Histoire des Laboratoires Aron
Jean Aron et son frère créent en 1935, les Laboratoire de l’Argyrophédrine, 20 avenue Jean Jaurés à Suresnes (Hauts-deSeine), ils fabriquent des gouttes nasale à base de Vitellinate d’Argent qui connaissent un grand succès. En 1939, le catalogue comprend une pommade au bleu de Trypan pour le traitement de l’herpès, le Parkipan, la Sédibaïne et l’Ephedroméline.
Pendant la Seconde guerre mondiale par suite des lois d’aryanisation, le laboratoire cesse son activité l’Argyrophédrine et la Sédibaïne sont exploitées par les laboratoires Coirre. En 1949, l’entreprise est renommée Société Nouvelle d’Exploitation des laboratoires Aron, 116-118 rue Carnot à Suresnes. Elle est dirigée par J. Cohen, il reprend l’exploitation de l’Argyrophédrine et du Parkipan, la Sédibaïne continue à être exploitée par Coirre. Il développe une gamme autour de l’Argyrophédrine sous forme de tablette, pommade, nébuliseur et d’ association avec la pénicilline.
Les laboratoires Aron dispose d’un modeste laboratoire de recherche. Au début des années cinquante J.Cohen a vent de l’action hypoglycémiante d’un alcaloïde la Galégine extrait d’une légumineuse Galego officinalis . Elle conduit à la découverte d’une nouvelle classe de médicaments les Biguanides. Le laboratoire de synthèse fabrique la Metformine, elle est testée par le pharmacologue Claude Hirsch, ils viennent de mettre au point un futur bluckbooster. Selon l Claude Hirch: « en choisissant la Metformine parmi les sulfamides hypoglycémiants, nous avons tapé dans le mille ». Les essais cliniques sont réalisés par le Dr Jean Stern en 1957.
En 1958, ils mettent sur le marché le Glucophage, pour le traitement du diabète, c’est un succès ainsi qu’en Grande Bretagne où il est exploité par les laboratoires Nora, l’acronyme d’Aron puis le Glucosulfa, une association de Metformine et d’un sulfamide le Tolbutamide en 1966 Deux ans plus tard ils produisent le Glucophage Retard, un comprimé avec un enrobage gastro résistant qui devient le médicament emblématoire du laboratoire.
La matière première est fabriquée à Calais par les Ets Delaire. Les comprimés sont produits dans l’usine de Suresnes dirigé par Claude Moatti assisté du chef d’atelier Mme Brault.
Le laboratoire continue à commercialiser des produits originaux dans les domaines les plus importants:
- un dérivé oxadiazoliquel l’Irrigor , un antiangoreux en 1965
- un veinotonique, le Veinotonyl (1976)
Les ventes du Glucophage croient régulièrement, son potentiel est immense, il va devenir l’ antidiabétique de type 2 de première intention , son potentiel est énorme, ce qui conduit les laboratoires Aron à se rapprocher d’un grand groupe.
En 1982, ils ont absorbés par le groupe Lipha et renommés Aron-Médicia, Rue Saint Romain, Lyon. Le site de Suresnes est vendu, la production est transférée à Semoy (Loiret). A partir de 1983, il publie une revue Glucorama. Le laboratoire est renommé Lipha Santé en 1993, puis à la suite de l’absorption par Merck (D) en 1995, Merck Lipha Santé en 2004.
L’ Agyrophédryne est supprimé en 1993 et le Parkipan en 2011.
Source:
Témoignage de Claude Hirsch, ancien responsable du service de pharmacologie des laboratoires Aron, membre de la Société d’Histoire de la Pharmacie.
André Frogerais
27 avril 2020