Gustave Bouchardat
(4 juin 1842, Paris – 22 novembre 1918, Paris)
Fils d’Apollinaire Bouchardat, professeur d’Hygiène à la Faculté de Médecine, Gustave Bouchardat est né le 4 juin 1842 à Paris, à l’Hôtel-Dieu, dont son père était le pharmacien-chef.
Après de brillantes études secondaires accomplies au collège Saint-Barbe, puis au lycée Saint-Louis, il entreprit ses études de médecine et de pharmacie, suivant ainsi l’exemple de son père. Préparateur de Wurtz, il effectua dans son laboratoire des recherches sur l’urée en vue de sa thèse de doctorat en médecine soutenue en 1869. Il entra alors dans le laboratoire de Berthelot, où il prépara sa thèse de doctorat ès-sciences physiques qu’il soutint en 1872. L’année suivante, il était reçu pharmacien de 1ère classe, admis à l’agrégation des Facultés de Médecine et se voyait confier par Berthelot des leçons au Collège de France. En 1874, il était institué agrégé de Chimie de l’École supérieure de pharmacie de Paris. En 1877, il était chargé du cours de Minéralogie et d’Hydrologie dans cette École ; le 1er janvier 1882, il était nommé Professeur dans la Chaire nouvellement créée de Minéralogie et d’Hydrologie à l’École supérieure de Paris. Ayant atteint la limite d’âge, il était mis à la retraite le 1er novembre 1912 et promu à l’honorariat.
Recherches.
Après avoir fait ses premières recherches sur l’urée, Bouchardat s’intéressa ensuite aux glucides dans le laboratoire de Berthelot et s’occupa particulièrement de la dulcite et de la mannite ainsi que des produits de réduction du lactose et du galactose. A partir de 1875, il se consacra à des recherches dans le domaine des terpènes. il étudia d’abord les produits de distillation du caoutchouc, dont on connaissait deux constituants : l’isoprène de Williams et la caoutchine. Il prouva que celles-ci était en réalité le perpilène inactif, appelé depuis dipentène. Il attira l’attention sur la facilité particulière de polymérisation de l’isoprène qui, à la température de 260°, fournit du terpilène inactif et qui, par l’action des solutions aqueuses saturées d’acide chlorhydrique, donne naissance à un produit qui possède toutes les propriétés du caoutchouc. Non moins remarquables sont ses travaux sur l’hydratation des terpènes et sur les conditions de formation de fenchol, du bornéol, des camphénols… qui le conduisirent à analyser la composition de certaines essences, comme celles de Citro, d’Aspic, et d’Anis.
Distinctions honorifiques.
Elu en 1882 membre de l’Académie nationale de Médecine, qu’il présida en 1917, il eut la joie d’y siéger en même temps que son père. En 1883, il était élu membre de la Société de Pharmacie, qu’il présida en 1889, et, en 1890, membre du Conseil d’Hygiène et de Salubrité publique de la Seine, qu’il présida en 1897. Il fut également assesseur du Directeur de l’Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris. Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 1er janvier 1898, il fut promu officier en 1907 à l’occasion de Cinquantenaire de la Société chimique de France.
Biographie.
Marcel Delépine : Gustave Bouchardat, 1842-1918. Bull. Sc. Pharmacol. 1919, 26 , p. 227-245.
Source : G. Dillemann. Historique des Facultés de Pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, 1970-1973.