Léon LAUNOYNé le 27 août 1876 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) Décédé le 12 décembre 1971
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A la fin de ses études secondaires au Collège des frères de la rue de Passy à Paris, Léon Launoy obtint en 1894 le baccalauréat de l’enseignement secondaire spécial. Il s’inscrivit alors à la Faculté des Sciences, puis à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. En 1896, il est licencié ès sciences naturelles ; en 1899, il est reçu interne en pharmacie des hôpitaux de Paris et, en 1902, pharmacien de 1ère classe. En 1900, il a obtenu le prix Laillet de l’Ecole supérieure, ce qui lui a permis un séjour en Provence au cours duquel il a fait la connaissance du grand entomologiste Jean Henri Fabre. C’est à cette occasion aussi qu’il publie sa première note sur les conséquences de la piqûre de la Scolie sur les larves de Cétoine dorée. Il entreprend alors les recherches sur les cellules à venin et les cellules à enzyme qui constitueront le sujet de sa thèse de doctorat ès sciences naturelles soutenue en 1903. Sa carrière va alors se dérouler à l’Institut Pasteur et à l’Ecole supérieur de Pharmacie de Paris. A l’Institut Pasteur de Paris, il est attaché au laboratoire de physiologie en 1903, préparateur de physiologie en 1907 et chef du laboratoire de physiologie près le service de thérapeutique chimique de 1910 à 1920. A l’Ecole supérieure, il est préparateur du cours de zoologie de 1903 à 1906 et chargé de conférences et démonstrations d’histologie en 1904 et 1905. En 1914, il est institué agrégé de sciences naturelles près l’Ecole supérieure de Paris. Cependant, c’est la grande guerre, à laquelle Léon Launoy va participer avec bravoure et efficacité. Il s’engage le 4 septembre 1914 et, en décembre, il est affecté au laboratoire de la X° armée où, en mars 1915, il diagnostiquera que les Allemands ont utilisé le chlore comme gaz de combat lors de l’attaque de Langemark, et inventera des moyens de protection efficaces. Cela lui vaudra la Croix de guerre, le 4 octobre 1915, et la Légion d’honneur à la promotion Fayolle en 1920. En avril 1916, il passe, sur sa demande, au laboratoire de toxicologie du 35ème CA et participera comme brancardier aux attaques de la Somme en juillet 1916 et à la bataille de l’Aisne en 1917. La guerre terminée, Léon Launoy prend ses fonctions d’agrégé et il est pérennisé en 1925. En 1930, il est nommé professeur sans chaire et, le 16 septembre 1937, un décret le titularise enfin à partir du 1er octobre dans la chaire de zoologie qu’Henri Coutière vient d’abandonner pour la retraite. Il a alors 61 ans, et il y a 23 ans qu’il a passé le concours d’agrégation, conséquence de la carrière précoce de son prédécesseur, seulement son aîné de sept ans et professeur titulaire à 33 ans ! Six ans plus tard, en 1943, il a 67 ans, limite d’âge de l’époque et doit prendre sa retraite. Il se retire à Saint-Germain où, 28 ans après, en 1971, il est entré dans sa quatre vingt seizième année. Du point de vue de l’enseignement, le professeur Launoy a exercé une très grande influence comme promoteur de l’enseignement de la pharmacodynamie dans les Facultés de pharmacie. Dès 1921, il donne des conférences dans cette discipline, en 1926 il est chargé d’un cours puis, en 1930, de l’enseignement de la pharmacodynamie. Mais c’est seulement le régime des études du décret du 1er mai 1937 qui apporta une sanction à cet examen par l’institution d’une interrogation dans la 2ème partie du 3° probatoire. RECHERCHES Les recherches du professeur Launoy sont consignées dans plus de 200 notes et mémoires, et lui ont valu à trois reprises d’être lauréat de l’Institut. D’après son exposé de titres et travaux, elles peuvent être classées suivant les rubriques suivantes : physiologie cellulaire, sécrétions gastrique et pancréatique, thyroïdes, enzymes et venins, anaphylaxie, pathologie expérimentale, pharmacodynamie, toxicologie et thérapeutique chimique expérimentale.
BIBLIOGRAPHIE Directeur scientifique de Biologie médicale de 1903 à 1956. Précis de technique histologique, Paris, 1904, 160 p. Thyroïde, parathyroïde et thymus, Paris, 1944, 400 p. Fondateur et directeur des Cahiers de médecine vétérinaire, 1928-1954. Leçon sur la toxicité, Paris, 1934, 295 p. Eléments sur la physiologie humaine, Paris, 1943, 589 p. DISTINCTIONS Membre de la Société de biologie (1918), de la Société de pharmacie de Paris (1927) devenue Académie de Paris et qu’il préside en 1959, de la Société de chimie biologique, qu’il préside en 1932, de la Société française de thérapeutique et de pharmacodynamie, il est élu à l’Académie nationale de médecine en 1959 et préside à la Société de pathologie exotique de 1950 à 1954. Chevalier (1920) puis Officier (1928) de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1914-1918, Officier d’Académie (1920) et d’Instruction publique (1925).
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Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?) |