire « médical et thérapeutique des spécialités pharmaceuticales et médicinales » publié en 1885, 513 spécialités, avec leur prix, qui, exprimés en francs de l’époque, ont de quoi faire rêver les industriels français du médicament. Car si ce dictionnaire comportait nombre de sirops, capsules ou capsulines, pilules et autres vins médicinaux, on y trouve des médicaments tels que les granules de Digitaline Nativelle qui valaient alors 3 francs, le charbon végétal  du Docteur Belloc 2 F, le sirop de Teyssèdre également 2 F, un tuve collyre à l’oxyde jaune d’hydrargyre à 2,50F, des capsules de santal à 6 F, des granules de carbonate de lithine (dosés à 1 centigramme) à 3 F (pour 50 granules) etc…. Ce dictionnaire qui est dû à Carmouche, qui dirigeait un établissement de gros, comporte déjà trois parties : classification thérapeutique des médicaments, nomenclature des médicaments des maladies avec description des spécialités « qui conviennent au traitement », enfin liste de spécialités avec le nom et l’adresse de leur préparateur et leur prix.

Quant aux nombre de fabricants, il croît lui aussi puisque lors de l’Assemblée générale tenue le 5 janvier 1907, 51 suffrages furent exprimés pour l’élection du bureau et des commissions. C’est grâce à la collection complète du bulletin mensuel créé en 1906, précieusement conservé, que nous pouvons suivre l’évolution de la Chambre syndicale qui, en 1910, première année où fut publié la liste complète de ses membres, comptait 80 adhérents, 94 en 1913, 130 en 1920, et 150 en 1935, époque à laquelle quelques problèmes professionnels ont amené la création de la « Chambre Syndicale des Fabricants de Produits Pharmaceutiques Médicaux », tandis que le Syndicat français des fabricants de produits opothérapiques, créé en 1928, transformé à plusieurs reprises dans son titre par la suite de l’évolution, était devenu en 1935 le Syndicat des Fabricants de Produits Pharmaceutiques biologiques, sous la présidence de son fondateur le Docteur Roussel.

 Il existait aussi à cette époque un Syndicat des Pharmaciens spécialistes français siégant rue de Buci, les qutre organisations s’étant associées en mai 1935 en une Union Intersyndicale des Fabricants de produits pharmaceutiques qui comportait au total 300 membres et représentait 75% du Chiffre d’Affaires de l’industrie; le Syndicat des Pharmaciens spécialistes annonceurs (fabricants de spécialités « Grand public ») rejoignit ultérieurement l’Union Intersyndicale qui fut dissoute en octobre 1940 comme les syndicats la constituant alors qu’avait été réalisée en 1940 une organisation unique, le Groupement professionnel des Fabricants de Produits pharmaceutiques, dont la vie fut éphémère; la loi du 11 septembre 1941 en prononça en effet la dissolution, et créa une Chambre corporative unique et obligatoire.

 Dès le 24 août 1944, le Syndicat professionnel fut reconstitué par F. Prevet et déclaré à la Préfecture de la Seine, avec un conseil désigné par le Secrétaire Général de la Santé Publique, jusqu’aux élections qui eurent lieu de 31 octobre 1944, à l’Assemblée générale qui décida de prendre la dénomination : Chambre Syndicale Nationale des Fabricants de Produits  Pharmaceutiques. Son siège de la rue du Cherche-Midi fut transféré au 19 de la rue Picot en 1948, puis au 88 de la rue de la Faisanderie dans les locaux actuels en 1955, tandis qu’était adopté en 1970 le titre de Syndicat National de l’Industrie Pharmaceutique.

 *Source : Jacqueline SIGVARD. Syndicat National de l’Industrie Pharmaceutique 1880-1980

 

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