Histoire de l'usage des plantes médicinales (7)

Histoire de l’usage des plantes médicinales (7)

Nous avons déjà vu l’histoire un grand nombre de plantes médicinales, mais ce n’est qu’une petite partie des plantes qui étaient utilisés et qui sont dans l’ouvrage de Geoffroy qui nous sert de référence. (Voir à la fin de l’exposition la définition des termes médicaux au XVIIIe siècle). En voici quelques unes très connues.

 

Citronnier : Le nom sanscrit du citron est « Nimbuka » : en hindoustani, il se nomme « Limbu », « Limu » ou « Ninbu ». De ces noms, les Arabes ont formé le nom « Limum » qui est passé dans les langues européennes. L’introduction de l’arbre en Europe est due aux Arabes, mais la date reste à préciser. Ibn al-Baytâr examine, dans une très longue notice, les propriétés des différentes parties du citron et parmi les indications de Galien, de Dioscoride ou d’ Avicenne sur ce sujet, viennent s’intercaler tour à tour et à plusieurs reprises, les observations des médecins de Kairouan.

Citron. Ishâk ibn Sulayman : « La pulpe de citron est de deux sortes. Il en est en effet qui est fade inclinant à une certaine douceur et il en est qui est acide et incisive… la sorte qui est acide jouit de propriétés subtilisantes, incisives et rafraîchissantes. Elle éteint la chaleur du foie, fortifie l’estomac et excite l’appétit… ». Ishâk ibn vimrân : « Sa décoction est utile contre la fièvre et éteint la chaleur du foie. » Ishâk ibn vimrân : « Le suc du citron est un mauvais aliment. » Ishâk ibn vimrân : « L’écorce de citron est altérante et excite l’appétit. » Ishâk ibn vimrân : « La feuille de citronnier est digestive et réchauffe l’estomac ; elle amplifie la respiration gênée par la pituite : c’est en effet une de ses propriétés d’ouvrir les obstructions d’origine pituitaire. » Al-Isrâ’îlî : « Pris à l’intérieur (le suc) est utile contre les médicaments toxiques. » Ishâk ibn Sulayman : « La graine de citron résout les tumeurs, fortifie les gencives en raison de sa grande amertume. » Ishâk ibn Sulayman : « La feuille du citronnier est aromatique et pénétrante avec une âcreté sensible. C’est pourquoi elle est fortifiante, dessiccative et subtilisante. »(J. Ricordel, RHP, 2008). Au XVe siècle, cet arbuste était cultivé sur le côte de Gênes, par des écrits mentionnant des « Milones » et des « Citri ». Au XVIIIe siècle, voici un exemple de recette de Maître Fournier contenant du citron : « Noüet de mars apéritif. Recette : Poudre de mars, une demi-once; jus de citron, une demi-once; le tout mêlé ensemble et enveloppé dans du satin blanc en exprimant le jus qui en pourra sortir. Ensuite, on mettra le dit noüet dans deux pintes d’eau et infuser à froid, qu’il était suspendu pendant 24 heures pour en prendre un verre à jeun. Si l’on fait l’infusion dans du vin d’Espagne, ou de malvoisié, on en prendra qu’une cuillerée. »

Ephedra : La première trace de consommation de l’éphédra en tant que plante médicinale remonte à 60 000 ans. Elle a été retrouvée au milieu de 8 autres plantes sur un site archéologique du Moyen-Orient (en Irak), dans une tombe de l’époque néolithique. Il s’agit d’une très vieille drogue dont les Chinois faisait usage, il y a plus de 5000 ans sous la forme du « Ma Huang ». En Europe, le grec Dioscoride mentionne l’usage thérapeutique d’éphédra (probablement E. major) et le romain Pline l’Ancien se fait aussi l’écho de ces prescriptions (Histoire naturelle, vol 2, XX). La médecine Indienne utilise aussi l’éphédra, notamment pour traiter l’asthme et les allergies. Il était généralement utilisé sous forme de jus d’éphédra (appelé soma) et était consommé pour s’assurer une plus grande longévité. Connu en Europe, surtout en Suisse, au moins depuis le IXe siècle, il n’a commencé à être étudié sérieusement qu’à partir de 1885 par les Japonais Yamanashi et Nagaï Nagayoshi. C’est ce dernier qui isola l’éphédrine.

