Parmi les thèmes favoris des publicités pharmaceutiques du XXe siècle, les moyens de transports tiennent une bonne place : bateaux, trains, voitures, carrosses, etc.
Pour ce qui concerne les bateaux, plusieurs laboratoires ont sélectionné des illustrations à ce sujet pour leur publicité. La série la plus importante est sans doute celle de Delalande intitulée « la fragilité des vaisseaux » que nous avons déjà vu lors d’une exposition précédente. Cette série avait en effet été publiées en 1965 à l’occasion de la publicité pour Dicynone qui « prévient et répare les altérations de la paroi vasculaire ».
Les peintures montrent différentes batailles navales. Ici, celle intitulée « Victoire et mort du Chevalier de Saint-Pol »(Peinture de Th. Gudin). « Le Chevalier de Saint-Pol rencontre, le 31 octobre 1705 trois vaisseaux de guerre britannique au large du Dogger Bank. Au moment où il se lance à abordage, il est mortellement blessé. Il a cependant la joie d’apprendre, avant de mourir, que ses marins se sont emparés de toute la division ennemie. »
Une autre peinture évoque le combat de la Bayonnaise contre l’Embuscade le 14 décembre 1798. « La Frégate la Bayonnaise, commandée par le lieutenant de Vaisseau Richer, venait de Cayenne le 14 décembre 1798, et n’était plus qu’à environ 40 lieues de Rochefort, lorsqu’elle fut attaquée par la frégate anglais l’Embuscade.
Le feu dura cinq heures sans être décisif. La position de sa frégate décida le commandant français à tenter l’abordage. Les marins français sautèrent à bord de l’ennemi, et les anglais débusqués de leurs gaillards d’arrière et d’avant furent forcés de se rendre. »
Le laboratoire Diamant a également pris ce sujet des bateaux en 1965 sous différentes formes : les bateaux de transports, d’une part, et les bateaux à moteur, d’autre part. On voit ici l’exemple du paquebot « Lafayette », paquebot de la ligne de New-York, navire à l’origine à roues, montré ici après ses transformations en 1868. Allongé, rendu plus puissant, roues remplacées par deux hélices, il garde néanmoins sur ces trois mâts, une voilure très importante (coque en fer, longueur 107.60 m, puissance 3 600 CV, vitesse en service : 15 nœuds). Pour les bateaux à moteurs, les commentaires sont plus succins et montre, par exemple le bateau à moteur de Jouët (longueur : 21 m, largeur : 4m10, aménagements très complets pour 6 personnes, 2 moteurs de 250 CV).
Toujours dans le domaine des bateaux, le laboratoire Léo s’est illustré en 1966 par une « série Marine » dont voici un exemple :
Cette « galéasse » est grand navire d’une construction particulière, qui allait à voiles et à rames comme une galère. Ce type de bateau est apparu pour la première fois à Venise au XVe siècle. Venise mit en ligne six grosses galéasses lors de la bataille de Lépante le 7 octobre 1571, qui participèrent largement à la victoire des chrétiens coalisés contre les Turcs. Leur hauteur sur l’eau et leur formidable puissance de feu bien répartie y pourvut largement. Les galéasses disparurent au milieu du XVIIIe siècle, tout comme la galère, notamment du fait de l’incompatibilité de combiner efficacement une forte artillerie et un trop grand nombre de rameurs. De plus, la défaite de l’invincible Armada en 1588 prouva la non-efficience des galéasses (Espagnoles) en dehors de la méditerranée.
L’autre moyen de transport illustrant les publicités pharmaceutique fut le train. La série la plus remarquable est sans doute celle des laboratoires Roussel avec son « histoire de la locomotive » parue en 1962. On voit ici l’exemple de la BB 9004 de 1952 construite par le M. T. E. (Matériel de Traction Electrique). « Cette société a été créée par la Société des Forges et Ateliers du Creusot, la Société Schneider Westinghouse et les Ateliers de Jeumont. Elle a battu le 29 mars 1955 le record du monde de vitesse sur rail le portant à 331 km/h entre Facture et Mortcenx. Cette performance a été réalisée grâce à un simple changement du rapport d’engrenage. La BB 9004 a donné naissance à la BB 9002 actuellement (en 1962) sur les lignes du Sud-Est utilisant le courant continue de 1500 volts. »
Une autre illustration représente la locomotive 236 K 248 de 1924, construite par les Compagnies Générales de construction et Franco-Belge. « Elle appartenait à la série des 12 locomotives marchant au fuel, affectée aux six voitures sur pneumatiques (rames Michelin).
La faible largeur du rail limitait singulièrement la surface de contact du pneumatique. Pour lui assurer une durée convenable, il avait paru nécessaire de définir une charge limite à ne pas dépasser. La Maison Michelin l’avait fixé à 1200 kg par roue. Ces trains ne s’avérèrent pas rentables en raison du nombre très important de pneus utilisés. Une de ces douze locomotives a déraillé par suite d’une erreur d’aiguillage sur le Viaduc de Nogent sur Marne ». Enfin, la locomotive Stephenson date de 1830. « C’est à Robert Stephenson qu’est dûe la locomotive actuelle, perfectionnée, mais toujours établie selon les mêmes principes.
La « Planet » est l’un des plus anciens exemple de machines à chaudière moderne, c’est à dire à tubes multiples, à boite à feu faisant corps avec la chaudière, et à boite à fumée. Elle fut mise en service sur Liverpool et Manchester en 1831.
C’est sur cette locomotive où l’on voit, pour la première fois, apparaitre des cylindres horizontaux qui étaient précédemment toujours fortement inclinés. »
Une autre entreprise va s’intéresser à l’histoire de l’aviation. C’est Rolland-Marie qui a édité une série de carte postale à ce sujet On voit ici le « Givaudan » (1909), qui était formé de deux cellules à peu près semblables. Chacune d’elles comprenait deux tambours cylindriques, entretoisés ensemble par des plans rayonnants et reposaient sur la poutre armée centrale.
La cellule arrière était fixe, la cellule avant était mobile autour de deux axes à 90° l’une de l’autre.
Elle pouvait ainsi osciller dans deux plans, l’un vertical, l’autre horizontal, contenant chacun l’axe de la poutre armée. Il n’y avait pas d’autre manœuvre de direction.
L’autre illustration est une photographie du triplan de bombardement italien de 1918 (Caproni), transformé en appareil de transport.
Avant de s’intéresser à l’automobile, regardons ce que les laboratoires ont montré dans leurs publicités à propos des calèches et des carrosses. Carlo-Erba a présenté une série de calèche comme celle donnée en exemple ici.
Il s’agit ici d’une « calèche en cabriolet » pour le roi, vers 1814, aquarelle par Antoine Carassi (Musée de la voiture à Compiègne).
Un autre laboratoire, Lematte et Boinot, va publier une série de carrosses avec de belles illustrations.
On voit ici un exemple avec la carrosse de Charles X et de Napoléon III réalisé à Paris en 1824.
Quelques dizaines d’années plus tard, c’est l’automobile qui prend les dessus et plusieurs laboratoires vont s’en saisir pour leurs publicités.
Parmi eux, il faut signaler la série des « voitures de compétition » du laboratoire Diamant, pour la promotion du Nubalgyl.
On y voit différents modèles de course comme la Porsche R.62 avec l’ensemble des caractéristiques du moteur. Une autre série a été publiée par Cassenne.
Ainsi se termine notre tour des véhicules illustrant les publicités pharmaceutiques au XXe siècle. Un aperçu sommaire parmi les dizaines de publicité sur ce sujet.