Bitume de Judée n.m. (da latin bitumen -1605). Se dit aussi spalt (de l’italien spalto : asphalte -1791) ; du latin asphaltus et du grec ασϕαλτος).
Mélange d’hydrocarbures et de composés azotés, provenant de la décomposition de matières organiques naturelles, se présentant à l’état liquide ou solide et de couleur variant du brun au noir. Il existe à l’état libre ou mélangé à des gangues variées. Le premier gisement connu se trouve en mer Noire, appelée aussi, pour cette raison, lac asphaltite ; le nom de bitume de Judée en provient.
Le bitume de Judée ou poix minérale scoriacée (de la même nature que les scories) ou baume de momies (les Égyptiens l’utilisaient pour l’embaumement) ou asphaltum, est un solide noir brillant et cassant, fusible et combustible, soluble dans le sulfure de carbone et l’essence de térébenthine. Les momies lui devaient leur imputrescibilité et les propriétés médicales qu’on leur attribuait. Le bitume entrait dans la formule de la Thériaque.
Dans les pharmacopées étrangères, a existé une huile de goudron, préparée par distillation de bitume, de sel marin et de sable, qui s’employait comme excitant et dans la tuberculose pulmonaire, à raison de quelques gouttes déposées sur du sucre.
Source : Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007. (Auteur : Pierre Labrude)