Curares (de urari, wura l i, woorari, urari ou urarery, par exemple, signifiant « liquide pour tuer les oiseaux »)
Les curares sont décrits comme des poisons de flèches, utilisés par les Indiens des bassins de l’Amazone et de l’Orénoque en Amérique du Sud. Leurs effets toxiques furent éprouvés par les conquistadors espagnols qui surnommèrent les flèches empoisonnées « la mort volante ». L’explorateur Sir Walter Raleigh rapporte le premier des échantillons de curares en 1595 et c’est le physiologiste français La Condamine qui réalise les premiers essais sur l’animal.
Les travaux les plus connus sont ceux de Claude Bernard complétés par ceux de Vulpian : l’animal curarisé est entièrement paralysé (tout en gardant intactes sensibilité et intelligence) ; seule la motricité est aboli ; la mort survient par arrêt respiratoire.
La préparation des curares correspond à celle d’un extrait puisque les diverses partie de plantes sont bouillies avec de l’eau, le liquide filtré est concentré à feu doux et, arrivé à consistance sirupeuse, il est alors coulé dans différents récipients : tubes, calebasses, en pots…
Les études chimiques de la première moitié du XXe siècle permettent d’identifier comme principes actifs des alcaloïdes : curines et curarines ; ces derniers seuls possédant une action curarisante. On sait aujourd’hui que les curares en tubes sont constitués principalement par le Chondrodendron tomentosum Ruiz et Pavon (Menispermanceae) dont le principe actif est un alacloïde, la tubocurarine. Les curares en calebasses sont composés de Strychnos, notamment Strychnos toxifera Benth. Loganiaceae, dont les constituants actifs sont aussi des alcaloïdes, les toxiférines. de nos jours, les curares e leurs principes actifs ne sont plus utilisés mais il existe des dérivés d’hémisynthèse, utilisés avec profit dans l’anesthésie.
Auteur : M. Paris. Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007