Les publicités pharmaceutiques de
l’Illustration
au tournant du XXe siècle
(1897-1903)
L’Illustration Février 1898
Les historiens de la pharmacie savent que la publicité a joué un rôle essentiel dans le développement de la Spécialité pharmaceutique à la fin du XIXe siècle et une grande partie du XXe siècle. Après la première guerre mondiale, les dépenses de publicité représentaient des montant tout à fait considérable, parfois jusqu’à 30% du chiffre d’affaires. Nous avons déjà fait plusieurs expositions temporaires sur ces publicités et sur les supports très variés utilisés par les pharmaciens d’officine ou par les industriels. A la fin du XIXe siècle, cette publicité, d’abord destinée au grand public, se fait principalement dans les journaux et par voie d’affiche. Les journaux sélectionnées à cette époque par les annonceurs sont surtout des journaux populaires. C’est tout l’intérêt d’examiner les publicités publiées dans le journal l’Illustration. Nous avons choisi de regarder plus précisément les principales publicités de 1897 à 1903. Comme on peut le voir ci-dessus, ces publicités pharmaceutiques sont noyées dans de nombreuses autres qui n’ont rien à voir avec la santé : vente de fleurs, billard, sous-vêtements, outils, bijoux, prêts, etc. On remarquera aussi que certaines publicités du domaine de la santé ne sont pas là pour vanter les mérites d’un médicament, mais parfois pour valoriser un régime, ou bien ce qu’on appellerait aujourd’hui un dispositif médical. Enfin, les pharmaciens ne sont pas les seuls à mettre de la publicité dans le journal ! Pour éviter les répétitions, nous n’avons généralement pas remis plusieurs fois les publicités du même produit provenant d’éditions différentes du journal. mais on peut dire que la plupart de ces produits font régulièrement leur apparition sur cette période. |
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Voici un premier exemple de publicité avec les dragées pour maigrir, proposées par Ribart mais vendu dans la Pharmacie Gauthier à Paris. Ce traitement « inoffensif et certain » n’est évidemment pas décrit dans le détail. C’est le type même du remède secret tant décrié par les pharmaciens de l’époque. On peut en effet imaginer que la composition était, au mieux, efficace, au pire que c’était un placebo sans aucun produit actif qu’on payait parfois très cher.
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Dragées Ribart. L’Illustration, 1897 |
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La même année 1897, l’Illustration fait la promotion de la Méthode Chardon pour maigrir. On ne connait pas ici la recette et cela ressemble beaucoup à certaines publicités d’aujourd’hui vantant les mérites de tel ou tel régime infaillible ! | ||
Méthode Chardon. L’Illustration, 1897 |
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Toujours en 1897, voici la publicité pour les Pilules Lithuranées qui permettent, selon le Pharmacien Basset, de guérir de façon radicale le diabète ! Ce genre de publicité se retrouve à la même époque dans des journaux tunisiens : « les Pilules LITHURANÉES BASSET font disparaître en quelques semaines le Sucre urinaire et tous les symptômes du DIABÈTE même le plus ancien », peut-on lire dans la Dépêche tunisienne de 1896. Ce produit apparait dans le Formulaire Gautier de 1901 et donne comme composition « à l’hélonin ». Il est assez difficile de trouver des informations sur ce glucoside de la Fausse Licorne, une plante d’Amérique du Nord qui est aujourd’hui utilisée en homéopathie. Cette plante aurait des propriétés emménagogue, diurétique, anthelmintique, et antinflammatoire. On ne voit pas bien le rapport avec le Diabète !
