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Jean-Hippolyte Marty

Pharmacien Général MARTYJean-Hippolyte Marty (1835-1918)

Jean-Hippolyte Marty, lorsqu’il était pharmacien principal, fut nommé président de la Société de Pharmacie (1884), membre de la Commission du Codex (184 et 1908) et de l’Académie de médecine (1887). Il fut promu Pharmacien inspecteur à la fin de 1890 et Commandeur de la Légion d’honneur en 1906.

On lui doit de nombreux travaux de chimie appliquée aux expertises alimentaires et à l’hygiène. C’est ainsi qu’il indiqua, en 1877, un moyen de reconnaitre la fuchsine dans les vins et plus tard, un procédé rapide d’apprécier le degré de « plâtrage » de ceux-ci, à l’aide d’une solution titrée de chlorure de baryum.

Patriote éclairé, Marty mourut à Paris quelques semaines avant la fin de la guerre, le 17 octobre 1918.

 

Source : René Weitz. Les grands pharmaciens du XIXe siècle, Paris, 1931

 

Note biographique parue dans le Journal de Pharmacie et de chimie en novembre 1918

« La Pharmacie militaire vient de perdre son plus vénéré représentant, le Pharmacien inspecteur Marty, décédé à Paris, le 17 octobre 1918. Marty (Jean-Hippolyte) naquit à Caune (Aude) le 24 septembre 1835. Il entra au service comme pharmacien sous-aide le 10 octobre 1855 et fut envoyé aux hôpitaux de l’armée d’Orient. Après de courts séjours à l’hôpital militaire de Bordeaux et à l’infirmerie de l’Hôtel Impérial des Invalides, il passa à l’École impériale d’application de médecine et de pharmacie militaires, comme pharmacien-stagiaire, le 22 juillet 1859. 

Nommé pharmacien aide-major de 2ème classe commissionné, le 15 décembre 1859, il fut envoyé aux hôpitaux de la division d’Alger. Il revint à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le 23 octobre 1860, fut nommé pharmacien aide-major de 2ème classe titulaire, le 10 août 1861, puis promu pharmacien aide-major de 1ère classe, le 12 août 1863, et passa aux hôpitaux de la division de Constantine le 29 septembre 1864.

Nommé Surveillant à l’Ecole Impériale d’Application de Médecine et de Pharmacie militaires le 27 octobre 1864, il fut nommé professeur Agrégé à la même école, le 23 juin 1865. Il fut promu pharmacien-major de 2ème classe le 30 décembre 1868. Le 20 juillet 1870, il fut attaché au Grand Quartier Général de l’Armée du Rhin, comme adjoint au Pharmacien inspecteur ; puis, le 16 novembre 1870, nommé pharmacien en chef de l’Ambulance du Quartier Général du 18ème corps d’armée et, le 31 décembre 1870, pharmacien en chef du Dépôt des médicaments de l’Armée de l’Est (Réserve mobile).

Rentré à l’hôpital militaire Saint-Martin, le 14 juillet 1871, puis chargé de cours au Val-de-Grâce, il partit aux ambulances de la division d’Alger le 7 octobre 1871. Il fut promu pharmacien-major de 1ère classe, le 15 novembre 1873. Rentré en France et désigné comme pharmacien en chef à l’hôpital militaire de Toulouse le 16 septembre 1874, il fut nommé professeur de chimie appliquée à l’Ecole d’Application du Val-de-Grâce le 25 mars 1876, et Pharmacien en chef de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le 10 avril 1876. Il fut promu pharmacien principal de 2ème classe le 16 mai 1882.

Il dirigea la Pharmacie Centrale des hôpitaux militaires du 8 septembre 1887 au 22 septembre 1890, date à laquelle il fut promu Pharmacien inspecteur et nommé membre du Comité technique de Santé. Nommé Chevalier de la légion d’honneur le 22 mars 1872, il fut promu Officier le 24 juin 1886, et Commandeur le 12 juillet 1906. Au cours de sa carrière militaire, Marty s’occupa de diverses questions intéressant la pharmacie et l’hygiène.

En 1880, il publia un grand travail sur le plâtrage des vins à la suite duquel l’Académie de Médecine décida que la présence de sulfate de potasse dans les vins du Commerce qu’elle qu’en soit l’origine, ne saurait être tolérés que jusqu’à la limite maxima de 2 grammes par litre. On lui doit aussi un mémoire sur l’altération du chloroforme, ses causes et les moyens de la prévenir (1888) et diverses notes sur l’acide cyanhydrique dans la fumée de tabac la recherche de l’acide salicylique, les injections hypodermiques de quinine, le chloroforme et la chloroformisation, etc.

Par ses fonctions et par ses titres, Marty se trouva tout désigné pour participer à la rédaction du Formulaire pharmaceutique des hôpitaux militaires, éditions de 1884 et de 1890 et, comme membre de la rédaction et de la Commission permanente du Codex, aux éditions du Codex de 1895 et de 1908. Ses grandes qualités d’ordre et de méthode firent de Marty un collaborateur très actif et des plus précieux.

Il présida, en 1884, la Société de Pharmacie à laquelle il appartenait depuis 1876 et dont il a, jusqu’à ces dernières années, été un des membres les plus assidus. Il fut élu membre de l’Académie de Médecine le 21 juin 1887 en remplacement de Mialhe. Il était depuis deux ans le doyen de la section de Pharmacie.

Il faisait partie, depuis 1893, du Comité de rédaction du Journal de Pharmacie et de Chimie, où il succéda à Léon Soubeiran.

H. Marty fut un pharmacien militaire accompli, constamment préoccupé des devoirs de ses fonctions dont il s’acquitta toujours avec un soin scrupuleux et un sentiment élevé de dignité professionnelle. Il honora grandement la pharmacie militaire. Avec lui, disparait une haute et noble figure. Il a voulu s’en aller simplement, sans honneurs, sans discours, sans cortège. Ses élèves, ses collègues du Journal de Pharmacie, devenus depuis longtemps ses amis, ont cependant tenu à assister à ses obsèques et à apporter à son fils, le capitaine Paul Marty, l’expression émue de toute leur sympathie.

Signé : Pierre Breteau

 

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