Paul-Félix-Joseph FLEURY (1885-1974)
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Né le 8 mai 1885 à Gien (Loiret), et après des études secondaires au collège des Barnabites de sa ville natale sanctionnées en 1902 par le baccalauréat ès-lettres, Paul Fleury, fils et petit-fils de pharmacien, se décide à son tour pour cette profession. Il entreprend son stage de pharmacie, alors d’une durée de trois ans, d’abord chez son père, Edouard Fleury, puis dans l’officine de Monsieur Gratier à Tonnerre. Il s’inscrit ensuite en 1905 à l’Ecole supérieure de pharmacie et à la Faculté des Sciences de Paris. Nommé interne en pharmacie des hôpitaux de Paris dès le concours de 1906, il obtient les certificats d’études supérieures de chimie biologique en 1907, de chimie générale et de physiologie générale en 1908, et est donc ainsi licencié ès-sciences, complétant sa licence en 1913 par le certificat de botanique ; le 1er avril 1909, il est reçu pharmacien de 1ère classe. Il entreprend alors les carrières parallèles, universitaires et hospitalière, nommé en 1912 préparateur du professeur Grimbert au cours de chimie biologique de l’Ecole de pharmacie de Paris où se déroulera toute sa carrière universitaire et reçu en 1914 au concours des pharmaciens en chef des hôpitaux psychiatriques de la Seine, dont il occupera divers postes. Dès 1909, il avait commencé des travaux de recherches, quelque peu ralentis par son service militaire d’octobre 1910 à septembre 1912 puis interrompus par sa mobilisation. A partir du mois d’août 1916, il est affecté au laboratoire de contrôle des produits agressifs dirigé par le professeur Delépine. Cependant, il obtient, le 15 juillet 1920, le diplôme supérieur de pharmacien avec un travail sur « l’action de l’iode sur l’acide arsénieux et ses dérivés phénylés » et, en 1924, le doctorat ès-sciences naturelles avec une thèse sur la laccase. Reçu en 1926 à l’examen d’aptitude à l’agrégation, il est institué agrégé des sciences physiques en 1928. Il exerce alors successivement les fonctions de chef de travaux pratiques de chimie analytique de 2ème année en 1929, de chimie biologique de 4ème année en 1930 et de chimie analytique de 3ème année de 1931 à 1937. De plus, de 1934 à 1936, il est chargé des conférences préparatoires de chimie organique puis, de 1937 à 1941, de l’enseignement de l’hydrologie et de l’hygiène. En octobre 1940, il est délégué dans les fonctions de professeur de chimie analytique avant d’être nommé dans cette chaire à compter du 23 juillet 1941 par arrêté du 28 mai. Deux ans plus tard, le 1er octobre 1943, il est transféré dans la chaire de chimie biologique par arrêté du 1er septembre. Il y succède au professeur Hérissey et il l’occupe jusqu’à sa retraite, le 30 septembre 1955. Il est nommé professeur honoraire par décret du 19 septembre et poursuivait encore pendant quelques années une fructueuse activité de recherches. Il s’éteignait à Paris le 2 septembre 1974, dans sa quatre-vingt-dixième année. Travaux scientifiques : L’œuvre scientifique du professeur Fleury a été exposée dans quelques deux cents notes ou mémoires. Elle a été consacrée principalement à la chimie analytique, minérale ou organique, à des recherches biochimiques, à l’étude de méthodes d’analyse biochimique et enfin, dans le cadre de ses fonctions hospitalières, à des applications pratiques dans le domaine de la pharmacie chimique et de la pharmacie galénique. Les plus importantes de ces recherches sont sans doute celles qu’il a consacrées d’une façon ininterrompue à l’action oxydante de l’acide periodique vis-à-vis des composés organiques. Il a ainsi apporté une très importante contribution « à l’étude d’un réactif si remarquable par la netteté et la sélectivité de son action et qui est devenu maintenant d’un usage courant ». Ses recherches biochimiques ont d’abord porté sur les « diastases » ou enzymes, objet de sa thèse de sciences avec la laccase et poursuivies par l’étude des rapports entre les phosphatases végétales et les pyrophosphatases, puis avec la phytase, etc. D’autres recherches importantes ont eu pour objet les esters phosphoriques et les conditions de leur hydrolyse tant par voie chimique que par voie diastasique. Avec un ouvrage sur les inositols, en collaboration avec P. Balatre et un livre de la collection Armand Colin sur les « diastases » en collaboration avec J. Courtois, Paul Fleury est surtout connu par ses « Fiches techniques de chimie biologique à l’usage des étudiants et des laboratoires » qu’il a créées et éditées pendant de nombreuses années et dont le succès a été attesté par la publication d’un très grand nombre de suppléments. Sociétés savantes, commissions et conseils, distinctions honorifiques Membre fondateur de la Société de chimie biologique en 1914, il en fut le président en 1941. Elu, en 1926, membre de la Société de Biologie, en 1921 membre résidant de la Société de Pharmacie, qu’il présida en 1948, et élu, le 4 décembre 1951, membre de l’Académie nationale de médecine. Membre titulaire de la Commission permanente du Codex, membre du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens, du Conseil supérieur de la pharmacie, du Conseil supérieur d’hygiène publique de France. Membre du Conseil de l’Université de Paris, du Comité consultatif de l’enseignement supérieur et du comité national de la recherche scientifique. Lauréat de l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris (1907), médaille d’or de l’Internat (1910), lauréat de la Société de pharmacie de Paris (1910), de l’Académie de médecine (1917) et de l’Académie des Sciences (1924 et 1946). Officier d’Académie (1922, Officier de l’Instruction publique (1927), commandeur de l’Ordre des palmes académiques (1962). Chevalier de l’Ordre de la Santé publique (1948). Officier (1957), commandeur par décret du 31 décembre 1963. Commandeur du Nicham Iftikhar (1948). Médaille d’honneur départementale et communale de vermeil (1949). Chevalier de la Légion d’honneur (1946), officier par décret du 5 mai 1955.
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Référence : G. Dillemann. Historique des facultés de pharmacie et de leurs chaires magistrales. Le Pharmacien Biologiste, Tome XIV, n°129, 1978 ? |