Histoire des formes galéniques (1)Les poudresSUITE : Histoire des formes galéniques (2) : les espèces, pulpes et sucs |
Mortier en bronze de Hector Lescot, Orléans, 1571 Collection SHP Inscription en latin : Ne mérite pas les chose sucrées, qui n’a pas goûté à l’amertume. Estienne Daget, l’an 1571. Lescot. |
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Mortiers divers, Goris, 1942, ed. Masson
A. Mortier gallo-romain, B. Mortier de fer, agate, porcelaine, etc., C et G. Mortiers de fer, E et F. Mortiers de porcelaine, D. Mortier de marbre, H. Mortier de verre, I. Porphyre, J. Mortier couvert |
Véloporphyre de Giraud, Goris, 1942, ed. Masson |
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Galénique : l’adjectif vient de Galien, célèbre médecin grec né à Pergame, vers 131 avant notre ère. Il a donné son nom à la pharmacie galénique qui, dans son acception moderne, est l’art de préparer les médicaments, car Galien rappelle sans cesse son rôle de préparateur dans ses multiples ouvrages : De la composition des médicaments selon les lieux ; Six livres sur les médicaments simples, etc. Il tenait en effet une officine sur la voie sacrée romaine et composait les drogues pour ses illustres clients : les Empereurs Marc-Aurèle, Septime Sévère, Commode… Ceci lui valut ultérieurement sa réputation de « père de la Pharmacie ». Les formes galéniques sont donc le résultat de la préparation des médicaments pour les adapter au mieux aux circonstances de leur utilisation. Et les conditions peuvent en effet changer radicalement : – avec la voie d’administration du médicament (voie orale, voie parentérale, voie topique, voie rectale, etc.) – avec la quantité de produit à administrer – avec l’âge du patient et sa capacité à accepter le traitement (goût, odeur…) – le développement moderne des sciences pharmaceutiques a également conduit à imaginer des formes à libération prolongée, des formes émulsifiées complexes, des vecteurs médicamenteux tels que les nanosphères, liposomes, nanoparticules…, des présentations en contenants verre ou plastique, etc.
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On voit donc que les adaptations nécessaires du médicament ont conduit à imaginer de très nombreuses formes galéniques au cours de l’histoire de la Pharmacie. Dès l’Antiquité, les formes pharmaceutiques des médicaments sont nombreuses. Les habitants de l’Inde connaissent les infusés, les décoctions, des macérations, les électuaires, les onguents, les collyres, les pilules, etc. Les Egyptiens emploient aussi les onguents, les cataplasmes, les pilules, les suppositoires. Les Gaulois comme les Romains préparent des collyres d’oculistes. Les Arabes, quant à eux, vont introduire des formes pharmaceutiques originales. Ils mettent à l’honneur le sucre, jusqu’alors peu employé. Ils réalisent les sirops et robs, les oxymels et les loochs, les pilules et certaines formes de tablettes qui se placent sous la langue. Puis viennent les confections ou électuaires qui comprennent les thériaques, les hiera (purgatifs amers), les gargarismes et les rince-bouches, les cataplasmes, les épithèmes, les pessaires qui remplissent le rôle de nos modernes ovules, etc. Ils imaginent aussi les halàoua, véritables nougats médicamenteux C’est Avicenne qui imagine le premier de dorer et argenter les pilules car il croyait aux vertus des métaux précieux. Les apothicaires et les pharmaciens vont ensuite s’inspirer de toute cette tradition sur les formes galéniques et l’enrichir encore. Au XIXéme siècle, la Pharmacie est à un tournant de son histoire. La découverte des alcaloïdes, le développement de la chimie, l’attention portée au patient, la conception même de la thérapeutique vont conduire à proposer des formes de médicaments plus adaptées.
