Histoire des Laboratoires Specia
La fusion entre la SCUR et les Etablissements Poulenc conduit à la restructuration de la production et de l’organisation commerciale ce qui conduit à créer la Société parisienne d’Expansion chimique Spécia le 19 décembre 1928. Elle assure la fabrication et la commercialisation des spécialités du groupe, le siège est installé 21 rue Jean Goujon, Paris VIII°, la production est réalisée dans deux usines à Saint Fons (Rhône) et Livron (Drome); Elle ouvre des filiales à l’étranger, la première est ouverte en Pologne à Varsovie en janvier 1930, puis au Brésil, Grande Bretagne et Italie. En 1934, le catalogue comprend une cinquantaine de spécialités Coryphédrine, Gardénal, Novarsénobenzol, Stovaïne, l’Aspirine du Rhône est le produit le plus célèbre.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Spécia est accusée d’utiliser illégalement la marque Aspirine par Bayer et doit accepter de verser des royalties correspondant à 5% de son chiffre d’affaire sur un groupe de quatorze produits dont le Gardénal et 10% sur neuf produits dont l’Aspirine, en échange Bayer cesse de les vendre en France.
A partir de 1945, Spécia produit à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) de la pénicilline grâce à une licence donnée par l’américain Merck, une usine est spécialement construite en 1949 pour la conditionner à Maisons-Alfort (Val de Marne).
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Médicaments commercialisés par SPECIA en 1949-1950 (Le Livre du Praticien) : Acétylarsan, Alunozal, Alvoricine, Anthéma, Anthiomaline, Asciatine, Balsoforme, Baume Rhodia, Bévitine, Coryphédrine, Crisalbine, Diagnothorine, Dmelcos, Ergorone,Flétase, Foriod, Gardenal, Gélobarine, Gonacrine, Hexorcène, Huile de foie de morue médicinale suractivée Rhône-Poulenc, Hyrganol, Myochrysine, Néocardyl, Néo-Dmegon, Néo-Dmètys, Neptal, Novarsénobenzol Billon, Ortédrine, Ovo-Lécithone, Pâte Gingivale, Pragmoline, Prémaline, Propidex, Propidon, Prosympal, Quinacrine, quinio-Praequine, Quinio-Stovarsol, Rénaleptine, Rhodarsan, Rhodazil, Rhodiacarbine, Rhodoquine, Rhoféine, Rodilone, Rubyl, Rutonal, Sanédrine, Scurocaïne, Scuroforme, Sptazine, Soluseptazine, Soneryl, Stovaïne, Stovarsol, Strychno-Gardenal, Tabédo, Thyro-Gardenal, Tochlorine, Tryparsamide, Urazine, Vaccins atoxiques stabilisés, Vitascorbol, Antergan, Néo-Antergan, Dolosal, Abadol, Ascabiol, Aspirine, Butelline, Choloroforme anesthésique, Fontamide, Fontarsol, Ganidan, Kélène, Mélange de Schleich, Mixiod, Moranyl, Nesdonal, Nicotamide, Nivaquine, Orténal, Planochrome, Préquine, Propivane, Pulvobarine, Pyramidon, Ethodoprequine, Soludagénan, Solufontamide, Solumédine, Stovarsol sodique, Subtosan, Sumédine, Thiazomide, Vitascorbol. |
Spécia multiplie la mise sur le marché de spécialités innovantes issues du centre de recherche Rhône-Poulenc dans de nombreux secteurs thérapeutiques:
- antibiotiques: Pénicilline, Streptomycine, Rovamycine (1955), Pyostacine (1961), Rodogyl (1970)
- antidépresseurs: Surmontil (1961)
- antihistaminique:, Phénergan (1947)
- anti-inflammatoire: Profénid (1972)
- anti-paludique: Nivaquine (1947)
- anti-parkingsonien: Parsidol (1950)
- anti vertigineux: Tanganil (1957)
- cardio-vasculaire: Spectral (1973)
- sulfamide: Ganidan (1941)
- neuroleptiques: le chlorpromazine ou Largactil (1952), Nozinan (1957), Majeptil (1960), Neuleptil (1963), Tercian (1972)
- paraticide: Flagyl (1960)
- vasodilatateur cérébral: Sermion (1973)
Ses médicaments familiaux sont populaires comme le sirop Topléxil, le Vitascorbol et la Pâte gingivale Spécia et bien sur l’Aspirine du Rhône. En 1959, Specia représente 17,8% du CA du groupe.
En 1996, Spécia commercialise un anti-cancéreux, le Taxotére qui va devenir un blockbuster. C’est le laboratoire pharmaceutique français le plus connu, sa réputation est universelle mais elle ne va pas la préserver des restructurations. Spécia intègre Rhône Poulenc Rorer en 1999 puis devient Aventis puis Sanofi.
En 2020, il ne subsiste plus que la marque de dentifrice « Pate Ginvivale Specia » fabriquée par le laboratoire Sodia (Reims)
Sources:
Pierre Cayez, Rhône -Poulenc (1895-1975), Specia, 118, 121, 122, 127, 128, 148, 149, 151, 172, 189, 240, 247, 248, 291, 300, Armand Colin-Masson, 1989
Georges Bost, Michel Pyt, Fabrication d’un antibiotique, Contacts, Rhône-Poulenc, n°37, mai 1996, 43-53
Publication Rhône-Poulenc SPECIA 1951
Anonyme, SPECIA, France Pharmacie, 1953, 331- 334
Etienne Baral, Cent ans de recherche pharmaceutique dans le groupe Rhône Poulenc, Revue d’histoire de la pharmacie, 1997, 85, 314, 171-178
André Frogerais
2 janvier 2020
