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Manuel de Maitre Fournier (62)

Le Manuel
ou
formules de différentes espèces de médicaments faciles à préparer,
utiles à toutes sortes de personnes,
avec dix remarques pour faciliter la juste application des remèdes qui sont contenus dans ce traité, ensemble leurs vertus et les doses de chaque remède.

Leçons tirées de la pratique et de l’expérience
A Gisors, 1753
(M. Fournier, maître en chirurgie au bailliage de Gisors)

   
  Récapitulatif des formules Fournier à ce jour  
   
 

 

Chapitre IV
DES BAUMES et DES HUILES par Infusion

 

Baume est un nom attaché à certaines liqueurs, résineuses vulnéraires par excellencxe comme le Baume de Judée, du Pérou, de Copahu, d Tolu, qui découlent par les Incisions qu’on fait à plusieurs arbres des Indes rares en ces pays, et qu’on a donné à plusieurs compositions destinées principalement aux plaies,  inventées pour suppléer à ces vrais baumes

Remède n°408 : Baume de Saturne.

Recettes : Dissolvez 2 onces de sucre de Saturne en poudre avec 4 onces de bonne huile de Térebenthine dans un matras au feu de sable. Etant dissous, et la liqueur étant rouge, ajoutez y si vous le voulez (une) demi-once de camphre en poudre et conservez ce baule dans une bouteille bien bouchée pour le besoin.

 

Vertus

 

Il guérit toutes sortes de plaies, vieux ulcères, loups des jambes, les Chancres, la gangrène, les Dartres vives et farineuses

  

Remède n°409 : Baume pour les piqures des Nerfs.

Recettes : Thérébentine de Venise, huile d’Olive, une once de chaque; Eau de vie, 3 dragmes; poudre d’Enforbe, deux onces pour faire un baume propre à appliquer les piqures des nerfs.

Remède n°410 : Baume de Sureau.

Recettes : Jus de feuilles de Sureau, huile d’Olive (en) parties égales. On mettra tout dans un pot de terre bouché avec son couvercle, que vous lutterez avec de la terre à potier, mettez le au feu de Nouë, le faisant bouillir peu à peu pendant trois heures. Il ne faut (pas) que le pot soit plein, retirez le bout de ce temps, et l’ayant couvert, coulez tout doucement par inclination ce qui restera de liquide pour le séparer de ces fèces.

 

Vertus

 

Il est admirable  pour toutes sortes de goutte, paralysie, ulcère et membre pourri, pour apaiser la douleur de dents en demi-heure, pour rappeler la chaleur naturelle à quelque partie disposée à la Gangrène et Sphacèle.

   Remède n°411 : Baume d’acier pour les cancers et ulcères.

Recettes : On fera dissoudre plusieurs Equilles d’acier dans l’Esprit de nitre, ensuite on y mêle peu à peu de l’huile d’Olive et on en fait un Nutritum, on verse l’eau qui s’y trouve et on lave le Nutritum plusieurs fois avec de l’eau fraiche.

Remède n°412 : Baume pour la peste et toutes sortes de venin.

Recettes : Huile de pétrole, de thérébentine, d’aspic de Genièvre, une once de chaque ; huile de Girofle, de Benjoin, de Muscade, une once et demi ; Camphre pulvérisé, Safran en poudre, Musc, une dragme de chaque ; Ambre gris, une drgme et demi ; une pierre de Saphir mise en poudre. Le tout mis dans une grande bouteille bien bouchée et la mettre dans le fumier pendant 4 jours. on prend 4 ou 5 gouttes de ce baume dans une cuillerée de bouillon ou de vin. Le matin à jeun et dans la journée après les repas.

Remède n°413 : Baume universel.

Recettes : Feuilles de Nicotiane appelée vulgairement Tabac, feuilles de Cinoglosse, de Jusquiame; en prendre parties égales de ces trois plantes que l’on hachera bien menu

 

 

   

pour les mettre dessus un feu modéré; on mettra par dessus ces herbes du vin suffisamment ou bien 6 pintes de vin pour 2 pintes de baume au dessus du Cinoglosse. On peut se servir de feuilles de Sureau qui font un très bon effet.

