Laboratoires Monot
Lucien Monot représentant de commerce à Dijon fait l’acquisition en 1919 d’un stock de vaseline de l’armée américaine, qu’il conditionne en tubes en utilisant une machine artisanale, Colton (Détroit, USA) la vaseline Monot est un succès.
Il crée un laboratoire pharmaceutique avec A.Berthol comme pharmacien responsable qui se spécialise dans la fabrication de pommades et d’onguents du Codex et sur formule comme la pommade Sinapol à l’essence de Niaouli, l’Onctose. Il est installé 2 rue du Cours Fleury à Dijon puis 8 rue de Monastir.
Son fils Pierre Monot, pharmacien lui succède en 1952. Il développe la gamme, fabrique des pommades antibiotiques (Pénicililline, Tyrothricien, Auréomycine, Bacitracine), dermiques, ophtalmologiques ainsi que des spécialités: le Baume Saint Bernard, la crème Siliconyl. Il achète une ligne de produits de soins pour enfant: Poupina.
En 1967, Pierre Monot restructure l’entreprise qu’il coiffe d’un holding: Le Groupement Européen Pharmaceutique ,GEP dont le capital est ouvert aux pharmaciens. Il inaugure une usine-laboratoire à Quétigny-les-Dijon d’une superficie de 10 000 m2, elle regroupe la production, les laboratoires de recherche et de contrôle et le siège social.
Les activités Grand Public se développent, un réseau national de délégués pharmaceutiques en fait la promotion, à coté des pommades, le laboratoire propose pastilles (Vocis), sirops, collutoires, comprimés et les produits solaires Chamonia.
Le laboratoire participe au Tour de France à la fin des années 60, il prend la succession d’Aspro pour assurer le service médical du Tour, un véhicule dans la caravane publicitaire fait promotion du Baume Saint Bernard.
Le Dr Maigre (1°à gauche) dirige la caravane du service médical et Pierre Lespire, directeur commercial des laboratoires Monot (3° à partir de la gauche).
En 1968, Pierre Monot achète les laboratoires Chambon de Périgueux qui apportent des spécialités de prescription médicale sans grande originalité comme l’Anxoral. La division spécialité prend le nom de laboratoires Synlab en 1970, elle met sur le marché de nouveaux médicaments comme la gamme Gastrolena et achète d’ancienne spécialité comme le Nati K des laboratoires Nativelle en 1980 .
L’entreprise se développe en procédant à l’achat de sociétés dans des domaines très diversifiés:
une société d’herboristerie qui apporte les gammes Les Bons producteurs et Médiflor (1972), des plantes en vrac ou en sachets filtre, avec ou sans AMM, Spad: produits dentaires, Klytia produits de beauté, Ioupala qui fabrique des accessoires pour enfants.
L’usine produit essentiellement des produits pâteux, des carpules dentaires et des sachets de tisane.
Pierre Monot malade, laisse la gestion de l’entreprise à son fils Gérard qui préside la société à partir de 1985. Il procède à un dernier investissement, l’achat du Laboratoire Licardy fabricant d’un laxatif le Laxamalt, dont les ventes sont développées avec succès.
En 1981, Gérard Monot crée les laboratoires Vendôme afin de pénétrer le marché de la Grande Distribution , de nombreux produits Monot sont déclinés sous des noms et des conditionnements différents, ainsi Poupina devient Prim’Age mais les pharmaciens d’officine n’apprécient pas cette stratégie.
En 1986, les laboratoires Vendôme font l’acquisition d’une savonnerie marseillaise aux ventes confidentielles: le Petit Marseillais, ils fabriquent sous cette marque des produits capillaires, bains douches, c’est un succès.
En 1994 l’entreprise est présidée par Marcel Elias, la famille Monot décide de se désengager ,les activités sont progressivement vendues: Poupina à Santé Beauté, Synlab aux laboratoires Thérabel, Licardy aux laboratoires Bouchara (1994), l’ activité OTC en 1996 à Merck AG,
Le laboratoire Vendôme est cédé en 2002 à la suite d’un MBO à Marcel Elias, il est revendu en à Johnson & Johnson en 2006.
L’usine est cédée en 2004 à FCA (Fabrication Chimique Ardéchoise) , rebaptisée SSHP elle fabrique exclusivement des produits d’hygiène.
Source:
Anonyme, Groupement Européen Pharmaceutique, France Pharmacie, 1967, 20, 831-834
André Frogerais
21 décembre 2018