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Pilules lithuranées. L’Illustration, 1897 |
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L’ensemble des publicités ci-contre provient de l’Illustration en 1899. En dehors de l’acétylène, tous les autres produits de cet extrait concernent la santé. On trouve la Poudre du Dr Cléry, de Marseille, pour le traitement de l’asthme, les Pilules anti-névralgiques du Dr Cronier, de Paris, le Pistoia Planche qu’on retrouvera plusieurs fois sur cette période, destiné au traitement des rhumatismes et de la goutte, et l’eau minérale avec la source Saint-Galmier de Badoit. Pour ce qui concerne la poudre du Dr Clery, le Formulaire Gautier, 1895, nous en donne la formule et la mode d’emploi : « Sucs du pin maritime, fruit de la Kasmyeh d’Egypte et sels minéraux. DOSES ET MODE D’EMPLOI. — Placer sur une assiette le contenu d’une ou deux doses de poudre, en faire un petit monticule et l’allumer; il suffit d’aspirer la fumée qui se dégage ». Quant aux pilules Cronier, il s’agit d’iodure de fer et de quinine, nous précise ce même formulaire. Comme le note Cécile Raynal dans son article De la fumée contre l’asthme, histoire d’un paradoxe pharmaceutique (RHP, 2007), certaines de ces poudres antiasthmatiques (« Poudre du Dr Cléry », « Fumantergyl » – à l’origine, « poudre d’Exibard » – et « Antiasthme Bengalais ») furent remboursées par la Sécurité Sociale jusque dans les années 1970. |
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L’Illustration, 1897
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Nous avons vu que l’objectif de maigrir était bien présent (déjà) en 1897. On le retrouve ici en 1899 avec les pilules du Dr Schindler-Barnay, Conseiller Impérial. Destinées en priorité à l’obésité, ces pilules « ont également la plus grande efficacité contre la Constipation et purgent doucement et sans coliques ». C’est déjà un vieux produit à l’époque car on trouve des publicités similaires dans le Figaro de 1854 et 1886/1887, et dans Le Temps de 1885/1886.La Formule n’est pas dans les Formulaires de Gautier. Elle est par contre dans celui de Cerbelaud (1920) : « Sulfate de soude desséché pulvérisé 5 gr. Chlorure de sodium pur, décrépité et pulv. … 2 gr. Bicarbonate de soude 2 gr. Sulfate de potasse 0 gr. 50 Carbonate de lithine .. 1 gr. Extrait mou de cascara sagrada 5 gr. Poudre de cascara sagrada Q. S. Faire des pilules argentées de 25 centigrammes chacune et mettre 50 pilules dans une boîte rectangulaire. »
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Pilules de réduction de Marienbad du Dr Schindler-Barnay, Conseiller Impérial, L’illustration, février 1899 |
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Dans le journal du 4 mars 1899, on peut lire une publicité pour la Migrainine, un « remède souverain et unique pour la guérison instantanée des migraines, de J. Paquignon, de Paris. Là encore, aucune composition. Comme les autres remèdes secrets de son époque, on peut tout imaginer ! Mais en cherchant dans les ouvrages de référence de l’époque, on trouve dans le formulaire de Gautier en 1901 la formule à base de citrate d’antipyrine (1.1g par cachet). Dans le même formulaire, mais dans l’édition de 1895, on indique que ce médicament a été découvert par Knorr. Le formulaire de René Cerbelaud, en 1920, donne une formule « analogue à la migrainine J. Paquignon » qui est à base d’antipyrine (un gramme), de caféine (10 cg) et d’acide citrique (5 cg), pour un paquet. On pouvait prendre jusqu’à 3 paquets par jour. On trouve des publicités similaires sur ce produit dans Le Figaro jusqu’en 1920. Curieusement, en 1907, on trouve dans ce journal une publicité sur la Migrainine » qui est chimiquement pur et n’a pas les inconvénients de la quinine et de l’antipyrine » (!) . C’est en tout cas déjà un produit ancien car on trouve des publicités sur ce produit dans Le Figaro dès 1853. |
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Migrainine, L’Illustration, 4 mars 1899 |
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Dans le même numéro de mars 1899, on retrouve le PISTOIA de Planche, pharmacien à Marseille. Il est également disponible chez les Trappistines de Montélimar ! Pourquoi ??? A regarder la publicité, on ne sait pas ce que contient la poudre mais on sait ce qu’elle ne contient pas : Colchique, plante vénéneuse. Dans le formulaire de Gautier de 1895, sous la rubrique Spartéine, on peut lire que le remède de Pistoia est un remède secret à base de spartéine, préparé dans un couvent, des environs de Pistoia, et dont les principaux éléments paraissent être Genista Scoparia (le genêt à balai) et la gentiane (Gentiana lutea). Son indication est la goutte chronique mais les auteurs précisent qu’il ne faut employer ce produit que chez les malades dont les reins fonctionnent bien, et l’urine doit être fréquemment analysée au cours de son emploi, de peur de phénomènes toxiques pouvant résulter de l’accumulation de la spartéine. On trouve dans le Formulaire de 1901, du même auteur, le même remède de Pistoia de Planche, mais aussi le remède de Pistoia du Dr Pierrhugues, « seule formule véritable », à base de gentiane. Un peu plus tard, le formulaire de Cerbelaud en 1920 donne la formule complète de la poudre Antigoutteuse de Pistoïa : « Poudre de bulbes de colchique 20 gr. Poudre de racine de bryone 10 gr. Poudre de bétoine (sommités) 50 gr. Poudre de gentiane (racine) 10 gr. Poudre de camomille romaine 10 gr. Carbonate de lithine 2 gr. Mélanger, tamiser et diviser en flacons col droit, ajouter une petite cuillère en bois ou en métal contenant 2 grammes de poudre, ou bien diviser en paquets de 2 grammes ou en comprimés de 0 gr. 25. Doses et mode d’emploi. — Ce remède secret est employé contre la goutte à la dose de 2 grammes par jour, à prendre soit dans un peu d’eau, soit dans du pain azyme. Lorsqu’on le transforme en comprimés de 0 gr. 25, on donnera donc 4 comprimés le matin à jeun et 4 le soir au coucher. Cette dose quotidienne correspond à 0 gr. 20 de poudre de bulbe de colchique ». Les auteurs précise plus tard dans l’ouvrage que, d’après Chastaing, la formule de la véritable Poudre de Pistoïa correspondait à : Bulbes de colchique 20 gr. Racine de bryone 10 gr. Bétoine pulvérisée 50 gr. Gentiane pulvérisée 10 gr. Camomille romaine …. 10 gr. |
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Pistoia Planche, L’Illustration, 4 mars 1899 et juin 1900 |
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Toujours en mars 1899, voici la Somatose destinée à guérir la tuberculose, la chlorose, etc. pour tous les âges. Sur cette publicité, on ne connait pas l’origine du produit qui est disponible dans toutes les pharmacies ! Sa formule est plus difficile à trouver mais elle est dans le Formulaire de 1901 de Gautier : il s’agit d’une « combinaison d’albumoses extraites de la viande fraîche ». On trouve par ailleurs sur Gallica tout un ouvrage numérisé sur cette spécialité, publié en 1898, avec des illustrations originales de Willette : « La Somatose, ses propriétés, ses applications, par le Dr Medicus« . Après un aperçu assez peu optimiste de la vie moderne, stressante, l’auteur nous invite à se poser cette question : « Sommes nous désarmés et devons nous assister en spectateurs impassibles à notre propre dégradation physique ? Loin de nous cette désespérance… Il faut que les générations actuelles entendent la voix qui leur crie : « Gare à vous ! Fortifiez vous. Reconstituez vous. » Un autre document évoque la Somatose. Ce document publié vers les années 1900 est surtout axée sur la promotion de l’aspirine alors toute récente, et de l’héroïne ! qui est recommandée pour les dyspnées et la toux (L’aspirine : propriétés générales, applications. La somatose. L’héroïne. Paris : Société anonyme des produits Fréd. Bayer et cie, 1900 (circa), Accessible sur le site de la BIU Santé Paris-Descartes). | ||
Somatose (Bayer), L’Illustration, 4 mars 1899 |
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La Somatose (Bayer). Illustrations d’une document publicitaire de 1898 sur Gallica
« La Somatose est le seul aliment qui convienne à tous les âges de la vie, à l’enfant qu’elle développe, à l’adulte qu’elle remonte, au vieillard qu’elle soutient. » |
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Plus connus, les grains du Dr Franck font leur apparition dans l’Illustration de novembre 1899. Là encore, le produit est disponible dans toutes les pharmacies, et permet de traiter la constipation et ses conséquences ». On en saura pas plus sur la composition grâce à cette publicité ! Le Formulaire de Gautier en 1895 nous en donne la formule à base d’aloès, gomme-gutte et acide borique. L’aloès est à l’époque très à la mode et est présent dans les « grains de vie de Clérambourg », « les pilules Anderson » et « les Pilules Dehaut », tous ces produits étant généralement utilisés comme purgatifs. Mais l’histoire complète des Grains de santé du Dr Franck a été étudié par Cécile Raynal dans son article « Les Grains de santé du Dr Franck. Du remède secret à la spécialité » (RHP, 2008). Elle nous apprend que « ce remède serait apparu sur le marché français au tout début du XIXe siècle, c’est-à-dire exactement au moment où la législation tentait de réglementer la dispensation des produits de santé. Vendus dans des petites boîtes métalliques tubulaires à courte section, ces grains se présentaient sous la forme de petites pilules argentées, pesant environ 0,1 g chacune et ayant des vertus laxatives (ou purgatives selon la dose employée). Il est probable que la formule ait évolué au fil du temps ; toutefois, si on se fie au dépôt de marque de 1874, il s’agissait d’un mélange semblable aux «pilules écossaises du Codex, n° 603 ». La formule n° 603 du Codex alimentarius de 1866, pour les « Pilules écossaises ou d’ Anderson », était la suivante : Aloes pulvérisé : 20 g L’idée d’associer, dans des pilules, ces deux purgatifs végétaux serait due, paraît-il, à un médecin écossais, le Dr Patrick Anderson. Ce remède secret serait connu depuis 1635, et aurait été importé en France avant 1803″ |
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Grains de Santé du docteur Franck, L’Illustration, novembre 1899 |
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Le traitement de l’anémie est un sujet abordé très fréquemment en cette fin de XIXe siècle. parmi les produits proposés, souvent à base de fer, on trouve ici l’Elixir de Saint Vincent de Paul, « le seul autorisé spécialement » (par qui ??) vendu par les Soeurs de la Charité de Paris. Mais c’est en pratique, comme l’exigeait la loi, un pharmacien qui délivre le produit, le pharmacien GUINET. On ne trouve rien dans les Formulaires de l’époque sur ce médicament et sa composition.
