Maurice Marie JANOT(1903-1978) 6ème titulaire de la Chaire de Pharmacie galénique Né le 3 novembre 1903 à Plombières (Vosges)
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Après avoir commencé son instruction à l’école primaire de sa ville natale, Maurice Marie Janot poursuit ses études à Paris au lycée Henri IV, puis pendant deux ans au collège de Remiremont et pendant quatre ans au lycée de Vesoul. Ayant obtenu la première partie du baccalauréat, Sciences Langues, il prépare la seconde partie au lycée Saint-Louis à Paris et en 1921 il est bachelier Philosophie et Mathématiques. Il se décide alors, à l’imitation et à l’instigation de son père, pour des études de pharmacie. Il accomplit son stage à Plombières où son père vient de s’installer après avoir exercé pendant dix ans à Paris dans son officine du boulevard Saint-Michel. Il revient alors à Paris et, en octobre 1922, s’inscrit à la faculté de pharmacie, dont il est lauréat en 1925 avec le prix de chimie analytique. Pharmacien en 1926, il continue à la faculté des sciences ses études en vue de la licence ès sciences naturelles. Avec les certificats d’études supérieures de minéralogie (1925), de botanique et de physiologie générale (1927) il obtient sa licence qu’il complétera en 1929 par le certificat de chimie biologique. Il soutiendra sa thèse de doctorat ès sciences naturelles en 1932 et, plus tard, en 1950, une thèse de doctorat en médecine. En 1926, il est nommé interne en pharmacie des hôpitaux de Paris et sera en fonction d’abord à l’hôpital de la Pitié, puis de 1929 à 1930 à la clinique Tarnier. C’est cette même année 1926 que commence officiellement sa carrière universitaire avec sa nomination comme assistant de la chaire de pharmacie galénique. Mais, enthousiasmé par les cours du professeur Béhal, il s’était enhardi, dès sa seconde année d’études, à lui rendre visite et à solliciter son entrée dans son laboratoire, ce que le Maître accepta. Après avoir été boursier de la Caisse Nationale des Sciences depuis 1932, il en est nommé chargé de recherches en 1937. Cette même année, le 1er novembre, il est nommé maître de conférences à la Faculté de pharmacie de Paris. Il est alors chargé de conférences de pharmacie galénique et de morphologie et biologie végétales de 1938 à 1939, et de 1940 à 1941, aux étudiants en cours normal de scolarité et aux étudiants démobilisés ou libérés de captivité. Le 1er octobre 1941, il est installé dans la chaire de pharmacie galénique. ŒUVRE SCIENTIFIQUE Il est difficile de résumer dans le cadre de cette notice une œuvre si abondante et si importante ayant fait l’objet de près de 300 communications. Sa première étude, celle du sclaréol, fut le sujet de sa thèse de doctorat ès sciences, commencée à Paris et poursuivie dans le laboratoire de Ruzicka à l’Ecole Polytechnique de Zürich. La partie la plus importante des travaux de Maurice Marie Janot a d’ailleurs été consacrée à la chimie végétale, spécialement à la chimie structurale des composés naturels, surtout des alcaloïdes. Dans ce dernier domaine et avec la collaboration de R. Goutarel, il est devenu le chef d’une école très active. On compte parmi ses élèves en France 26 professeurs et maîtres de conférences dans les diverses facultés de pharmacie, de médecine et des sciences ; 2 directeurs de recherches, 11 maîtres de recherches au Centre national de la Recherche scientifique ; et à l’étranger, 12 professeurs. Plus d’une centaine d’alcaloïdes ont été découverts et la structure de la presque totalité d’entre eux établie, en particulier par l’emploi, parmi les premiers, de la résonance magnétique nucléaire, de la spectrométrie de masse, du dichroïsme