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Léon GUIGNARD

Léon GUIGNARD (1852-1928)

Voir aussi la mycologie et les pharmaciens (Georges Dillemann, 1984)

Né en 1852 à Mont-sous-Vaudrey dans le Jura, Léon Guignard poursuivit de front dès son arrivée à Paris les études pharmaceutiques, couronnées en 1882 par le diplôme supérieur de pharmacien, et les études scientifiques à la faculté des Sciences où la même année il obtenait le grade de docteur ès-sciences (1882). Entretemps, il est Interne des Hôpitaux et se voit attribuer la Médaille d’Or en 1880. Sa carrière de botaniste était déjà fixée et il est rapidement nommé Professeur de botanique à la faculté des Sciences de Lyon (1883-1887). Quatre ans plus tard, il est nommé à la Chaire de Botanique de l’Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris où il succède au Pr Chatin. Il devient alors successivement membre de la Société de Biologie en 1888; membre de l’Académie des Sciences en 1895 dont il devient président en 1899; membre de l’Académie de Médecine en 1897, et membre de l’Académie d’Agriculture en 1915. Il est Commandeur de la Legion d’Honneur en 1920..

Ses travaux ont très vite retenu l’attention car ils concernaient un domaine difficile : celui de la cytologie des organes reproducteurs et les phénomènes de fécondation. il mit en évidence l’existence, dans les cellules végétales, le dédoublement des chromosomes et le transport à chaque pôle des deux moitiés correspondantes, établissant ainsi une unité de fonctionnement entre le règne animal et le règne végétal. Il a également établi l’existence et l’importance de la réduction chromatique au niveau des noyaux sexués. Guignard fut également célèbre grâce à ses travaux sur les plantes à acide cyanhydrique. Il aborda également le domaine de la bactériologie..
Au delà de ses travaux scientifiques, GUIGNARD fut également actif en matière d’organisation : doyen de la faculté de Pharmacie de Paris de 1900 à 1910, sa voix fut particulièrement écouté au Conseil de l’Université et au Conseil supérieur de l’Instruction Publique.

Références :

  • Figures pharmaceutiques françaises. Notes historiques et portraits (1803-1963), Masson & Cie, Paris, 1953, 273

Complément sur Jean-Louis Léon Guignard (1852-1928)

Après avoir commencé ses études avec le curé de sa paroisse, Léon Guignard les continua au Pensionnat des orphelins de Dôle et obtint son baccalauréat ès-lettre le 5 août 1870.

A partir du 26 septembre 1871, il accomplit son stage ans trois officines parisiennes et, en 1874, s’inscrit à l’Ecole supérieure de pharmacie et à la Faculté des sciences de Paris.

En 1876, il est nommé interne des hôpitaux de Paris et remporte le premier prix aux deux concours de l’internat : médaille d’argent en 1878, médaille d’or en 1880. Il est reçu pharmacien en 1877, et obtient, en 1882, son doctorat ès sciences et son diplôme supérieur de pharmacien.

En 1882 également, il est nommé préparateur de botanique au laboratoire des Hautes Etudes du Muséum et l’année suivante chargé des fonctions d’aide-naturaliste au Muséum.

Il quitte alors Paris, en 1884, pour Lyon où il est d’abord chargé du cours de botanique à la Faculté des sciences puis, en 1885 professeur à cette Faculté. Le 10 février 1887, il revient à Paris, choisi pour succéder à Chatin dans la chaire de botanique générale de l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris.

Le 31 mai 1900, il est nommé directeur de l’Ecole, succédant à Gustave Planchon qui venait de décéder. Malgré les pressions de ses collègues, il renonce à ces fonctions en 1910 et est nommé directeur honoraire le 9 décembre 1910.

Mis à la retraite en 1927, il put assister à la leçon inaugurale de son successeur, Paul Guérin, mais le lendemain, il décédait brusquement.

Travaux

Les travaux de Léon Guignar, qui ont été l’objet d’analyses détaillées par ses élèves René Souèges et Paul Guérin, ont porté sur des sujets assez variés : micrographie, pharmacologie, bactériologie, parasitologie, mais surtout chimie physiologique, morphologique et cyanogénétiques.

Mais sa réputation de savant tient surtout à ses travaux de cytologie et de caryologie. Ses études sur l’embryogénie chez les dicotylèdones et la découverte du phénomène de double fécondation, effectuée à peu près en même temps que Nawashine, lui ont valu une célébrité internationale.

Distinctions honorifiques

1894 : président de la Société botanique de France dont il était membre depuis 1881
1895 : membre de l’Académie des Sciences qu’il présida en 1919.
1897 : membre de l’Académie de médecine.
1900 : membre associé de la Société de Pharmacie de Paris.
1902 : membre de la Société nationale d’Agriculture de France (Académie d’Agriculture en 1915).

Chevalier de la Légion d’honneur en 1895, il était promu officier en 1905 et commandeur en 1920, à l’occasion des fêtes du centenaire de l’Internat en pharmacie.

Bibliographie

En dehors de 125 notes et mémoires, dont P. Guérin a donné la liste dans sa notice biographique, et de deux thèses, Léon Guignard n’a publié qu’un guide de l’inspecteur des pharmacies et « le Jardin botanique de l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris », dont P. Guérin a revu les 4° et 5° éditions. Il a pris aussi une grande part à l’élaboration de l’ouvrage « Le centenaire de l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris » dont il a assuré lui-même la rédaction des 215 premières pages.

Biographies

Paul Guérin : Notice bigraphique : Léon Guignard. Bull. Sc. Pharmacol. 1928, 35, p. 354-380.
René Souèges : p. 203-208 in Figures pharmaceutiques françaises, Paris, 1953, 277 p.
René Souèges : C.R. Séance publique de l’Académie de pharmacie du 5 janvier 1955, p. 36-46.

Source : G. Dillemann, Historique des Facultés de pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, 1970+

Voir aussi :

Guitard Eugène-Humbert. Léon Guignard. In: Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 16ᵉ année, n°58, 1928. pp. 41-44.

Guitard Eugène-Humbert. Les Historiens du jour : II. Léon Guignard, président d’honneur de la Société d’Histoire de la Pharmacie. In: Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 5ᵉ année, n°17, 1917. pp. 310-312.

 

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