On laissera le chaudron sur le feu jusqu’à ce que l’on voit qu’il y ait assez de suc. On exprimera les herbes qu’autant qu’on voudra avoir de baume. Alors, on mettra ce suc  dans un chaudron sur le feu avec parties égales d’huile d’Olive ; on aura soin de faire un feu modéré, on fera bouillir le tout jusqu’à la dissipation de l’humidité, ce qui se connaitra lorsque l’huile en bouillant ne fera plus de bruit, on l’ôtera pour lors de dessus le feu, on le versera dans une terrine. On aura soin de gratter soigneusement le fond avec une cuillière et l’on mêlera avec l’huile ce que l’on y aura enlevé qui est comme une poix noire. L’huile

On laissera le chaudron sur le feu jusqu’à ce que l’on voit qu’il y ait assez de suc. On exprimera les herbes qu’autant qu’on voudra avoir de baume. Alors, on mettra ce suc dans un chaudron sur le feu avec parties égales d’huile d’Olive ; on aura soin de faire un feu modéré, on fera bouillir le tout jusqu’à la dissipation de l’humidité, ce qui se connaitra lorsque l’huile en bouillant ne fera plus de bruit, on l’ôtera pour lors de dessus le feu, on le versera dans une terrine. On aura soin de gratter soigneusement le fond avec une cuillière et l’on mêlera avec l’huile ce que l’on y aura enlevé qui est comme une poix noire.

L’huile étant refroidie, on la mettra dans des bouteilles. Ce qui reste de noir au fond de la terrine, on le versera dans une petite écuelle dans laquelle on aura fait fondre parties égales de cire vierge. On laissera le mélange un moment sur le feu en remuant exactement afin qu’elle se fasse en onguent. 

 

   

VERTUS

 

Il apaise les douleurs de la goutte et dissipe les tumeurs en enflure dont elle est empagnée (?), on en frotte les parties malades ayant soin de mettre des compresses trempées dans le dit baume. 

Remède n°414 : Beaume simpatique (sic).

Recettes : Six onces de Colophane, Aloès hépatique, une once, du mastique, une once, oliban, 3 onces; bien piler le tout ensemble et le mettre dans une bouteille à long col. Y mettre trois chopines d’Eau de vie, on bouchera la bouteille pour l’exposer au soleil pendant 40 jours dans les jours caniculaires, ayant soin deux ou trois (fois) par jour de la remuer.

VERTUS

Il guérit toutes sortes de plaies, soit des coupes de près (?) ou quelque instrument trachant, comme aussi des coups de feu en quelques parties et de telle nature que ces plaies soient, soit vieilles ou enflées, soit qu’elles soient environnées de chair baveuse noire ou livide ; il ote tout ce qu’il y a de mauvais, apaise toutes les douleurs,  réduisant les parties Secundum naturam, 