circulaire… Parmi les alcaloïdes, citons : corynanthéine, corynoxine, funtumine, ibogamine, ibolutéine, voacangine, flavopereirine, holaphyllamine, vincamajine, vincamédine, malouétine, holacurtine, mitophylline… En 1972, il a abordé l’étude des lipides de l’ovocyte du coelacanthe. Ces travaux présentent un intérêt théorique et parfois pratique : types structuraux nouveaux (aminoglycostéroïdes), études stéréochimiques (isomères de la yohimbine, etc.) et mécanismes réactionnels (réactions acido-catalysées en série stéroïde), voies d’accès simplifiées à quelques hormones stéroïdes, etc. On peut énumérer aussi d’autres domaines d’activité scientifique : le domaine des antibiotiques dès 1943, celui de l’hydrologie avec des travaux sur la radioactivité des eaux vosgiennes ; et celui de la physiologie végétale avec des recherches sur les substances excitant la croissance des végétaux. DISTINCTIONS HONORIFIQUES Membre du Conseil de l’Université de Paris de 1955 à 1970, du Conseil académique de l’Université de Paris en 1954-1955, membre du comité consultatif des Universités de 1945 à 1970, assesseur du doyen de la Faculté de pharmacie de Paris de 1958 à 1966, codirecteur de l’Institut de Chimie des substances naturelles du C.N.R.S. depuis 1955. Secrétaire général technique de la Pharmacopée française depuis 1943. Membre du comité d’experts pour les antibiotiques en 1950. Vice-président de la commission européenne de pharmacopée et chef de la délégation française. Lauréat de la Faculté de pharmacie, de la Faculté de médecine, de la Société chimique de France, de l’Académie de médecine (Prix Nativelle, 1942 – Prix Jansen, 1952), de l’Académie des Sciences (Prix Houzeau et médaille Berthelot, 1939 – Prix Paul-Marguerite de la Charlonie, 1946 – Prix Schützenberger, 1953). Médaille d’or Host-Madsen en 1964. Hanbury Gold Metal (1969). Docteur honoris causa des Universités de Stockolm-Upsala, Liège, Athènes, Bruxelles. Membre résident de la Société de pharmacie de Paris (future Académie de pharmacie en 1941). Archiviste depuis 1945. Président en 1968. Membre du Conseil de la Société de chimie biologique de 1951 à 1956. Président en 1961. Membre du Conseil de la Société chimique de France depuis 1949. Vice-président de 1952 à 1954 et de 1958 à 1966. Vice-président fondateur de la Société de Technique pharmaceutique (1946). Vice-président de la Société d’histoire de la pharmacie. Président du Sénat de l’Université de Paris-Sud. Elu à l’Académie Nationale de Médecine en 1956, président en 1973. Elu à l’Académie des Sciences le 13 février 1967. Membre de nombreuses académies et sociétés scientifiques françaises et étrangères. Membre du Conseil supérieur d’hygiène publique de France depuis 1972. Officier du Mérite agricole et de la Santé publique. Chevalier de la Légion d’honneur en 1950, officier le 29 décembre 1962. Commandeur des Palmes académiques le 14 juillet 1961. Commandeur de l’Ordre National du Mérite le 7 décembre 1970. Décédé en 1978 BIBLIOGRAPHIE Collaboration à la 3° édition, 1949, du traité de Pharmacie galénique d’Albert Goris, A. Liot et André Goris, Paris, Masson, 2 vol., 2315 p. Collaboration aux 3° et 4° édit., 1947 et 1956, du Traité de Pharmacie chimique de P. Lebeau, Paris, Masson. Collaboration à la 3° édit. Des Notions pratiques de pharmacie d’Em. Dufau et L.-G. Toraude, Paris, Vigot, 1941. Collaboration à « The Alkaloïds » de R. H. F. Manske et H. L. Holmes, New-York, 1953. Mécanismes biochimiques de l’activité des antibiotiques, avec J. Keufer, Paris, Masson, 1953.
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Référence : G. Dillmann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?) |