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Urbain Gohier s’insurge contre les « Sacrés Commerces » dans un article paru dans l’Aurore du 29 janvier 1900, et en particulier les « produits monastiques » : « Un seul prospectus offre au public, sous les auspices des plus hautes autorités ecclésiastiques : l’Elixir de saint-Vincent de Paul, distillé par les Soeurs, et qui guérit en vingt jours l’anémie, le neurasténie, la névrose ; les chocolats des P.P. Trappistes d’Aiguebelle, des P.P. Trappistes d’Igny, de la Grande Trappe; thés des missionnaires; nougats des Trappistines de Montelimar; simili-cafés (?) de N-D de Chambarant; conserves alimentaires de Saint-Michel (pour la marine ?); sucres d’orge des religieuses de Moret; dragées à la fève de pin des Trappistes d’Acey; fleurs d’oranger des Missions africaines; tapioca des Missions du Dahomey; pruneaux des Orphelinats; citronnelles des P. P. Trappistes; pékina du Carmel; racahout des Trappistes de Maubec; eau de mélisse des Carmes et des Trappistes; pâte hygiénique des Bénédictines de Chantelle; bougies des Oeuvres; eau dentifrice et eau capillaire des Trappistines de Lyon; essence de lavande de N.-D. des Dombes; musculine (?) du même sanctuaire; savon blanc de Sainte-Anne; alcool de menthe de la Providence; vinaigres, huiles, sardines à l’huile et maquereaux de l’Union des Oeuvres; extrait capillaire des Bénédictines du Mont-Majella; Quinas, quinquina, muscats, vins blancs et rouges de cinquante crus, préparés spécialement pour le saint sacrifice de la messe et pour la table de MM. les ecclésiastiques. »
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Elixir de Saint Vincent de Paul, L’Illustration, octobre 1900 |
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TAMAR INDIEN : Ce produit qui connu une grande vogue est présent dans le Formulaire Gautier de 1895. On sait qu’il est à base de Tamarin mais sa composition exacte n’est pas décrite. On trouve par contre une formule dans le Formulaire Cerbelaud de 1920 : Partie A. Pulpe de pruneaux 2 gr.Sucre en poudre fine (sucre glace) 2 gr.Feuilles de séné pulvérisées 1 gr. 50Crème de tartre pulvérisée . 1 gr. 50 Enrober avec :Partie B : Chocolat de bonne qualité, râpé 100 gr, Beurre de cacao, 25 gr. Faire liquéfier les deux dernières substances au B. M. ; tremper alors les petites masses ovoïdes qui sortent de l’étuve et laisser refroidir.Lorsque l’enrobage sera suffisant, on roulera dans du sucre en poudre additionné de 0 gr. 50 p. 100 de vanilline. Envelopper dans du papier d’étain fin exempt de plomb. |
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Tamar Indien Grillon, L’Illustration, 7 octobre 1899 | ||
PHENOL BOBOEUF : lui aussi eu un succès considérable. Sa formule n’existe pas dans le Formulaire Gautier de 1895 mais ce dernier précise que ce produit a été honoré d’une récompense par l’Académie des sciences, en mars 1881 (prix Monthyon) et d’une médaille d’honneur par le ministère de l’intérieur (épidémies, choléra, fièvre typhoïde, 1892). On trouve dans le Formulaire Cerbelaud 1921 une formule analogue : « Solution de Phénol sodé ou Phénate de Soude : Acide phénique pur cristallisé.. (Soixante-dix gr.) 70 gr. Lessive de soude ordinaire (D = 1,332) (Cent gr.) 100 gr. Caramel 20 gr. Eau distillée … Q. S. pour Un litre. Diluer la lessive de soude avec 500 grammes d’eau environ, faire dissoudre l’acidephénique et compléter le volume d’un litre avec Q. S. d’eau distillée. Colorer au caramel, filtrer au papier et diviser en flacons ; on aura : FORMULE ANALOGUE AU PHÉNOL SODÉ BOBOEUF (délivré en flacons de 210 centimètres cubes, et en litres.) » |
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Pierre-Alexis-Francis Boboeuf est né en 1806. Après 1830, Boboeuf entra comme surnuméraire dans les bureaux du ministère Guizot. Plus tard, il se retrouve au Cabinet Casimir Périer (banquier, homme politique) où de nombreux loisirs lui permettent de s’adonner à sa passion favorite : l’étude de la chimie. Il sera le découvreur du phénate de soude (ou phénol). Il fait breveté sa découverte sous « Phénol Boboeuf » (Wikipedia).
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Phénol-Boboeuf, Illustration, 4 novembre 1899 | ||
On voit ici (ci-dessous) rassemblées deux spécialités : le Papier Fruneau et la mixture anti-diabétique Martin.
