Jean-Martial-Désiré Schaeuffèle (1802-1882)
Texte de Georges Dillemann
« Mon lointain parent Jean-Martial-Désiré Schaeuffèle, président de la Société de Pharmacie de Paris en 1863. Un de mes parents, M. Michel Ostermeyer, avec qui je suis en relations épistolaires depuis quelques années, apprenant que j’avais été président de l’Académie Nationale de Pharmacie en 1985, m’avait rappelé que son grand ‘oncle, donc aussi mon lointain cousin, avait occupé en 1863 ce même fauteuil, alors que l’Académie était la Société de Pharmacie de Paris.
J’ai pu constater par les hommages qui lui furent rendus à sa mort que celui-ci, Jean-Martial-Désiré Schaeuffèle, avait été un pharmacien très distingué, dont le nom mérite d’être conservé au palmarès des grands pharmaciens.
Explication généalogique
François-Joseph-Philippe Ostermeyer (1738-1815), procureur de la Cour souveraine d’Alsace, eut treize enfants. Le troisième, une fille, Marie-Thérèse Ostermeyer (1764-1829), épousa André Solliet, fabricant de tabac à Benfeld. Leur troisième enfant, Marie- Anne-Philippine Solliet (1788-1856), et son époux Martin Dillemann (1782-1847), fabricant de tabac à Strasbourg, sont mes arrière-grands-parents. Le douzième, un garçon, Dominique-Joseph Ostermeyer (1783-1837), conservateur des forêts, eut deux enfants : une fille, Marie- Appoline Ostermeyer, qui épousa Jean-Martial-Désiré Schaeuffèle ; un garçon, Jules- Joseph Ostermeyer, président du tribunal de Rocroy, dont le second enfant, Georges- Joseph- Armand Ostermeyer (1861-1926), chef d’escadron d’artillerie, a été en relations avec mon père — de ses six enfants, le cinquième, Michel Ostermeyer (né en 1896), étant en relations épistolaires avec moi.
Biographie de Jean-Martial-Désiré Schaeuffèle (1802-1882) :
Né à Bruges le 31 mai 1802, il était le quatrième enfant de Jean Schaeuffèle, Westphalien au service de la France, commandant d’état-major et aide de camp du maréchal Jourdan. En 1817, il quitte sa mansarde de la rue de Furstemberg pour entrer en apprentissage chez Casse, pharmacien à Saint-Germain-en- Laye. Il est reçu en 1823 au concours de l’internat et accomplit son internat à l’hôpital de la Charité. Le 29 janvier 1828, il est reçu pharmacien de 1ère classe à l’École de Pharmacie de Paris. En 1829, il achète la pharmacie de Lacrètas, à Thann, pour être près de sa famille (ses trois sœurs), installée à Colmar. A Thann, il prend très à cœur les intérêts de la localité : il est administrateur du collège et du bureau de bienfaisance de l’hôpital, suppléant du juge de paix, membre du conseil municipal, du jury médical et du conseil d’hygiène.
Mais surtout il reprend ses études à 41 ans : Bachelier es lettres en 1843 et es sciences en 1844, il est institué, le 15 juin 1844, agrégé des écoles de pharmacie et nommé à l’école de Strasbourg. En 1845, il est licencié es sciences et le 23 novembre 1849, il soutient ses thèses de doctorat es sciences physiques : « Essai sur quelques sulfates à plusieurs bases de la série magnésienne et recherches sur l’arsenic des zincs du commerce, 32 p. in-4° ; Radiations calorifiques, 52 p. in- 4°. »
Son ami Lecoq lui achète alors la pharmacie Pelletier, à Paris, 48, rue Jacob, le laissant libre de faire ses remboursements à sa volonté. En 1852, il est élu membre résidant de la Société de Pharmacie de Paris, dont il sera président en 1863. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 14 août 1863. Il est aussi élu président de la Société de Prévoyance des Pharmaciens de la Seine et nommé président du conseil de surveillance de la Pharmacie Centrale de France. Il a été également membre de la Commission permanente du Codex en 1866 et en 1880.
Il est décédé à Paris le 26 avril 1882.
Son fils, Etienne-Joseph-Adolphe Schaeuffèle, né à Thann le 22 mars 1834, a été aussi interne en pharmacie des hôpitaux de Paris, nommé au concours de 1858, reçu pharmacien de 1ère classe à l’École de Pharmacie de Paris en 1882. Il obtint le grade de docteur en médecine à la Faculté de Paris… »
Doyen honoraire Georges DlLLEMANN.
Notice nécrologique parue dans le Journal de Pharmacie et de chimie en 1882.