Jules Grassi (1818-1887)
Jules Grassi, né la même année que Louis Ducom, fut reçu interne et nommé agrégé également en même temps que celui-ci. Docteur es-sciences, pharmacien des hôpitaux et membre de la Société de Pharmacie dès 1845, Grassi dirigea pendant quelques mois la Pharmacie centrale des hôpitaux et quitta celle-ci en 1859 pour succéder à Mialhe, rue Favart. Il fut reçu docteur en médecine en 1866 et présida la Société de Pharmacie en 1873.
Dans ses thèses, il étudia le rôle de l’eau dans les composés chimiques, les radiations calorifiques, chimiques et lumineuses : avec Ricord, il fit des recherches sur les altérations du sang au cours de la syphilis : il écrivit aussi des mémoires sur la ventilation des hôpitaux et des navires, etc…
Source : R. Weitz. Les grands pharmaciens du XIXe siècle, Paris, 1951
Note de G. Dillemann à propos de Grassi (Dillemann Georges. Pharmaciens des hôpitaux sans être pharmaciens diplômés. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 75ᵉ année, n°273, 1987. p. 143.)
Pharmaciens des hôpitaux sans être pharmaciens diplômés.
Examinant le cas des agrégés des premiers concours qui n’ont jamais été nommés professeurs à l’École de pharmacie de Paris et recherchant quelles situations ils avaient alors choisies, j’ai constaté que six d’entre eux avaient fait carrière comme pharmaciens des hôpitaux.
Mais j’ai eu la surprise d’apprendre qu’aucun des six n’avaient obtenu son diplôme de pharmacien avant d’être nommé pharmacien des hôpitaux ! L’ouvrage du Centenaire de l’internat m’a appris (p. 3) que le premier règlement de l’Assistance publique du 4 ventôse anX (23 février 1802) n’exigeait pas, en effet, le diplôme de pharmacien pour prendre part au concours de pharmacien des hôpitaux, mais seulement la présence de trois années comme élève dans les services hospitaliers, ce que cet ouvrage considère comme une survivance du privilège des « gagnants-maîtrise ».
Le règlement suivant de 1829 exigeait bien le diplôme de pharmacien, mais il suffisait qu’il soit présenté deux ans après la date de nomination. En fait, l’administration a été fort libérale, puisque Jules Grassi et Louis Ducom n’ont obtenu leurs diplômes en 1845 et 1847 que quatre ans après leur nomination et Henri-Charles Lutz même qu’après sept ans ! Bien mieux, une note de la page 4 de l’ouvrage du Centenaire de l’internat signale que Mathurin Fordos (1816-1878), qui fut pharmacien-chef de l’hôpital Saint-Antoine pendant dix- sept ans et de l’hôpital de la Charité pendant dix-neuf ans, n’a jamais obtenu son diplôme de pharmacien !
Georges DILLEMANN