Saule blanc. Comité interministériel des plantes médicinales

Saule : Le saule fut utilisé en thérapeutique dès l’Antiquité. L’usage des saules, en particulier celui du saule blanc, est attesté dès l’époque sumérienne.  Le corpus hippocratique1 reconnaissait déjà son caractère antalgique, puisqu’il préconisait son utilisation pour le traitement des douleurs de l’enfantement. Quant à Dioscoride, au premier siècle, il en conseillait l’usage contre les douleurs auriculaires : « Le suc [du saule] provenant des feuilles ou de l’écorce, mêlé avec du miel rosat et de l’écorce de grenade, est utilisé contre les douleurs d’oreilles. » Le fameux naturaliste latin, Pline l’Ancien donnait une description très voisine de celle de Dioscoride : « Chacun [de ces sucs], mêlé avec du miel rosat & de l’écorce de grenade, s’applique chaudement par instillation pour les maux d’oreilles. Les fleurs, bouillies & incorporées avec de la cire, servent aux mêmes usages & s’appliquent encore aux goutteux. ». La réputation des saules s’est étendue en Asie. Pour les taoïstes, par exemple, le saule accroit la longévité. Au XVIIe siècle, Nicolas Lémery, dans son Traité universel des drogues simples, publié pour la première fois en 1698 et maintes fois réédité, évoque, en particulier, le caractère fébrifuge du saule : « L’écorce, les feuilles, les semences de saule sont rafraîchissantes ; on en fait prendre la décoction pour arrêter les ardeurs de Vénus, les hémorragies, pour les fièvres ardentes, on en lave aussi les jambes pour les insomnies. » Le XVIIIe siècle va redécouvrir le saule. Le révérend Edward Stone, un pasteur anglais, va relancer l’intérêt pour le saule en 1763. En 1825, un Italien nommé Fantana, pharmacien à Lariza, près de Vérone, isole de petites quantités d’une substance, encore impure : la salicine. En 1828, le pharmacien allemand, Johan Andreas Buchner10, professeur de pharmacie à l’université de Munich, a, lui aussi, obtenu une petite quantité de salicine impure. En 1829, Pierre Joseph Leroux, pharmacien à Vitry-le-François, isole des quantités importantes de cristaux solubles de salicine pure. Il en confie, en vue d’essai, deux flacons à un chirurgien-major de l’hôpital militaire d’Arras. Les résultats sur les fièvres intermittentes sont jugés « avantageux ». Dans un second temps, l’utilisation en thérapeutique des sels de l’acide salicylique va se développer. C’est ainsi qu’en 1935, le salicylate de sodium est employé à hautes doses contre le rhumatisme articulaire aigu, ainsi que comme antiseptique des voies biliaires et comme cholagogue. Le salicylate de méthyle est un anti-rhumatismal et un anesthésique local. On l’utilise également en badigeonnage contre rhumatismes, névralgies et douleurs musculaires. Quant au salicylate de phényle ou salol, il est décrit comme antithermique, analgésique et antiseptique. Gerhardt publia en 1853 la découverte de l’acide acetylsalicylique. Mais la commercialisation de l’aspirine viendra plus tard avec Bayer. Le rôle respectif joué par trois membres des Laboratoires Bayer dans la découverte de l’aspirine, en tant que médicament, est difficile à déterminer. Il s’agit de Félix Hoffmann lui-même, d’Arthur Eichengrun, son supérieur hiérarchique, ainsi que d’Heinrich Dreser, le chef du département pharmacologie. Chacun d’entre eux a certainement apporté sa pierre l’édifice. L’« Aspirin » fut commercialisée sous forme de poudre en 1899. Les premiers comprimés apparurent en 1915. C’est en 1971, que John Vane montra que l’aspirine agit en inhibant la production de prostaglandines en bloquant la cyclo-oxygénase (O. Lafont, RHP, 2007).

Oranger : L’odeur parfumée et douce de fleurs d’oranger ainsi que ses pétales blancs sont appréciés depuis l’Antiquité, où la fleur ornait traditionnellement les couronnes des jeunes mariées. L’engouement pour cette fleur gagna l’Arabie. Dès lors, elle suivit l’expansion de l’empire islamique et s’implanta dans tout le pourtour méditerranéen et l’Espagne. Le reste de l’Europe ne la découvrit qu’à partir du XIe siècle, où elle fut introduite en Sicile puis en Provence par les Croisés. À la fin du XVIIe, Anne-Marie Orsini, coquette et mondaine duchesse de Braccio, princesse de Néroli l’utilisa pour parfumer à la fois ses effets et son bain. La fleur d’oranger était également très appréciée à la Cour de Louis XIV. On trouve souvent l’usage de l’eau de fleur d’oranger chez Fournier au XVIIIe siècle comme dans cette recette de Potion adoucissante: « Recette : Eau de Millepertuis, huile d’amande douces, quatre onces de chaque; eau de fleur d’Oranger, une dragme ; sirop de Limon, une once et demi, que l’on partagera en trois prises pour prendre de quatre en quatre heures.

 