Le Papier Fruneau faisait partie de toutes une série de papiers anti-asthmatiques qu’on brulait en inhalant la fumée dégagée. Cerbelaud en 1921, indique que « Tous ces papiers ont pour base tantôt le nitrate de potasse pur, tantôt le nitrate de potasse additionné d’infusions ou de teintures d’opium, de benjoin, de belladone, de datura, de jusquiame, de digitale, de chanvre Indien, de phellandrie, de lobélie, d’eucalyptus, ou de menthol, de camphre, d’eucalyptol, d’acide benzoïque, etc ». Le Papier Fruneau (nitre, datura, lobélie, jusquiame, belladone, digitale) était concurrencé par le papier Barral, le Papier Escouflaire, les cigares de Joy, les cigarettes Espic, la poudre anti-asthmatiques du Dr Clery, la poudre d’Abysssinie Exhibard, etc. Sur ces fameuses poudres antiasthmatiques, il faut relire l’article de Cécile Raynal, paru dans notre Revue en 2007 : De la fumée contre l’asthme, histoire d’un paradoxe pharmaceutique On y apprend que « le Docteur Cléry et le pharmacien Exibard en compétition pour la paternité d’une Poudre anti-asthmatique. Un livret publicitaire de la « Poudre antiasthmatique du Dr H. Cléry » indique : « Il faut le répéter hautement, la première poudre employée en fumigation contre l’asthme est celle du docteur Cléry » D’après le même prospectus publicitaire, ce médecin, né en Egypte, fut médecin des Armées, grand officier commandeur de divers ordres, membre perpétuel de l’Académie nationale et d’autres académies royales, lauréat de la Société internationale de secours aux blessés militaires. On y apprend également dans quelles conditions il découvrit les vertus curatives de ce mélange de plantes. Ce récit, dont on peut douter de la véracité, aurait pu inspirer Jules Verne ou Egard Rice Burrough pour l’écriture de leurs romans. Il relate les fabuleuses aventures d’un explorateur (le Dr Cléry) bravant tous les dangers au nom de la science et des bienfaits de l’humanité (européenne surtout). Traversant des localités aux noms exotiques, cerné par de féroces animaux sauvages, le docteur finit par rencontrer l’inévitable vieux sorcier africain ». Quant à la mixture anti-diabétique Martin, elle conserve tout son mystère car elle n’est dans aucun formulaire de l’époque. |
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Papier Frumeau et Mixture anti-diabétique Martin, L’Illustration, 4 novembre 1899 |
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Le sirop de Delabarre est l’un des médicaments qui a eu de multiples formes de publicités depuis sa création et son exploitation par Fumouze en 1854. Le Formulaire de Gautier de 1895 nous précise « qu’il est préparé avec de l’extrait titré de safran et du suc de tamarin, et il n’entre par conséquent dans sa composition ni bromures, ni opium, ni cocaïne ». On trouve la même formule dans le Cerbelaud 1921 mais l’auteur indique que « certains préparateurs emploient un mellite à la cocaïne, il ne faut pas oublier que ce composé est un toxique redoutable pour les enfants, on pourra tout au plus le remplacer par de la stovaïne à très faibles doses, ou par de la novocaïne ». Thierry Lefebvre et Cécile Raynal ont écrit un article sur ce produit dans notre revue en 2000. » Le Sirop de dentition Delabarre doit son nom au Dr Adolphe Delabarre (1819-1878), fils d’un célèbre chirurgien-dentiste parisien. Reçu docteur en 1847, A. Delabarre étudia plus spécialement la dentition des enfants, et présenta à ce sujet plusieurs mémoires à l’Académie de médecine. À la recherche d’un moyen efficace pour faire cesser ce qu’il nommait « un chatouillement », responsable selon lui des principaux désordres survenant au moment de la première dentition, il imagina un Sirop de dentition qu’il essaya sur les petits patients de l’Hospice des Orphelins de Paris ».(RHP 2000) |
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Sirop Delabarre (Fumouze). L’Illustration, 4 novembre 1899 | ||
Le sirop phéniqué de VIAL est également un produit très connu des pharmaciens à la fin du XIXe siècle. Il a en effet bénéficié d’un grand nombre de publicité dans les journaux de l’époque ! En 1865, le Dr Jules Lemaire publie un ouvrage sur l’acide phénique et ses propriétés. il évoque déjà le produit VIAL : « Monsieur Vial, pharmacien distingué de Paris, a le premier préparé un sirop d’acide phénique dont je ne connais pas la formule. Quant à Cerbelaud, en 1920, il donne une « formule analogue » : Acide phénique redistillée à 180°, 2 g.; Alcool à 90°, 40 g; Teinture de cochenille au dixième, 10 g.; Solution de sulfo-fuschine sans arsenic à 1%, 2 g.; Sirop simple Q.S. pour un litre. |
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Sirop Phéniqué de VIAL, L’Illustration, 4 novembre 1899 |