 guérit les fistules toutes vieilles qu’elles soient, fait revenir les chairs et cicatrise entière(ment), guérit les faux sauvage, gratelle ou gale quoique devenus ulcères, écrouelles, cancers, et soulage les maux vénériens et guérit toutes sortes de morsures de chien enragé ou pierre de quelques animaux que (illisible) en prenant une cuillèrée du dit baume, et aussi venins de champignons, guérit les hémorroïdes et les fait figurer tant internes qu’externes. Si elles sont internes, il faut les seringuer avec le dit baume toutes sortes de douleur d’oreille ou tintement. La surdité quand elle n’est point naturelle en en faisant distiller dans l’oreille et un peu de coton qu’on aura trempé dans le dit baume. Il soulage les maux de dents en nettoyant la dent gatée y faisant couler un peu avec du coton (?) et continuant de trois en trois heures. Il raffermit les dents qui branlent, guérit toutes sortes de coviation (?) même au palais en y mettant un petit linge mouillé de baume et en toucher le mal ; il soulage les sciatiques, les bassinant plusieurs fois par jour, guérit les érysipèles et même les gouttes, les inflammations et fluxions des yeux, fortifie la vue en en versant quelques gouttes dans les yeux, guérit les plaies qui peuvent y arriver dans les taies, 
il soulage les maux de côté en en buvant une demi-cuillerée chaque jour à l’heure que l’on veut et appliquer un peu de coton trempé dans le-dit baume sur la douleur. Il guérit toutes sortes de chairs qui se seraient séparées qui se seraient changées en plaies y mettant du coton trempé dessus, guérit la colique en en buvant une demi-cuillerée, il rompt la pierre dans la vessie, résout le catarrhe, aide à la digestion, et fortifie l’estomac fait uriner sans violence, tue les vers en en donnant la senteur en mouillant les narines des enfants, il provoque les règles, et les arrête lorsqu’elles son t trop abondantes, et toutes les maladies des intestins, guérit le mal de tête lorsqu’on le ??? par ???, fortifie le cerveau, empêche les vertiges, donne bonne mémoire, il arrête l’hémorragie du nez en mouillant dedans un peu de coton et le mettant dans les narines, guérit toutes sortes de blessure aux animaux comme les avives (?) faisant boire dudit baume et en frottant le mal, il est encore bon pour la brulure.

 

Manière de s’en servir

 

Quelque blessure que ce soit, il en faut faire dégouter dans la plaie, si elle pénètre ??? en outre et des deux côtés deux ou trois fois y mettre charpie ou coton trempé dessus la plaie
 

et une bonne compresse par dessus et un  bandage si la plaie est tranchante, il faut y faire quelques points de suture pour y mettre le baume. Il ne faut point laver la plaie avec aucune liqueur quand vous vous servez dudit baume, ou s’il en est besoin avec du bon vin.

Quand la charpie se détache, c’est la marque que la plaie jette  quelques humeurs et alors, il faut nettoyer la plaie et observer les règles ci-dessus.

Ce baume s’applique froid, il faut bien boucher la bouteille. Pour les plaies de tête, il faut ???.  Ce baume se garde tant que l’on veut, il ne perd point sa qualité.

On ne peut faire ce baume que dans le temps de la canicule et non autrement. 

Remède n°415  : Baume admirable
 

Recettes : Eau Stryptique de M. Lemery, six onces ; vitriol romain, deux onces ; esprit de vin, une demi-once, dans lequel on aura fait infuser six grains de laurier et six grains de genièvre et ajoutés sur le tout 40 gouttes d’esprit de térébenthine, pour faire un baume que l’on gardera pour le besoin. 
 

Pour s’en servir on bassine la partie malade jusqu’à l’endroit que l’instrument a porté, mettez un  plamanceau trempé dans cette liqueur sur la plaie, après y avoir fait des points de suture si il est nécessaire. On y mettra par dessus une compresse trempée dans la fameuse liqueur ou un deffensif fait avec un jaune d’oeuf un peu d’eau de vie et dix douze gouttes du baume, il est bon que le malade soit saigné une ou deux fois suivant la grandeur de la blessure.

On s’en sert pour arrêter l’hémorragie des artères en mettant sur l’ouverture un plumaceau trempé dans la liqueur en le tenant sur le vaisseau ouvert pendant une demi-heure.  

Remède n°416 : Huile d’escarbots.

 

Recettes : Prenez de la fiente d’escarbots appelée Fouillemerde, une livre, de l’huilme de lin, deux livres. Faire bouillir le tout ensemble à un feu lent jusqu’à consomption de l’humidité aqueuse que rendent ces insectes, coulez la liqueur et l’exprimer.

 

VERTUS

 

Elle est résolutive, adoucissante et fortifiante, on s’en sert pour les hémorroïdes et pour raffermir l’anus quand il est relaché étant appliqué dessus. 
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 Récapitulatif des formules Fournier à ce jour  

 

 

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