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Poudre digestive phosphatée GOY, vers 1910,
collection B. Bonnemain |
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Nous avons pris le parti de suivre la logique de Edmond Dupuy (1894) qui avait ordonné les formes pharmaceutiques en 8 groupes selon leur mode de préparation et leur voie d’administration.* Nous avons cependant cherché à inclure dans cet ensemble les formes nouvelles qui n’existaient pas ou peu à l’époque (gélules, comprimés…) et créé un 9° groupe pour les formes injectables, qui n’étaient pratiquement pas utilisées avant le XXe siècle. 1° groupe : « les formes pharmaceutiques résultant d’une opération simple ou mécanique sans l’intermédiaire d’aucun agent nouveau. » Dupuy classait dans ce groupe 4 formes : les espèces, les poudres, les pulpes et les sucs. Bien que généralement préparés en vue d’être incorporés à d’autres formes de médicaments, celles-ci peuvent aussi être administrées directement aux patients. |
Broyeur à couronne (Goris, 1942, ed. Masson)
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Première partie : les poudres |
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Broyeur à pilons ou bocards (Goris, 1942, ed. Masson)
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Les poudres étaient parfois administrées directement, sans autre mise en forme. Moyse Charas consacre tout un chapitre de sa Pharmacopée (1676) au sujet des poudres, non pas celles qui entrent dans la composition d’autres médicaments comme la Thériaque, mais celles qui sont utilisées en l’état. Il développe en particulier la formule de la Pulvis Pannonicus (poudre Pannonique), poudre à base de corne de licorne. Charas pense que la licorne terrestre n’existe pas mais utilise la corne du Narwal, poisson des mers du Groenland, pour réaliser le médicament qui contenait également perles et pierreries (saphir…), cannelle, et d’autres ingrédients. L’indication du produit obtenu était le traitement des fièvres malignes, de toutes sortes de maladies épidémiques, et pour lutter contre toutes sortes de venins. Moyse Charas la considérait aussi comme très efficace contre la petite vérole. |
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Quelques années plus tard, Lémery décrit cette même poudre Pannonique mais propose de remplacer la corne de licorne par l’os de cœur de cerf. La poudre antiépileptique excellente est sans doute la plus exotique si l’on considère qu’elle était à base de « raclure de crâne d’un homme mort de mort violente ». Cette poudre, dont tous les ingrédients sont essentiels, est propre, indique Lémery, pour fortifier le cerveau, pour résister à l’épilepsie et à l’apoplexie. Il présente par ailleurs plus de 100 formules de poudres pour des applications thérapeutiques précises : La poudre contre la peste, de Bauderon ; la poudre contre les vers, de La Mort, de Mynficht, de MM. Les Médecins de la Faculté de Paris, etc. ; la poudre contre l’incontinence urinaire… et même la poudre à canon. On trouve cet entrefilet dans les « Anecdotes de Médecine », ouvrage paru à Lille en 1776 : « Un Carme de L. en F. (lire Lille en Flandre), par une ignorance aussi officieuse que celle de cette dame, tua sa propre mère d’une seule prise de poudre d’Ailhaut, aussi sûrement qu’avec la poudre à canon, et peut-être même n’eut-il pas l’esprit de s’en repentir ; car on voit ces religieux, malgré les ordonnances du roi et les défenses particulières qu’on leur a faites, en distribuer à tout le monde avec la même audace ». La poudre d’Ailhaut connut, en tout cas, un succès considérable pendant près d’un siècle à partir des années 1760. |
Poudre de Mme la princesse de Carignan, publicité XIXe siècle,
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Le mortier était le plus souvent l’instrument utilisé pour la préparation des poudres médicinales, avant le XXe siècle.
