Albert Ernest GORIS5ème titulaire de la Chaire de Pharmacie galénique Né le 30 juillet 1874 à Catillon-sur-Sambre (Nord) Décédé le 26 juin 1950 à Paris
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Né dans une famille où la profession de maréchal-ferrant était exercée de père en fils depuis le début du XVIII° siècle, Albert Goris fut le premier à rompre cette tradition. Après des études secondaires au collège du Quesnoy, sanctionnées en 1891 par le baccalauréat ès sciences, il se décide en effet à faire ses études de pharmacie. Il accomplit son stage dans l’officine de Paul Boisteaux à Cambrai et le valide à Lille ; il s’inscrit alors à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris et y effectue d’excellentes études, obtenant la médaille de 1ère année, le prix Menier et, en juillet 1899, le diplôme de pharmacien. Ayant suivi également les cours de la Faculté des Sciences, il est licencié ès sciences la même année. Avant même d’avoir conquis ces grades, Albert Goris a entrepris la double carrière classique, universitaire et hospitalière. Reçu au concours de l’internat des hôpitaux en 1896, il est nommé pharmacien des hôpitaux en 1905. Il exerce d’abord ses fonctions à l’hôpital Hérold jusqu’en 1911, puis à la Maison municipale de santé jusqu’en 1925, avec l’interruption de sa mobilisation de 1914 à 1918. Le 1er avril 1925, il est placé à la tête de la Pharmacie centrale des hôpitaux et le demeure jusqu’au 31 décembre 1940. Par ailleurs, encore étudiant, il est entré au laboratoire de Matière médicale dirigé par G. Planchon, et, le 30 décembre 1898, il est nommé préparateur titulaire de ce cours. Le 30 mai 1903, il soutient sa thèse de doctorat ès sciences naturelles. Le 28 novembre 1908, il est nommé chef des travaux pratiques à l’Ecole de pharmacie ; l’année suivante, il entre au Laboratoire d’essai des médicaments pour exercer les fonctions de chef de laboratoire de micrographie, fonctions qu’il conservera jusqu’en 1914. En juin 1914, il est reçu au concours d’agrégation de pharmacie avec une thèse remarquable, et institué agrégé à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris le 17 juillet 1914. Mais il ne prendra ses fonctions que plus tard, étant mobilisé, d’abord au Mans puis à Paris, où il est rappelé avec la mission d’organiser la fabrication des catguts pour le Service de santé de l’Armée. La guerre terminée, il prend ses fonctions d’agrégé et poursuit sa carrière hospitalière à la Maison municipale de santé, où il est chargé d’organiser et de diriger la fabrication des catguts pour l’Assistance publique de Paris. Le 1er décembre 1924, il est nommé professeur dans la chaire de Pharmacie galénique, en remplacement de Joseph Bougault qui avait été transféré, sur sa demande, dans la Chaire de chimie analytique. Malgré une grave opération subie en 1936 et l’altération qui en résulta pour sa santé, Albert Goris poursuivit son activité d’enseignant jusqu’au 30 septembre 1941, où il atteignait l’âge de la retraite fixé alors à 67 ans. Mais il continua ses travaux de recherches jusqu’au 23 juin 1950 : il dut alors subir d’urgence une intervention chirurgicale à laquelle il ne put résister et dont il décéda le 26 juin.
TRAVAUX SCIENTIFIQUES A la suite de ses premiers travaux consacrés à l’histologie végétale et spécialement à l’étude des racines des Aconits résultant de plusieurs systèmes de tuberculisation, Albert Goris s’est préoccupé du problème de la localisation des principes immédiats chez les végétaux et ses résultats ont été consignés dans sa thèse de sciences (Recherches microchimiques sur quelques glucosides et quelques tanins végétaux) et dans sa thèse d’agrégation (Localisation et rôle des alcaloïdes et des glucosides chez les végétaux) où il fait le point sur les travaux antérieurs en ce domaine, dont il a d’ailleurs contrôlé et illustré le plus grand nombre, et où il propose une hypothèse sur le rôle de ces principes. Ces études le conduisent tout naturellement à des recherches de chimie végétale dont nous citerons seulement les plus importantes : sur le Marron d’Inde, sur la Kola avec extraction de kolatine-caféine, sur les Primevères avec isolement du primeveroside et du primulaveroside, hétérosides générateurs d’une essence, sur la Vanille et l’origine de son parfum, sur les bourgeons du Peuplier baumier et sa composition chimique. Ses recherches l’ont conduit également à proposer une méthode de stabilisation des plantes fraîches, dont l’importance est aussi grande en matière de pharmacie galénique. Dans cette discipline, il a publié des méthodes de dosage de diverses préparations galéniques et ses recherches sur la fabrication du catgut ont contribué à la création d’une industrie française de cette ligature chirurgicale. En chimie biologique, Goris a mis en évidence l’urée et l’uréase chez les Champignons supérieurs, s’est intéressé à la nutrition minérale du bacille pyocyanique, mais a surtout apporté une contribution remarquable à la connaissance de la composition chimique du bacille tuberculeux et spécialement de sa fraction lipidique. DISTINCTIONS HONORIFIQUES Lauréat de l’Institut, il fut nommé membre résident de la Société de pharmacie de Paris (future Académie) en 1905 et il la présida en 1929. Il fut élu à l’Académie nationale de médecine en 1935. Chevalier de la Légion d’honneur le 25 décembre 1917, il fut promu officier en 1934. Il était également officier de l’Instruction publique et titulaire de diverses autres décorations françaises et étrangères. BIBLIOGRAPHIE La culture des plantes médicinales (avec Jean Demilly) in-8°, 142 p., Paris 1919. Incompatibilités pharmaceutiques (avec A. Liot), 1ère édit. 140 p., 1935 – 2ème édit., 1941 – 3ème édit., 1951. Pharmacie galénique, Paris, Masson, 1ère édit., 1939, avec A. Liot – 2° édit., 1942, avec A. Liot et André Goris – 3° édit., 1949, avec A. Liot, André Goris et M. M. Janot, 2 vol. ensemble, 2315 p. Centenaire de l’Internat de pharmacie des Hôpitaux et Hospices civils de Paris. Histoire documentaire de la pharmacie dans les Hôpitaux civils de Paris de la Révolution à 1918. Un vol. Grand in-8°, CXVII-891 p., Paris, 1920.
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Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?) |