Ricin. Comité interministériel des plantes médicinales

Ricin : Originaire d’Ethiopie, le ricin était connu d’Hérodote qui le mentionne comme fournissant une huile très employée par les Egyptiens, pour brûler dans les lampes et faire des onguents. Le ricin est cité dans presque tous les livres sacrés de l’Inde. Ses feuilles servaient de nourriture aux vers à soie, et les premiers Aryas savaient déjà extraire l’huile de sa graine. Cette huile, mélangée à la chaux, constituait une sorte de ciment qui devenait très dur et inattaquable à l’eau. Les anciens Hindous l’utilisaient encore comme cosmétique, comme désinfectant cutané, dans la lèpre, par exemple, enfin comme purgatif. (RHP, 1926). Au Moyen age, il paraît commode de distinguer trois grandes périodes dans le millénaire qui s’est écoulé entre la chute de l’empire romain d’Occident et celle de l’empire d’Orient. Dans la première, ou période byzantine, on trouve de nombreuses mentions du ricin, parce que cette plante médicinale était déjà bien connue des anciens Grecs sous les noms de kiki, krokon, seseli kuprion, sili kuprion ou sillikupria, et sous les noms latins de sesamum sylvestre ou de ricinus. Dans la période intermédiaire, les Arabes, comme toujours peu novateurs, n’enrichissent guère que de mots la littérature ricinesque : ils appellent le ricin cerva, chervha, kerva, alcherva, alkaroa ; cependant Avicenne et Mésué utilisent son huile dans de nombreuses circonstances. Il n’en est pas de même dans la troisième et dernière époque du Moyen Age : les écoles de Salerne et de Montpellier ne connaissent presque pas cette plante. Il n’en est plus question dans les fabliaux ni dans le théâtre comique. Cela prouve que la pharmacopée a sensiblement évolué dans les quatre derniers siècles du Moyen Age. C’est grâce à Canvane, médecin de la Jamaïque en 1764, et à Odier qu’elle reprit sa place comme médicament purgatif. L’huile de ricin ne pénétra chez les apothicaires que vers 1776.

Baumier du Pérou :  Les Européens ont baptisé à tort « baume du Pérou » un produit originaire de l’Amérique Centrale et plus particulièrement de ce qui est aujourd’hui la République de San Salvador. Cela tient à ce que la précieuse résine de teinte sombre qui en forme la base était, une fois récoltée dans cette région, dirigée sur le port péruvien d’El Callao où on l’embarquait pour le vieux monde. Les auteurs espagnols du XVIe siècle le décrivent, sous le nom de « balsamo de el Salvador », comme un antiseptique et un cicatrisant des blessures. Dans le pays qui le produit, le baume du Sauveur a sa légende. Il était une fois un roi des Nahualls dont la fille, nommée Naba, folle d’amour pour le prince Hoit-zi, du pays de Mayas, voulait l’épouser. Malheureusement, comme dans l’histoire du Cid, les deux royaumes étaient ennemis. La guerre éclate et fait rage. Le jeune prince, dont l’armée est anéantie, agonise sur le champ de bataille. Informée, Naba s’y transporte secrètement, accompagnée de six fidèles servantes, en vue de secourir les blessés de l’armée vaincue par son père. Mais celui-ci, averti à son tour, accourt et transperce sauvagement sa fille alors qu’elle se penchait sur le corps d’Hoit-zi et lui donnait un baiser suprême. La terre est arrosée de son sang, qui bientôt se mêle à celui de ses compagnes, victimes elles aussi du forcené… A cette place pousseront par la suite des arbres dont la résine aura la couleur de ce noble sang et le pouvoir de guérir les blessures. Dramatique légende, que la tradition perpétue sur une partie de la côte du Pacifique appelée « costal del Balsamo » ! Y croissent et fleurissent toujours les touffes que les indigènes nomment « Naba sagrado » en souvenir de la malheureuse princesse et en témoignage des miracles de dévouement que la pitié et l’amour peuvent faire accomplir. (RHP, 1960)

Sassafras  (Laurus Sassafras L.). C’est un arbre pouvant atteindre 10 mètres de haut, très répandu dans l’Amérique du Nord, à l’est du Canada jusqu’à la Floride. Son usage fut indiqué par les Indiens aux Français, à la conquête de la Floride (1562). Introduit en Angleterre en 1597, le Sassafras eut un grand succès. Au XVIIIe siècle, Geoffroy considère le bois et l’écorce comme « incisifs, sudorifiques, diurétiques ». On trouve cette plante dans des recettes de Maître Fournier comme cette « Tisane apéritive : Recette : Racines de fougère mâles, et souchet, une demi-once de chaque; sassafra, 6 dragmes. Faites bouillir le tout pendant (une) demi-heure dans 6 livres d’eau commune, ensuite passer le tout pour l’usage. »

 

Plante à Ase fétide : La connaissance de l’ase fétide remonte à la plus haute antiquité en Asie. Les Persans l’employaient et les Arabes l’ont fait connaitre à l’Europe. Ali Istaki, né à Istakr, l’ancienne Persépolis, mentionne l’abondance de cette gomme-résine au Xe siècle dans la région frontalière actuelle entre l’Iran et le Pakistan. Il ajoute que c’est très employé par les habitants de cette région  comme condiment. Au XIIe siècle, cette origine géographique est confirmée par le géographe Edrisi qui trouve l’ase fétide, nommée Hiltit en arabe, en grande quantité en Afghanistan. Quelques temps après, Mathhaeus Platerius, de Salerne, la mentionnera dans l’ouvrage « Circa Instans ». Au Moyen Age, la drogue arrivait en Europe, comme tous les produits d’Orient, par l’Egypte et le commerce italien. Bien que très utilisée, cette drogue est moins fréquemment mentionnée par les anciens auteurs que le galbanum, le sagepenum et l’opopanax. Il faut attendre le XVIIe siècle pour que Kaempfer trouve la plante productrice en 1687 dans le Laristan, au sud de l’Iran, dans la région du détroit d’Ormuz. Il s’agit de la férule détide, ombellifère qui croit également dans le Khorassan, au nord-est de l’Iran. Hope a cultivé cette plante dans le jardin botanique d’Edimbourg, à partir de graines provenant des bords de la mer Caspienne, mais ce ne fut qu’un essai artisanal. A la fin du XVIIIe siècle, la drogue (l’ase fétide) venait d’Afghanistan par l’intermédiaire de Bombay. (L. Girre, 1981). Geoffroy au XVIIIe siècle considère la plante ou le suc tiré de sa racine comme « hystérique, diaphorétique, sudorifique. Extérieurement, il est hystérique, résolutif, émollient. Il entre dans la poudre hystérique, les Trochisques de Myrrhe, le Baume Utérin, l’Emplâtre pour la matrice. »

