André LAUGIERNé le 1er août 1770 à Paris Décédé le 19 avril 1832 à Paris
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Élève de son cousin Fourcroy et de Vauquelin, Laugier fut chargé en 1793 du soin de récupérer le métal des cloches des églises bretonnes pour en faire de la monnaie et des canons. L’année suivante, il était nommé chef du bureau des poudres et salpêtres au Comité de Salut Public, mais conserva peu de temps ses fonctions. Il se décida alors à se faire recevoir maître en pharmacie en l’an V (1797), après deux ans seulement de stage chez Cheradame, son beau-père. Nommé un peu plus tard pharmacien major à l’armée d’Égypte, il ne put rejoindre son poste, par suite de son état de santé, et demeura attaché à l’hôpital militaire d’instruction de Toulon. La chaire de chimie de l’école centrale de Toulon lui fut ensuite confiée puis, de 1799 à 1802, celle de l’hôpital militaire d’instruction de Lille. Par décret du 15 vendémiaire an XII (8 octobre 1803) il fut alors nommé professeur de l’École de pharmacie de Paris, comme premier titulaire officiel de la chaire de l’Histoire naturelle des médicaments, créée à l’École le 25 thermidor an XI (13 août 1803) avec Vallée comme professeur adjoint. La même année, Laugier fut un des membres fondateurs de la Société de pharmacie de Paris, dont il devenait le secrétaire annuel en 1812 et 1813, et le président en 1824. A la mort d’Antoine François de Fourcroy en décembre 1809, il lui succéda à la chaire de chimie au Muséum d’Histoire naturelle, après l’avoir remplacé dans son enseignement depuis 1805, date de nomination de Fourcroy à la direction de cet établissement. Le 29 mars 1811, il fut désigné comme directeur adjoint de l’Ecole de pharmacie de Paris en remplacement de Trusson, décédé, puis nommé directeur le 17 décembre 1829, à la mort de Vauquelin. Chevalier de la Légion d’Honneur, il fut nommé membre titulaire de la section Pharmacie, à la fondation de l’Académie royale de médecine, en 1820. Ses fonctions de directeur de l’Ecole de pharmacie furent éphémères. Le 19 avril 1832, il était victime de l’épidémie de choléra qui sévissait alors à Paris et décédait dans sa soixante deuxième année. Les travaux de Laugier ont porté principalement sur de nombreux minéraux, ainsi que sur des aérolithes, et ont été publié dans les Annales et les Mémoires du Muséum. Il acquit ainsi une grande réputation comme analyste, en faisant connaître des procédés permettant de séparer le cobalt du nickel, le fer du titane, l’osmium du platine, etc…. Ses leçons à l’École de pharmacie eurent pour principal objet la minéralogie, enseignement qui dépendait alors de la Chaire d’Histoire naturelle des médicaments dont il était le titulaire. « Peu préparé aux exposés purement descriptifs et se laissant entraîner sur un terrain par trop spéculatif » il ne semble pas avoir très bien réussi comme professeur, fonction qu’il abandonna d’ailleurs, selon l’usage de l’époque, dès sa nomination comme directeur adjoint.
ICONOGRAPHIE – Portrait par J.B. Delestre à la Salle des Actes de la Faculté de Pharmacie de Paris. Mentions: «Ecole spéciale de pharmacie – 1832 – Aérolithes – Chrome – Cours de chimie générale – Cobalt – Le directeur Laugier». – Médaillon par le sculpteur Pascal, situé sur l’aile nord du bâtiment, le premier en partant de la façade.
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G. Dillemann. Produits et problèmes pharmaceutiques (1975?) |