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On peut découvrir sur Gallica l’ouvrage de Langlebert sur la Sulfurine (1885) intitulé : Mémoire sur la sulfurine, foie de soufre cristallisée pour bains sulfureux ou de Barèges, sans odeur. L’auteur y explique que les bains de sulfurine (dont la fabrication a été confiée à ADRIAN, sont destinés à remplacer les bains sulfureux ordinaires ou de Barèges artificiels, ils jouissent exactement des mêmes propriétés thérapeutiques, mais possèdent en plus le grand avantage, étant débarassé de toute odeur méphitique et n’altérant plus les métaux, de pouvoir être pris à domicile et dans toute espèce de baignoires. Langlebert émet une théorie sur l’action de la sulfurine dont les succès « doivent être attribuées à une excitation électrique. « Personne n’ignor en effet, qu’en frottant un bâton de soufre avec un morceau de drap, le soufre est électrisé négativement et qu’il possède alors la propriété d’attirer les corps légers pour les repousser ensuite. Nous nous demandons donc si, sous l’influence des divers frottements inévitables sur le corps, qu’on soit au lit ou habillé, les molécules de soufre qui y restent adhérentes ne s’électriseraient pas, électrisant ensuite positivement, par influence, la surface du derme ». Cerbelaud, en 1920, donne quelques précisions supplémentaires à propos des « bains sulfureux inodores » : « Ces bains, qu’il conviendrait mieux d’appeler « Bains alcalins au soufre », car ce métalloïde est à l’état de simple mélange et non de combinaison, sont spécialisés sous au moins vingt ou trente dénominations différentes. leur dosage est très variable, suivant les préparateurs. … Leur préparation repose sur la fusion aqueuse du sous carbonate de soude (ou cristaux de soude du commerce) dans son eau de cristallisation, ou inversement sur la restitution de l’eau de cristallisation au carbonate de soude desséché et pulvérisé… On prend : fleur se soufre lavée, 100 g.; Sous-carbonate de soude pulvérisé (Solvay), 1000 g.; Eau distillée chaude (45° à 50°), 400 à 500 g; Chromate jaune de soude, 20 à 25 g. » |
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Sulfurine LANGLEBERT, L’Illustration, 19 mai 1900 |
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Cette page de février 1900 de l’Illustration montre bien à nouveau le mélange des genres : on trouve côte à côte la publicité pour la nouvelle automobile De Dion, Bouton et le Vin Aroud, ou les bonbons de baptêmes, etc. Il faut signaler ici quelques produits que nous ne verrons pas par ailleurs :
– le Vin Aroud, « médicament aliment » – les Vals * précieuse – Les bandages Meyrignac Par contre, nous verrons plus loin le Coricide russe. |
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Page de publicité, L’Illustration, 27 février 1900
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Les pastilles de Flon qui sont ici vantées (Illustration, décembre 1900) pour leur efficacité dans la toux et le rhumes ont la même composition, nous dit-on, que le sirop lénitif pectoral Flon. Ce dernier était dans le Formulaire Gautier de 1895 qui précise que ce sirop est un « sirop de morphine très faible, coloré avec de la cochenille et aromatisé avec l’eau de laurier-cerises ». Curieusement, dans le Formulaire Cerbelaud de 1921, ce dernier présente « une formule analogue » à ce sirop mais sans la morphine ! C’est quand même très différent.
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Sirop lénitif FLON, L’Illustration, 27 février 1900 | ||
Voici encore un page complète de publicité de l’Illustration en 1900. Là encore on peut voir la diversité des offres faites sur la même page : Billard, ameublement, médicaments , etc. Parmi les publicités intéressantes, on peut noter les cigares JOY, concurrent du Papier Frumeau vu plus haut. On retrouve la Sulfurine, la Poudre du Dr Clery et le coricide russe, mais on voit aussi l’apozème de santé du pharmacien Lemaire pour la constipation. il faut rappeler que l’apozème était une sorte de tisane plus épaisse et concentrée qu’une tisane habituelle. |
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Page de publicité, L’Illustration, avril 1900
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La thyroïdine Bouty participe à la vague de produits d’opothérapie qui devient très à la mode au début du XXe siècle, ce qui incitera Choay et d’autres à se spécialiser dans ce domaine. La thyroide est l’un des organes les plus utilisés et on voit fleurir dans le Formulaire de Gautier de 1901 plusieurs spécialités : les tablettes de thyroïde Chaix et Remy, les tablettes de thyroïde Couturieux, le Thyralène Knoll, la Thyroglandine, ou encore la Thyroïdine Flourens !
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La plupart des publicités parues dans l’Illustration à cette période a pour origine des médecins ou des pharmaciens. Même si certains produits ont une efficacité discutable, on peut y voir un effort pour respecter la loi qui autorisait l’exercice de la pharmacie aux seuls pharmaciens depuis 1803. Mais on peut quand même trouver quelques contre-exemples. On voit ici le cas de la « Véritable lotion miraculeuse ». il est vrai qu’il s’agit d’une lotion pour éviter la perte des cheveux mais il est clairement fait allusion au fait que cette lotion permet de combattre et de réveiller la léthargie qu’on subit par des excès ou maladie quelconque les racines des cheveux. C’est donc à la limite de la légalité, et d’ailleurs, l’auteur insiste sur le fait que les produits « tiennent seulement de la parfumerie ». Mais du point de vue protection du consommateur, on était loin de notre époque où un minimum de preuve est demander à l’appui d’affirmations aussi péremptoires. En tout cas, la chute des cheveux a toujours fait recette !