Arbre à Kousso : Le Kousso a d’abord été décrit par le jésuite Godinho, au XVIIe siècle mais c’est James Bruce qui, en recherchant les sources du Nil, explora l’Ethiopie, de 1767 à 1773 et y trouva l’arbre au kousso. Il observa l’emploi qu’en faisaient les indigènes et décrivit la plante. Plus tard, en 1811, Lamarck étudia également cet arbre et le nom de genre d’Hagenia lui fut donné en l’honneur de docteur Hagen, de Königsberg. C’est grâce à un empirique arménien, nommé Karabet, qui avait fait de fréquents séjours en Abyssinie, qu’un médecin français de Constantinople, le Dr A. Brayer, connut le Cabotz, plus tard nommé Cousso, végétal originaire de l’Abyssinie, et ses propriétés tœnifuges. Ce praticien étant venu à Paris en 1822, en soumit quelques échantillons au botaniste Kunth, qui baptisa la nouvelle panacée: Brayera anthelmintica.  Après son introduction en France, la drogue fut étudiée notamment par Aubert, Roche et Mérat (1840) ; les premières analyses chimiques étant dues à Wittstein, en 1840, puis à Pavesi, en 1858. (L. Girre, 1981)

Polygala : Les indiens Seneka (tribu qui occupait l’ouest de l’actuel Etat de New-York) utilisait la racine de cette plante contre les morsures de serpent à sonnettes. Un médecin écossais, établi en Virginie, Tennent, s’intéressa à la drogue et l’utilisa avec succès, en 1734 et 1735, dans le traitement de la pleurésie et de la pneumonie ; il l’administrait sous forme de poudre, de décocté ou d’infusé dans du vin. Les vertus de la drogue furent exposées en Europe par Lémery,  Jussieu, Linné notamment en 1749 et Duhamel. La plante avait été décrite pour la première fois par Ray, en 1705, et c’est Bretonneau qui vulgarisa son usage en France comme expectorant. (L. Girre, 1981). Geoffroy au XVIIIe siècle confirme que « la racine est un spécifique contre la morsure du serpent à sonnettes ; elle dissout le sang coagulé ; quelquefois elle est vomitive ; d’autres fois, elle purge doucement. » Pendant les années 1950 et 1960, les antibiotiques et de nouveaux médicaments sont arrivés sur le marché, entraînant une baisse de la demande en polygala de Virginie. Alors que les Canadiens avaient récolté — et exporté en grande partie — plus de 700 000 livres de racines séchées en 1930, le polygala de Virginie ne présentait plus d’intérêt commercial en 1960. La demande a recommencé à croître vers la fin des années 1990 en raison d’un regain d’intérêt pour les plantes médicinales.

Ratanhia : Le botaniste espagnol Hipolito Ruiz observa, en 1784, que les femmes de Bolivie et du Pérou avaient l’habitude d’employer une racine, comme dentifrice astringent. Il reconnut la racine de Krameria triandra, plante qu’il avait découverte en 1779. Il fit connaitre cette racine à son retour en Europe, en 1796 ; elle fut étudiée en Angleterre par Reece, en 1806, et Bourdois de Lamotte en introduisit l’usage en France, en 1808. (L. Girre, 1981)

Scille : L’emploi de la scille, comme médicament diurétique, remonte au moins au XVIe siècle avant notre ère. Les Égyptiens lui avaient consacré plusieurs temples. Le crétois Epiménide l’avait fait connaître aux Grecs 584 ans avant Jésus-Christ. Pythagore, Hippocrate, Dioscoride et Galien l’utilisèrent pour combattre les œdèmes. Elle est également mentionnée par Théophraste. Dioscoride décrit, de plus, le procédé de fabrication du vinaigre de scille, préparation utilisée également par les médecins arabes. La scille fut ensuite abandonnée et il fallut attendre le début du XVIIIe siècle pour la voir reprendre en Europe, grâce au médecin hollandais Van Swieten, sa place dans la pratique médicale. Son activité sur le coeur fut signalée pour la première fois par Home, en 1772.(L. Girre, 1981). Pour Geoffroy, au XVIIIe siècle, la scille est « incisive, atténuante, détersive, apéritive, pectorale. Le suc entre dans le grand Diachylum. Les Trochisques dans la Thériaque. Le vinaigre dans l’emplâtre de Cigüe ». Elle entre dans la composition des Tablettes Angéliques pour préserver de l’avortement, de Fournier. « Recettes : Racines d’Angéliques pulvérisées, une once et demie ; corne de cerf calcinée, terre sigillée, du bol d’Arménie, Racine de pivoine, semence de Scille, une dragme de chaque ; des perles préparées, magistère de Fenouil, des émeraudes et des Hyacinthes préparées, une demie-dragme de chaque ; Macis, Casse odorante, Safran oriental, un grain de chaque ; huile de Succin, et de Zedoaire, un demi-grain de chaque ; huile de Girofle et de citron, 4 gouttes de chaque ; Sucre candi, une livre ; Des eaux distillées de tormentille et de véronique Q.S. pour faire une masse solide qu’on battra quelque temps dans un mortier, et l’on formera des tablettes. Vertus et doses : Elles réparent les forces abattues, elles résistent au venin, elles empêchent l’avortement. La dose en est depuis une dragme jusqu’à 3 dragmes. »

