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Manuel de Maitre Fournier (72)

 

Le Manuel

ou
formules de différentes espèces de médicaments faciles à préparer,
utiles à toutes sortes de personnes,
avec dix remarques pour faciliter la juste application des remèdes qui sont contenus dans ce traité, ensemble leurs vertus et les doses de chaque remède.Leçons tirées de la pratique et de l’expérience
A Gisors, 1753
(M. Fournier, maître en chirurgie au bailliage de Gisors)

 

Remède n°531 : Electuaire ou Casse mondée

Recettes : De la moelle de Casse nouvellement tirée, une livre ; Sucre, une livre et demi ; Eau de rivière, Q.S. trois septier si l’on veut.

On fera cuire le miel jusqu’à consistance requise. Si l’on emploie du Sucre, jusqu’à consistance du miel épais, puis on y démêlera la pulpe de Casse pour faire un électuaire qu’on gardera.  

Remède n°532 : Diaprun simple

Recettes : De la décoction de prunes de Damas coulée et du Sucre blanc, 3 livres. 
 
Faites les cuire en consistance d’opiat, y dissolvé ensuite de la pulpe des mêmes prunes, une livre ; de la pulpe de Casse, une demi-livre ; de la poudre de semence de violette, une demi-once ; de la Rhubarbe en poudre et du tartre soluble, une once de chaque. 
 
Faites en un électuaire selon l’art. 

Remède n°533 : Penides ou sucre tors (copie quasiment mot à mot de la pharmacopée de Lémery)

Recettes : Du Sucre blanc et de la décoction d’orge (en) parties égales. 

On lavera bien deux poignées d’orge dans de l’eau chaude, ensuite on la fera bouillir dans (une) autre eau pendant (une) demi-heure pour avoir 4 livres de décoction, que l’on mettra (à) cuire dans une bassine avec (le même) poids de sucre jusqu’à consistance plus forte que le Sucre Rosat. 

On le jettera sur une pierre de marbre ointe d’huile d’amande. On le maniera comme une pâte avec les mains qu’on aura au préalable bien frottées d’amidon pulvérisé, pour empêcher qu’on ne se brûle ; on l’étendra en batons menus épais, courts ou longs, qu’on accrochera encore chauds à un ou plusieurs crochets de fer attachés à la muraille, et on les allongera en les entortillant comme une corde et leur donnant la figure qu’on voudra, on les laissera refroidir. On aura un sucre sec, un peu onctueux, fort blanc. 

 

 Remède n°534: Sucre d’orge

Recettes : On fera cuire fortement le Sucre dans une décoction d’orge, comme quand on prépare les prenides. On le jete sur une table ointe d’huile, et on le forme en batons, droits, longs, et gros comme le doight ; on le laisse refroidir ; on leur donne à demi-froids, telle façon qu’on veut, ils sont d’une consistance plus dure, plus lisse et moins cassante que les pénides, de couleur jaune ou citrine, luisante, d’un goût doux et agréable. Plusieurs de ceux qui travaillent à ce sucre d’orge y mêlent un peu de teinture de safran. Vertus et doses : Il est fort en usage pour le rhume, pour les fluxions de poitrine, pour le crachement. On y met (à) dissoudre un petit morceau dans la bouche. Remède n°535: Baume de soufreRecettes : Fleurs de soufre, 3 onces ; Myrrhe, 6 dragmes ; Aloès Succotrin, une demi-livre ; Safran, une demi-dragme.

On pulvérisera la myrrhe, l’aloès ; on les mêlera avec le soufre et le safran dans un matras. On versera dessus de l’esprit de thérébenthine pour surpasser la matière de deux doigts ou environ, on bouchera le matras et on le mettra en digestion pendant 12 heures sur un petit feu de sable, jusqu’à ce (que) l’esprit de térébenthine se soit chargé d’une teinture rouge brune. La liqueur étant froide, on la versera par inclinaison pour l’usage. 

Vertus et doses : Il est employé pour les ulcères du poumon et de la poitrine ; la dose est de 2 gouttes jusqu’à 6. 
On peut s’en servir extérieurement pour nettoyer les plaies, pour raréfier les tumeurs froides, pour résister à la gangrène. 

Remède n°536 : Beurre de May

Recettes : Des herbes vertes d’Absinthe, de Marjolaine, de Calament, d’Hysope, de Basilic, de Rhüe, de Sabine d’aurore (?) et de Tanaisie.  Des fleurs de Camomille, de Melilot, d’Hypericum, une poignée et demie de chaque. 
Pilez-les et les mêler avec beurre de May, 7 livres, du suc de Nicotiane, deux livres. 

Mettez le tout en digestion pendant deux jours. Cuisez les ensuite à petit feu jusqu’à consomption de l’humidité, ensuite passé et après l’avoir laissé un peu rassoir, mêlez y de la térébenthine bien claire et de l’esprit de vin, une livre de chaque. 

Vertus : Il fortifie les nerfs, il discute et refont les humeurs froides. On en frotte l’épine du dos, les épaules et les autres parties malades. 
Remède n°537 : Collyre sec

Recettes : Sucre candy, 3 dragmes ; Tuthie préparée et de la pierre médicamenteuse, une dragme de chaque ; Aloès succotrin et Iris de Florence, une demi-dragme de chaque. 
On pulvérisera subtilement ces drogues pour les mêler ensemble. 

Vertus : 
Il est propre pour consumer la Catharre extérieure, pour déterger l’oeil de la ?? et pour éclaircir la vue, on en souffle dans l’oeil avec un chalumeau ou en dissout une dragme dans des eaux ophtalmiques. 

   
  Récapitulatif des formules Fournier à ce jour  
   
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