Lotion miraculeuse GREBERT, L’Illustration, 24 novembre 1900
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Nous avons déjà évoqué plus haut les poudres et papiers anti-asthmatiques dont la vogue était important au début du XXe siècle. La concurrence est vive entre la poudre du Dr Clery et celle d’Exibard commercialisée par FERRE, BLOTTIERE et Cie. Remède d’Abyssinie Exibard, L’Illustration, 29 décembre 1900 |
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Le Formulaire de Gardette de 1908 nous apprend que les Capsules de Quinine de Pelletier (Vial) sont principalement composées de sulfate de quinine. mais il en existe aussi à base de bisulfate de quinine, de bromhydrate de quinine, de bichlorhydrate de quinine, de chlorhydrate de quinine, de chlorhydrosulfate de quinine, de lactate, salicylate ou valerianate de quinine. Cerbelaud donne une « formule analogue à ces capsules (perles), qui contiendraient : chlorhydrate, sulfate, bromhydrate, et valerianate de quinine mélangés. Pour Gautier, en 1895, les capsules de Pelletier ne contiennent que du sulfate de quinine. On voit donc que cette composition a fortement variée d’un auteur à l’autre ! |
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Capsules de Quinine de Pelletier, Pharmacie VIAL, L’Illustration, 23 juin 1900 |
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On trouve en ce début de XXe siècle de très nombreux coricides. Dans son Formulaire de 1920, Cerbelaud indique que « ces produits, qui portent les noms les plus bizarres : anticors, occicors, tucors, rongicors, destrucors, dynamite, mélinite, etc., etc., sont spécialisés sous au moins deux ou trois cents noms différents. Toutes les formules ont pour base l’acide salycilique auquel on ajoute parfois de l’acide lactique qui dissous très bien les tissus morts, ou de l’acide acétique qui anesthésie et insensibilise, pendant plusieurs heures la partie recouverte de collodion. D’autres renferment du camphre, de l’essence de térébenthine, du baume du Pérou qui donnent une plus grande souplesse à la pellicule formée. La coloration la plus commune est le vert clair que l’on obtient à l’aide d’un peu d’extrait de chanvre indien, ou de vert malachite, ou d’indigo mélangé au safran… » Pour ce qui concerne le coricide russe, Cerbelaud donne une « formule similaire » : Extrait de chanvre indien, teinture de Paname, éther sulfurique, acide salicylique et collodion élastique. En 1911, l’ouvrage de Girardot, Petit traité de l’art de se soigner les pieds, donne une très longue liste de produits coricides évocateurs : le fluide guérisseur, le fluide Loisel, le baume Antonio, le baume d’Herblay, le baume des Mages, le baume Notre-Dame, le baume des touristes, l’infaillible, l’incroyable, le doloricide, le corifuge de la renommée, le morocor, le coracors, le corivor parisien, le clavicide Boutineau, le toxico souverain, une nuit de Keene, Coricide du corps de ballet, coricide Damon, coricide le fabuleux, coricide du fantassin, coricide des Frères Oudinot, coricide John, coricide une minute, le souverain coricide, topique Barre, topique Cendrillon, topique du Chartreux, topique pour les cors, la dynamite des cors, la mélinite des cors, la lyddite des cors, le baume parisien, le baume podophilin, Spécifique Suisse, detruit-cor Anglo-Américain, coricide Russe, Coricide Américain, topique Japonais, topique Marocain, Baume Indien, Baume de la Mecque, Le dernier Juge, etc. |
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Coricide Russe, L’Illustration, 12 janvier 1901 |
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Ce coricide russe a donné lieu à une publication de Thierry Lefebvre dans notre Revue en 2015. Il indique que le mot coricide daterait du dépôt de la marque Coricide russe, le 16 décembre 1882, par Gustave Cortel. Mais ce mot sera l’occasion de multiple procès en contrefaçons qui seront finalement perdus. Le mystère de la conception du mot coricide reste donc entier, précise l’auteur ! . Le pharmacien Le Brun rachètera la marque en 1887. Cette publicité de 1901 est donc bien celle réalisée pat Le Brun qui possédait la Pharmacie Centrale du Faubourg Montmartre.