Baumier de Tolu :  Indiqué pour la première fois par Monardès, en 1574 ; à cette époque, on opérait déjà par incisions. Ce baume, récolté en Colombie dans la région de Tolu, puis exporté par ce port, reçut le nom de cette ville. Charles de l’Ecluse examina ce baume en 1581, à la suite d’un don de Morgan, apothicaire de la reine Elisabeth. Fournier (XVIIIe siècle) cite ce baume parmi d’autres : « Baume est un nom attaché à certaines liqueurs, résineuses vulnéraires par excellence comme le Baume de Judée, du Pérou, de Copahu, de Tolu, qui découlent par les Incisions qu’on fait à plusieurs arbres des Indes rares en ces pays, et qu’on a donné à plusieurs compositions destinées principalement aux plaies, inventées pour suppléer à ces vrais baumes ». La plante a été très tardivement connue : Humbolt et Bonpland, Triana, etc., n’en connaissaient que les feuilles. On a eu les fruits en 1863 et, grâce à Hanbury, les échantillons complets en 1868.

Eucalyptus : L’Eucalyptus globulus ou Gommier bleu de Tasmanie a été découvert en Tasmanie par Labillardière, en 1792, lors de la fameuse expédition d’Entrecasteaux à la recherche de La Pérouse. Il resta longtemps un objet de simple curiosité dans les jardins botaniques, mais en 1854 Ramel, appelé en Australie, songea à l’introduire dans la région méditerranéenne pour assainir des lieux
humides et marécageux et ce projet put aboutir grâce au concours du baron Von Mueller, alors directeur du jardin botanique de Melbourne, qui procura les graines en abondance. Il s’intéressa fort à l’eucalyptus et concourut à la mise au point d’un nouveau procédé de distillation de l’huile d’eucalyptus. Raison pour laquelle ce végétal est présent sur le timbre paru en son honneur en Australie en 1948, comme sur celui émis conjointement par l’Allemagne et l’Australie pour le centenaire de sa mort et sur ses deux oblitérations « premier jour »Depuis, il s’est répandu partout dans la région de l’Oranger et même un peu plus haut ; il a rendu de grands services dans les pays à malaria, l’ampleur du feuillage persistant détermine l’absorption d’une grande quantité d’eau qui est drainée par les racines, et d’autre part, on attribue un rôle bienfaisant aux émanations d’essence surtout
pendant les chaleurs : peut-être l’odeur est-elle désagréable aux Anopheles. Employé en médecine depuis 1865.(Planchon, 1928)

Plante à fève de Calabar. Introduite pour la première fois en Angleterre vers 1840, cette graine fut étudiée par le docteur Daniell. Les indigènes de la côte de Calabar l’employaient comme poison d’épreuve et désignaient à la fois l’épreuve et la fève sous les noms de « djirou » ou d’ « éséré ». Les accusés devaient en manger de 12 à 100, ordinairement de 25 à 30, ou boire l’infusion d’un même nombre, (L’ingestion de fortes doses amenant une évacuation rapide était plutôt favorable.) La plante, réservée à cet usage judiciaire, était conservée très soigneusement dans quelques points très surveillés et arrachée partout ailleurs. Christison (1855) en fit connaître les propriétés physiologiques après une auto-expérimentation. Fraser (1863-64) expérimenta sur les animaux, on reconnut dans cette graine un énergique poison du cœur. Jobst et Hesse (1864) y découvrirent une substance toxique, fortement myotique, qu’ils nommèrent Physostigmine, mais ne purent l’obtenir pure et cristallisée. Vée, l’année suivante, isola un alcaloïde cristallisé ayant ces mêmes propriétés et l’appela Ésérine ; puis divers autres alcaloïdes furent isolés plus tard. (Planchon, 1928).  Il fallut cependant attendre 1876-1877 pour que Ludwig Laqueur, alors professeur d’ophtalmologie à Strasbourg, établisse que l’ésérine abaissait la tension oculaire et recommande son usage comme premier traitement médical local du glaucome, alors uniquement traité chirurgicalement par l’iridectomie de V. Graefe (1856).