En voici deux exemples tirés de l’ouvrage Pharmaceutica 1989 (J. Dirven, R. Montagut)
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Mortier, Italie 1483. Mortier en bronze, évasé à pied diminué, prise et agneau, décoré d’arcades trilobées gothiques, d’un écu à une fasce et trois étoiles. Il représente le modèle alpin que l’on retrouve du XIVe au XVIe s. | Mortier gothique, début XVe s. Mortier en bronze de forme troconique à deux anses carrées, la bordure supérieure porte un pastillage orné d’un animal fantastique (amphisbène) crachant de feu par ses deux têtes, prolongé par un rameau ondulé à quatre feuilles cordiformes. | |
Plusieurs autres poudres furent vendues comme « remèdes secrets », les ancêtres de nos spécialités pharmaceutiques d’aujourd’hui. On peut citer par exemple la poudre de Sentinelli, celle du chevalier de Blégny, la poudre de Mme Archambault, les poudres vermifuges comme celle de Blanchet, etc. Il y avait également la poudre fébrifuge du chevalier de la Jutais. Parmi les poudres antisyphilitiques, il faut signaler celle de Godernaux qui fit couler beaucoup d’encre … et qui a défrayée la chronique sous le règne de Louis XVI. Originaire de Liège, le chevalier de Godernaux était ancien capitaine de dragons et chevalier de Saint Louis. Il mit au point une poudre antivénérienne, dite parfois « unique », parfois « suprême », fabriquée, disait-il, dans un but patriotique pour soulager les militaires. Ce but militaire était primordial pour lui puisqu’il refusa toujours de livrer son secret à l’étranger, en particulier aux Anglais. |
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Les poudres pouvaient parfois prendre le terme de farines. C’est ainsi qu’on a pu décrire la poudre de moutarde noire (ou farine de moutarde), pour laquelle les graines de moutarde utilisées provenaient de Sicile, d’Inde, d’Asie mineure ou encore de France. Les plus riches en essence étaient celles de Sicile et d’Inde. On pouvait s’en servir non seulement pour préparer des sinapismes mais également pour faire des pédiluves sinapisés ou des bains sinapisés. L’autre farine importante utilisée en pharmacie était la farine de lin qui servait à préparer les cataplasmes. Les poudres pouvaient aussi être présentées sous forme d’espèces qui étaient des mélanges de plantes, ou de partie de plantes, séchées, divisées en petits fragments, qui pouvaient ensuite être utilisées pour obtenir des décoctions ou des infusions. |
Broyeur pulvéromoteur à marteaux avec ses pièces détachées
(Goris, 1942, ed. Masson) |
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Broyeur Kek (broyeur à couronnes) (Goris, 1942, ed. Masson)
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Les poudres vont rester une forme majeure au XIXe siècle. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la liste des produits sous cette forme dans l’Officine de Dorvault de 1844, date de la première édition de cet ouvrage de réference majeur pour les pharmaciens d’officine de cette période. Il introduit un chapitre intitulé « Poudres composées, Pulvérolés, Espèces pulvérulentes » par ces quelques mots : « Forme pharmaceutique qui résulte de la mixtion d’un plus ou moins grand nombre de substances pulvérisées. On les emploie en nature, ou on les faits servir de base à des électuaires. Les régles applicables à leur préparation sont : 1°) de pulvériser les subtances séparément; 2°) quand dans une poudre composée, il entre des substances molles (résines, gommes-résines, muscade, vanille, etc.), on les pulvérise à l’aide des autres; 3°) de n’ajouter les substances altérables ou desliquescentes (semences émulsives, la potasse, etc.) qu’au moment du besoin; 4°) le mélange des poudres opéré, et quand la quantité en est assez considérable, les passer à travers un tamis de soie peu serré; 5°) quand une poudre se compose de substances de densités fort différentes, rétablir l’homogénéité du mélange en la remaniant de temps en temps. |
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Atelier poudre de la Pharmacie Centrale de France, 1900
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On trouve chez Dorvault en 1844 de très nombreux produits sous cette forme galénique : La poudre d’Ailhaud, bien sûr, mais aussi la poudre alternante de Plumer, la poudre antidartreuse de Polya, la poudre antichlorotique de Sainte-Marie, la poudre cachectique d’Hartmann, et bien d’autres : au total, plus d’une centaine ! Quelques années plus tard Dorvault puis la Pharmacie Centrale de France fourniront aux pharmaciens ces poudres prêtes à l’emploi mais aussi les premières spécialités sous cette forme : On peut citer par exemple dans le Catalogue Dorvault de 1877 la poudre d’Abyssinie d’Exibard, contre l’asthme, la poudre du Dr Clery, la poudre contre le rhume de cerveau, d’Egalo, de Moulin. Comme on peut le voir sur la page ci-contre, c’est un joyeux mélange de poudres phytosanitaires (poudre insecticide