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La publicité suivante présente un réel intérêt quand on connait l’histoire du Docteur Choffé qui a fait l’objet d’une publication détaillée dans notre Revue par Thierry Lefebvre et Cécile Raynal, en 2001, sous le titre : Alexandre Choffé et le Vin Désiles. Les auteurs écrivent : »Les plus célèbres de ses médicaments furent la Désiline et le Vin Désiles, mais il en imagina bien d’autres. Pour chacun il apposa sur le conditionnement un logogramme représentant une ancre marine encadrée de ses deux initiales : « A. C. ». On retrouve ici les initiales du Dr Choffé mais pas le fameux logo associé. C’est en tout l’un des produits qu’il avait mis au point et commercialisé, probablement un ancêtre du Vin Désiles dont la marque fut déposée en 1897. On peut relire avec intérêt cet article sur Persée. |
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Médication tonique, Formule de Docteur A.-C., L’Illustration, 12 janvier 1901 |
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Lait Antéphénide ou Lait Candès. On trouve assez peu d’informations sur ce produit sauf dans le Formulaire de Cerbelaud en 1920. En effet, ce dernier parle de « l’eau ou lait contre les Ephélides ». Les éphélides ne sont rien d’autre que les taches de rousseur. La composition du Lait de Candès est la suivante : sublimé corrosif, 3 g.; oxyde de plomb hydraté, 30 g.; Eau saturée de camphre, Q.S. pour un litre. Il ajoute : « certains formulaires indiquent en plus 30 g. de glycérine. Si l’on veut triturer l’hydrate de plomb avec la glycérine, il est important d’opérer assez rapidement, sans quoi, au bout de dix à vingt minutes, suivant la température, le mélange glyco-plombique peut devenir aussi dur que de la pierre. Enfin, d’autres indiquent en plus de l’albumine. Il est évident qu’on ne devra jamais faire entrer ce produit dans la composition du lait antéphélique pour deux raisons capitales : 1°) d’abord l’albumine est incompatible avec le sublimé; 2°) ensuite l’albumine renferme du soufre dans sa molécule, et au bout de quelques jours, il se formerait des traces de sulfure de plomb qui communiqueraient une teinte grise, presque noire, au lait. »
Lait Antéphélique, L’Illustration, 21 septembre 1901 |
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D’après le Formulaire Gautier de 1901, le Quina anti-diabétique ROCHER se compose de Quina et de glycérine.
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QUINA anti-diabétique ROCHER, L’Illustration, 9 novembre 1901 Voir Gallica |
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Nous n’avons aucune information sur ce Gazogène SERRES, pour lutter contre la tuberculose !
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Gazogène Anti-Bacillaire Serrès, L’Illustration, 16 novembre 1901 |
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Comme nous l’avons vu plus haut avec la « véritable lotion miraculeuse », la chute des cheveux est un « march » attractif pour les charlatans mais aussi pour les médecins et les pharmaciens. On en voit ici un bel exemple avec le PETROL OURAL, vendu chez les coiffeurs mais aussi les pharmaciens. Ce pétrole contient de la pilocarpine et fait référence au Dr JOVIN, pour lequel nous n’avons pas trouvé d’informations !
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Pétrole OURAL du Dr Jovin, L’Illustration, 6 septembre 1902 |
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L’une des pathologies qui donne le plus lieu à publicité, c’est le diabète. Nous en avons vu ici quelques exemples avec les pilules lithuranées BASSET, la mixture anti-diabétique MARTIN, le Quina ant-diabétique ROCHER, etc. Le Pharmacie Paul Roux, de Paris, propose ici la guérison radicale du diabète grâce à son « spécifique Baldou » dont on ne connait pas la formule !
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Spécifique Baldou, Pharmacie Paul ROUX, L’Illustration, 6 septembre 1902 |
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A la fin du XIXe siècle, la publicité pour maigrir avec des régimes ou des médicaments est très active. Dans l’illustration sur la période 1897-1903, on peut en voir de très nombreux exemples. Nous avons déjà vu la Thyroïdine Bouty, les dragées Ribart et la méthode Chardon. On a ci-dessous plusieurs autres produits : Les Pilules du Dr Hill, « exclusivement végétale », sont un exemple de ces produits miracles qui attirent plus spécialement les femmes, lectrices de ce journal et de beaucoup d’autres journaux de l’époque. Mais on a aussi d’autres produits : les Pilules fondantes suédoises, Camus’ water et le « Thé mexicain » proposé par la pharmacie Richelieu à Paris. Pour la plupart de ces produits, nous n’avons pas la composition exacte. Le Formulaire de Cerbelaud de 1920 donne cependant une formule analogue au Thé mexicain de Jawas : le mélange est composé de feuilles de Romarin, feuilles d’Hysope, Thé noir Souchong, Chiendent coupé, feuilles de Séné, et de la vigne rouge coupée en petits morceaux. Dans son ouvrage de 1900, la médecine végétale, Narodetski vante les mérites de ce thé : » Nous présentons le Thé Mexicain du Dr Jawas au monde médical et savant comme le seul d’une efficacité certaine et d’action mathématique en agissant directement sur la cause de l’obésité ».
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Pilules du Dr HILL, Pharmacie LENEGRE, L’Illustration, 9 mai 1903 |
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Pilules fondantes suédoises, L’Illustration, 19 mai 1900 |
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Voici donc quelques uns des produits proposés dans l’Illustration entre 1897 et 1903. Si des sujets reviennent régulièrement comme le diabète ou le surpoids, il y a une grande diversité de produits concurrencés par des publicités non pharmaceutiques.
La publicité étant à l’époque une nécessité pour toutes les activités commerciales, la place était limitée et la concurrence rude !
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