Plante à Galbanum : Connu de tout temps et est mentionné 2000 ans avant J.-C. en Égypte. Hippocrate en faisait une sorte de panacée ; Dioscoride indique déjà comme origine un Narlhex de Syrie. C’est le Chelbenah que les Hébreux mêlaient à l’Encens. Les Arabes l’employaient sous le nom de Kinnah et l’ont fait connaître aux médecins salernitains. Important commerce au Moyen âge avec l’Orient par Venise. les plantes productrices furent longtemps inconnues ou mal décrites. Le Ferula galbanifera que Lobel avait obtenu en 1576 en semant les graines contenues dans la drogue devait être une des espèces de Boissier. Au XVIIIe siècle, Geoffroy décrit le galbanum comme « pectoral, apéritif, carminatif, hystérique, alexitaire. Extérieurement, il est incisif, maturatif, émollient. Il entre dans la Thériaque, le Mithridate, le Diascordium, l’Onguent des Apôtres, le Baume utérin de Charas, l’Onguent Althéa, l’Emplâtre de Galbanum, le Diachylum avec les Gommes, l’Emplâtre de mucilage, Manus Dei, Magnétique, Divin, pour la Matrice, l’Oxicrocéum, le Styptique, le Diabotanum. »On trouve chez Fournier plusieurs recettes contenant du Galbanum, comme celle-ci :  » Emplâtre pour les tumeurs dures. Recette : Galbanum dissous dans du vinaigre, trois onces; des emplâtres de Mélilot et de Diachylon, une once de chaque. Cire jaune, Térébenthine, une once de chaque; Safran, deux dragmes. Pour tout, faire un emplâtre pour l’appliquer sur les tumeurs. »

Jaborandi : La plante est d’usage récent. Le docteur Coutinho la rapporta du Brésil en 1874, Gubler l’expérimenta et, l’année suivante, Baillon la détermina (Pilocarpus pannatifolius). La découverte des alcaloïdes dirigea bientôt le succès sur le principe actif. Il est communément écrit que ce sont deux chimistes, A. W. Gerrard en Angleterre et E. Hardy en France, qui ont simultanément, mais chacun de son côté, isolé et décrit la pilocarpine en 1875. En réalité, il conviendrait d’y ajouter le nom de Byasson qui, dans le Répertoire de Pharmacie du 25 mars 1875 — analysé dans The Pharmaceutical Journal and Transactions du 17 avril sous le titre Chemical Examination of Jaborandi {Pilocarpus pennatifolius ?) — décrivit un alcaloïde pour lequel il proposa le nom de Jaborandine. Il était parti des feuilles pour son extraction et avait mis en évidence son action sialagogue chez le chien. Gerrard, lui, relata, la même année 1875, en mai, l’extraction, à partir de l’écorce (et non à partir des feuilles), d’un alcaloïde, sans lui donner de nom ni faire état de ses propriétés. A son côté, il identifie d’autres substances : « acid resin, tannic acid, volatile oil, and chlorophyll ». Quant à Hardy, à partir des échantillons de drogue du Dr Coutinho, il avait déjà mis en évidence en novembre 1 874 avec le Dr Bail « des propriétés physiologiques assez accusées pour avoir provoqué aussitôt de nombreux essais de thérapeutiques…, mais à ce jour, on s’est peu préoccupé de chercher à quels éléments cette plante doit son activité particulière». En 1875, Hardy publie deux notes qui diffèrent essentiellement par la terminologie employée pour désigner l’alcaloïde. L’une (la première chronologiquement ?) cite continuellement la « Polycarpine », extraite du « Polycarpus pinnatus » ; à côté de cette * Polycarpine, partie active de la plante » (il s’agit de l’alcaloïde), est décrite l’obtention d’une essence, ses propriétés physico-chimiques ainsi que son élément essentiel le « polycarpène ». L’autre publication, légèrement postérieure semble-t-il, décrit l’obtention, à partir d’un extrait aqueux de feuilles, de deux substances, « une substance cristallisée », non étudiée, et « un alcaloïde particulier qu’on peut appeler jaborandine, ou mieux pilocarpine, d’après le nom de Pilocarpus pinnatus… ». C’est ce dernier nom qui a prévalu. Dans le même travail, Hardy faisait état de l’emploi de l’acétate de pilocarpine, premier sel cité, qui provoque « la salivation, le larmoiement, la diarrhée»(M. Faure, RHP, 1977). C’est à Duval, collaborateur du professeur Emile Perrot, que l’on devra, en 1905, l’étude la plus complète des espèces de Jaborandis, notamment le Pilocarpus microphyllus, originaire de la région de Belem, au nord du Brésil, qui possède la plus forte teneur en pilocarpine.