VICAL…), de poudres à usage domestique ou professionnel (poudre pour le collage des vins, poudre limpidifère pour le cidre, poudre pour nettoyer l’argenterie…) et de poudres médicamenteuses : poudre de Meynet contre la migraine, poudre pectorale à l’aconit, la poudre dite de la princesse de Carignan, etc. On peut y voir aussi plusieurs médicaments vétérinaires : poudre graisse, aromate digestif des herbivores, chez Tricart ; la poudre Hemel contre la maladies des chiens, ou encore le pectoral à l’aconit de Martin-Chapuis pour le cheval et pour le boeuf. « – Contusion : c’est le mode auquel on a le plus souvent recours. il consiste à mettre la substance à pulvériser dans un mortier, et à faire agir le pilon dessus perpendiculairement et avec assez de force pour vaincre la cohésion de cette substance. La contusion est usitée pour toutes les substances qui ne sont pas susceptibles de se ramollir par la chaleur que cette opération développe. |
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– Trituration : Elle s’exécute en comprimant la substance avec un effort proportionné à la résistance qu’elle oppose, entre le mortier et le pilon qu’on promène circulairement contre ses parois. On la réserve pour les résines et les gommes/résines. – Mouture. C’est la pulvérisation à l’aide des meules. Les meules sont tantôt des disques pesants en pierre ou en fer qui tournent horizontalement sur un autre disque immobile et qui écrasent le corps interposé ; tantôt la meule mobile est verticale et tourne sur sa circonférence en décrivant un cercle autour de la meule horizontale immobile. Ces deux sortes de meules ne sont en usage que dans les arts ou fabriques en grand. En pharmacie, la mouture s’exécute avec le moulin des ménages que chacun connait, ou avec des modifications de cet appareil. On moud les semences de lin, de moutarde, de croton, de ricin, d’amandes, etc. – Frottement. C’est le mode de pulvérisation le plus simple. Il s’exécuté en frottant les substances sur un tamis. On pulvérise ainsi les corps à texture lâche ou peu cohérente; tels sont le carbonate de magnésie, l’agaric blanc, le blanc d’Espagne. |
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– Porphyrisation. Elle consiste à broyer les corps entre une pièce mobile nommée molette et une table fixe nommée porphyre. Ces deux pièces sont en pierre très dure, en verre, en marbre, etc. On porphyrise les substances que l’on veut avoir en poudre très fine. L’opération se fait à sec ou en présence de l’eau. Le second procédé, plus rapide, ne peut s’effectuer qu’avec des substances inaltérables au contact du liquide et pouvant être soumises ensuite à la dessication. – Dilution ou lévigation. Ce mode opératoire permet de séparer les parties les plus fines des parties les plus grossières de certaines matières pulvérulentes. On fait une pâte avec ces dernières et de l’eau, on la délaye dans une plus grande quantité de ce fluide, on laisse reposer un instant et on décante le liquide encore trouble. on broie le dépôt et on le traite à nouveau comme il vient d’être dit. on laisse reposer le liquide décanté, on recueille le dépôt et on le sèche en pain ou en trochisques. C’est par ce mode opératoire que l’on prépare les terres bolaires, le blanc d’Espagne, etc. » |
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Dorvault ajoute à ces modes de pulvérisation, trois autres façons de travailler les poudres : la précipitation, l’hydratation et la réduction des métaux. « La précipipation est une véritable pulvérisation chimique, si l’on peut s’exprimer ainsi. Elle est employée dans certains cas où l’on veut obtenir une poudre impalpable… Par ailleurs, Dorvault rappelle que le Codex défini des tailles de particules plus ou moins fine selon le tamis utilisé, défini par le nombre de mailles par centimètre. On allait ainsi de 2 mailles par centimètre pour les poudres les plus grossières jusqu’à 52 mailles par centimètre pour les plus fines. |
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Quelques années plus tard, Goris réalise une synthèse sur les poudres dans son ouvrage de référence de 1942 dont les illustrations nous ont servi pour cette exposition. Au delà des techniques de préparation des poudres que nous avons vu par ailleurs, Goris consacre une part importante à la caractérisation des poudres: Caractérisation physico-chimique (teneur en eau, teneur en cendres, teneur en principes actifs) mais aussi caractérisations microscopique et chimique. Il examine les poudres simples : poudres de substances minérales (poudre d’alun, poudre de savon médicinal….), poudre de substances animales (poudre de castoreum, poudre de cantharide) et les poudres de substances végétales, les plus nombreuses : poudre d’Agaric, poudre de Cousso, poudre d’Ergot de seigle, poudre d’opium, etc. Toutes ces poudres peuvent être caractérisées par leur aspect au microscope et par leurs principes actifs qui sont décrits par Goris.