Jalap : Le produit a été connu longtemps avant la plante, dès l’arrivée des premiers voyageurs au Mexique. Monaudès (1565), dit qu’on l’appelle Rllybarbo de Mechoacan, mais on n’est pas sûr qu’il s’agisse du Jalap. On l’importe en Angleterre en 1609 sans en connaître l’origine. Malgré des distinctions bien faites (COLIN, 1619) des confusions s’établissent entre le Jalap ou Méchoacan noir et le Méchoacan qu’on appelait Jalap blanc (ce Méçhoacan, drogue alors célèbre, totalement oubliée, purgative comme le Jalap, provenait des mêmes régions. On ne sait trop ce que c’était). On eut de grandes hésitations aussi sur la plante : Jean Bauhin, Ray, sans l’avoir vue, la rapportaient pourtant déjà à un Convolvulus, mais le P. Plumier croit le Jalap formé par la Belle-de-Nuit que Tournefort nomme Xalapa (Mirabilis Jalapa de Linné). Plus tard, Linné indique comme origine un Convolvulus Jalapa, insuffisamment décrit et qui n’est pas le Jalap. Confusion aussi avec la Bryone, la Rhubarbe, etc. A la fin du XVIIIe siècle, Thierry Menonville rapporte le Jalap au Convolvulus Orizabensis Ledan, qui fournit en réalité le Jalap fusiforme. Enfin, COXE, de Philadelphie (1829), donne la vraie figure de la plante au Jalap, que Ledanois et Schiede décrivent simultanément (1835) et, ainsi bien fixée, Bentham la rentre dans le genre Exogonium CHOIS.(Planchon, 1928). On trouve chez Fournier plusieurs recettes contenant du Jalap. « Médecine. Recette : Jalap en poudre, une dragme; sel de tartre, deux gros; sirop de nerprun, une once dans un demi septier de vin blanc ».

Peyotl : Les auteurs contemporains de la conquête du Mexique signalent le Peyotl et son emploi depuis des temps immémoriaux par les indigènes. Or, plus récemment, Lhumotz (1894) et Diguet (1899) ont minutieusement décrit les cérémonies actuelles du culte de cette plante ; malgré la réprobation des missionnaires qui ont évangélisé ces peuplades, celles-ci ont donc conservé intact le culte de la plante merveilleuse qui est pour elles l’incarnation du dieu du feu et de la lumière et est l’objet d’une vénération sans égale, depuis les temps les plus anciens. En 1928 encore, quatre peuplades indiennes du Mexique et une quarantaine de tribus réparties sur onze États des États-Unis avaient conservé l’usage du Peyotl. L’usage de la plante ou de ses préparations ne produit pas d’euphorie proprement dite et n’entraîne pas l’accoutumance, il ne paraît donc pas y avoir là un stupéfiant dont l’interdiction puisse s’imposer et c’est seulement pour des raisons religieuses que le Peyotl a pu être l’objet de proscriptions locales. La première mention botanique est due à Hernandez, en 1648, mais c’est Lemaire, en 1840, qui en fit la première description sérieuse et le nomma Echinocactus williamsii. En 1926, le pharmacien Rouhier complètera l’étude de ce cactus qui est un puissant hallucinogène par son principe actif le plus important, la mescaline.

Petite Pervenche. Comité interministériel des plantes médicinales

Pervenche : La recherche de nouveaux remèdes contre le cancer décidèrent les chercheurs à s’intéresser aux plantes ayant un usage médicinal folklorique connu… L’une des candidates les plus aptes au ramassage apparaissait être la feuille d’une herbacée tropicale poussant en abondance à Madagascar, la petite pervenche (Vinca rosea maintenant appelée Catharanthus roseus) . Au XVIe siècle, les feuilles de pervenche étaient déjà utilisées comme antiseptique au Brésil ! Plus tard, à Madagascar, à la Jamaïque, aux Philippines, cette plante fut utilisée pour ses vertus hypoglycémiantes.  Une tisane, la Vinculin™, était commercialisée en Angleterre pour traiter le diabète. Elle est depuis longtemps utilisée par les malgaches comme « coupe-faim », vermifuge, antipaludéen, désinfectant, ou encore diurétique. En médecine traditionnelle chinoise, les extraits de cette plante sont utilisés comme traitement du diabète, du paludisme et de la maladie de Hodgkin. En 1957, des chercheurs canadiens ont découvert de manière fortuite que l’utilisation de la pervenche de Madagascar a un intérêt pour lutter contre la leucémie. La pervenche étant connue à l’époque pour ses bienfaits sur la glycémie, ils en ont injecté un extrait sur des souris pour vérifier son action sur celles-ci. Ils n’ont alors pas observé d’abaissement de la glycémie, mais une forte diminution du taux de leucocytes. La leucémie étant associée à une surproduction de leucocytes, les extraits de pervenche apparaissent alors comme un moyen potentiel de lutte contre la leucémie. Des chercheurs canadiens et américains, Noble et Svoboda, ont réussi à isoler la vincristine et la vinblastine à partir des feuilles de pervenche. Ces deux alcaloïdes sont utilisés actuellement pour leur activité leucopéniante. L’effet de ces alcaloïdes fut démontré plus tard comme étant dû à une inhibition de la polymérisation des microtubules indispensables à la division cellulaire. Les efforts de synthèse de Pierre Potier ont mené à son premier grand succès : la découverte d’une réaction de préparation de ces alcaloïdes indoliques complexes ouvrant ainsi la voie à la synthèse à grande échelle de la vinblastine. Cette réaction lui permit de découvrir en 1978 un dérivé non-naturel, la Navelbine®, produit développé par les laboratoires Pierre Fabre et maintenant largement utilisé pour le traitement des cancers bronchiques et des cancers du sein.

 

 

Termes médicaux au XVIIIe siècle (Geoffroy)

Acerbe : c’est un goût qui tient de l’aigre et de l’amer.

Adoucissants : remèdes qui corrigent l’âcreté des humeurs.

Agglutinatifs : Remèdes qui réunissent et recollent les plaies.

Alexipharmaques ou alexitères : remèdes qui résistent aux venins, fièvres malignes, peste, etc. Il y a en a pour l’intérieur et pour l’extérieur.

Anodins : remèdes qui calment les douleurs.

Antiépileptiques : remèdes contre l’épilepsie ou mal caduc.

Antihystériques : remèdes contre les vapeurs de matrice.

Antiscorbutiques : remèdes contre le scorbut.

Antispasmodiques : remèdes contre les convulsions ;

Apéritifs : remèdes qui rendent les humeurs moins épaisses et plus coulantes.

Astringents : remèdes qui resserrent les pores et s’opposent au cours immodéré des humeurs.

Béchiques : remèdes qui conviennent aux maladies de poitrine.

Calmants : c’est la même chose qu’anodins : voyez ce mot.

Carminatifs : remèdes qui dissipent les vents.

Caustiques : remèdes qui brûlent les chairs

Céphaliques : remèdes bons pour les maladies de la tête.

Cicatrisants : remèdes qui affermissent et dessèchent les nouvelles chairs des plaies.

Consolidants : remèdes qui servent à la réunion des plaies.

Cordials : remèdes qui rétablissent les forces abattues

Décoction : préparation de drogues médicinales qu’on fait bouillir dans quelque liqueur pour en tirer les vertus.

Dentifrices : drogues pour nettoyer les dents.

Dépilatoires : drogues qui font tomber le poil.

Désobstruants : remèdes qui enlèvent les obstructions ou embarras, causés par l’épaississement des humeurs.

Dessicatifs : remèdes qui consomment les humidités superflues, intérieurement et extérieurement.

Détersifs : remèdes qui nettoient les plaies, en dissolvant les humeurs visqueuses qui s’y attachent.

Diaphorétiques : remèdes qui font dissiper les humeurs, par la transpiration.

Digestifs : remèdes qui disposent à la suppuration.

Discussifs : remèdes qui dissolvent et dissipent les humeurs.

Diurétiques : Remèdes qui adoucissent l’acrimonie des humeurs et les poussent par les urines.

Emétiques : remèdes qui excitent le vomissement

Emollients : remèdes qui ramollissent les tumeurs, en relâchant les fibres.

Errhines : c’est la même chose que sternutatoires : voyez ce mot.

Hépatiques : remèdes capables d’enlever les obstructions.

Hydragogues : remèdes purgatifs qui évacuent les eaux et les sérosités.

Hystériques : remèdes qui excitent les règles.

Incisifs : remèdes qui divisent les humeurs grossières

Incrassants : remèdes qui épaississent les liquides, et leur donnent de la consistance.

Infusion : médicaments qu’on fait seulement tremper dans quelque liqueur chaude et non bouillante, pour en tirer les vertus.

Laxatifs : remèdes qui lâchent le ventre, et purgent doucement par bas.

Masticatoires : drogues qui se mâchent, et attirent par la bouche les eaux et les sérosités.

Maturatifs : remèdes qui disposent les plaies à suppuration.

Narcotiques : remèdes qui calment les douleurs et procurent l’assoupissement.

Nervins : remèdes qui fortifient les nerfs.

Ophtalmiques : remèdes propres aux maladies des yeux.

Otalgiques : remèdes bons pour les maux d’oreilles.

Pectoraux : c’est la même chose que béchique. Voyez ce mot.

Pénétrants : remèdes actifs qui divisent les humeurs.

Purgatifs : remèdes qui purgent par bas seulement.

Rafraichissants : remèdes qui tempèrent la trop grande agitation des humeurs.

Répercutifs : remèdes extérieurs qui repoussent les humeurs en dedans.

Résolutifs : remèdes extérieurs qui sont dissiper par la transpiration les humeurs arrêtées dans quelque partie du corps.

Spléniques : remèdes propres aux maladies de la rate

Sternutatoires : drogues qui excitent l’éternuement

Stiptiques : c’est la même chose qu’astringents : voyez ce mot.

Stomachiques, stomacales : remèdes propres à faciliter la digestion.

Sudorifiques : remèdes qui excitent la sueur

Suppuratifs : Remèdes extérieurs qui facilitent la suppuration

Tempérants : remèdes qui apaisent la trop grande fermentation.

Vomitifs : c’est la même chose qu’émétiques : voyez ce mot à la lettre.

Utérins : c’est la même chose qu’antihystériques.

Vulnéraires : remèdes propres à la guérison des plaies.

Vermifuges : remèdes qui font mourir les vers ou les chassent du corps.

Vésicatoires : remèdes caustiques, qui attirent les sérosités vers la superficie de la peau

 

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