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Poudre dentifrice GOY, vers 1910, collection B. Bonnemain
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Goris décrit ensuite les poudres composées qui résultent du mélange de plusieurs poudres simples : poudres magistrales, poudres officinales composées (il en existait 13 au Codex à l’époque) comme la poudre de réglisse composée, la poudre sèche pour limonade au citrate de magnésium, ou encore la poudre d’ipécacuanha opiacée (ou poudre de Dover). La poudre antiseptique composée iodoformée (poudre dite de Lucas-Championnière) était sans doute l’une des plus complexes ! : – poudre de carbonate de magnésium (100 g.) Mélanger et passer au tamis module 22 (N°45) |
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Enfin, à l’époque contemporaine, les méthodes pour l’obtention des poudres n’ont pas fondamentalement changé, en tout cas pour les appareils de laboratoire. les appareils industriels se sont complétés avec de nouveaux types de broyeurs ou de système comme les microniseurs à air comprimé ou « broyeurs à jet ». Dans ces appareils, précise Le Hir dans son ouvrage de 2006, les particules à pulvériser sont entrainer dans un violent courant d’air dans une enceinte conçue de telle sorte que les particules y subissent un grand nombre de chocs. Mais l’évolution la plus importante s’est faite dans le contrôle granulométrique des poudres. On avait l’habitude d’utiliser des tamis plus ou moins fins pour caractériser les poudres, ce qui reste vrai. Mais on y a ajouté : le microscope, avec un comptage automatisé, et les compteurs de particules comme le compteur Coulter ou les compteurs optiques automatiques. On peut également utiliser la détermination de la surface spécifique par adsorption gazeuse. |
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Les poudres restent une forme galénique essentielle pour les médicaments modernes. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder sur le site Internet de l’Agence Française du médicament (ANSM) pour constater que de très nombreuses spécialités sont présentées sous cette forme. On dénombre 2546 spécialités sous forme de poudre dont une majorité ont encore une autorisation de mise sur le marché valide. On commercialise par exemple la poudre d’Acetylcystéine, la poudre d’Aciclovir, la poudre d’Actapulgine, l’Alyostal (venin de guêpe), l’Amoxicilline, l’Aspirine, etc.
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©Collection Bruno Bonnemain Publicité pour la Poudre Horizontale des Philosophes.(XVIIIe siècle) |
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SUITE : Histoire des formes galéniques (2) : les espèces, pulpes et sucs | ||
* La nomenclature des formes pharmaceutiques : Dupuy ne faisait pas une oeuvre d’innovation dans ce domaine. On peut lire dans les ouvrages du début du XIXe siècle déjà plusieurs classifications similaires. Dans son édition du Nouveau traité de pharmacie théorique et pratique de 1837, E. Soubeiran donne un tableau récapitulatif des nomenclatures pharmaceutiques établies successivement par Henri et Guibourt, Béral et Chéreau. Il donne une explication utile sur l’usage des terminaisons des mots employés que nous retrouverons dans toutes les expositions ultérieures : « M. Béral emploie la terminaison en é pour les solutions qui ne donnent pas d’extraits par évaporation et celle en ature pour celles qui en donnent. La même règle s’applique aux solutions par l’eau, l’alcool, l’éther, etc. « . Un peu plus loin, Soubeiran fait la distinction entre les Liparolés, pommades à excipient simple, et les liparoïdés, pommades à excipients composé. De son côté, Chereau invente de nouveaux termes : il parle de Mucolites à propos des mucilages, de pulpolites à propose des pulpes, ou encore de d’amydolés pour les fécules. Pour lui, les extraits sont des apostolés, les onguents, des oléocérolés résineux, et les sucs des opolés (pour les préparations officinales) ou des opolites (pour les préparations magistrales). Pour les poudres, il utilise le terme pulvérolés. |