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Edouard-Jean-Pierre-Bernard FILHOL

Edouard  FILHOL (1814-1883)

 Edouard Filhol est né à Toulouse le 7 octobre 1814 et effectua ses études de pharmacie à Paris. Reçu en 1934 à l’Internat en pharmacie, il fut nommé Pharmacien chef de l’hôpital Beaujon en 1838. En juin 1841, il rejoint sa ville natale et enseigne la chimie à la faculté des Sciences. En 1855, il inaugura un cours de chimie agricole. Docteur en médecine (1848), il prend la direction de l’Ecole de Médecine et de Pharmaciede Toulouse (1858) et restera à ce poste pendant 26 ans jusqu’à sa mort le 25 juin 1883. Ses fonctions de professeur et de directeur, sa tâche de chercheur lui laisseront encore le temps de fonder le Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse, dêtre à plusieurs reprises conseiller municipal, administrateur des hospices et, pendant trois ans, maire de la ville.

La plupart de ses publications scientifiques furent faites à Toulouse, mais l’on peut noter que c’est devant la Faculté des Sciences de Paris que Filhol soutint, en 1844, sa thèse « Sur les changements de volume qu’éprouvent les corps pendant la combinaison ». Chargé de cours de toxicologie et expert auprès du tribunal, il perfectionna, dans la recherche des poisons minéraux, les méthodes de destruction de la matière organique et préconisa, en 1848, l’emploi d’un mélange d’acide sulfurique et d’acide azotique. A l’occasion de l »empoisonnement de Jean Caussé, Filhol publié en 1852, avec Causseran, un Rapport sur un cas d’empoisonnement par le phosphore. Beaucoup plus tard, en 1875, il donnera ses Recherches sur les moyens de reconnaitre les sophistications des cafés.

Parmi ses travaux de chimie, il faut citer sa Note sur la sulfhydrométrie (1868), sa Note sur l’action que l’hydrogène naissant exerce sur les composés d’arsenic, d’antimoine et de phosphore, en présence des alcalis (1877), et sa Note sur l’action que l’acide sulfurique exerce sur les sels de zinc et de manganèse (1879). Ayant abordé l’étude chimique des laits (de vache et de brebis) recueillis dans la région toulousaine, en 1848, il put écrire, avec N. Joly,en 1852, des recherches sur le lait qui obtinrent un grand prix de l’Académie royale de Médecine de Bruxelles et furent imprimées dans les Mémoires de cette Académie. Professeur de chimie agricole, il orienta ses travaux vers des questions ayant toujours un intérêt régional : Etudes sur l’ivarien enivrante, Recherches sur la composition des coquelicots, Note sur la chlorophylle. En collaboration avec E. Timbal-Lagrave, il donne en 1862 une Etude sur quelques cépages cultivés dans les départements de la Haute-Garonne et de Tarn et Garonne. Le principal objet de ses préoccupations restait pourtant l’hydrologie et plus particulièrement l’hydrologie régionale; l’eau des principales stations pyrénéennes a été méthodiquement analysée par lui et son oeuvre paraît capitale en ce domaine.

En 1849, il analyse les eaux d’Audinac, dans l’Ariège; elles sont comparables à celles d’Aulus et d’Encausse. il étudie les eaux d’Ax-les-Thermes, de Bagnères de Luchon, d’Eaux Chaudes, de Cauterets, de Barèges, de Saint-Sauveur, de Salies du Salat, d’Eaux Bonnes, etc. et peut publier à Toulouse en 1853, un volume de près de 600 pages sur les Eaux Minérales des Pyrénées. Recherche comprenant l’étude de l’action thérapeutique, la constitution chimique de ces eaux et la comparaison des ressources que les principaux établissements des Pyrénées offrent aux médecins. L’ouvrage,couronné par l’Institut, sera repris par son auteur en vue d’une nouvelle édition, mais il ne paraitra, par les soins du Dr Léon Joulin, qu’après la mort de Filhol, en 1888. Il a publié séparément l’analyse chimique des eaux minérales de Carmoux (1854), d’Ussat (1856), de Cauterets (en 1861), de Bagnères de Bigorre (1861), de Saint-Christau de Lurbe et de Labarthe-de-Rivière (1863 et 1864), de Bagnères-de-Luchon (quartier de Sourrouil) (1874), de Bonnes (Basses-Pyrénées) (1877), d’Aulus (1879), de Campagne (Aude) (1882), etc.  Edouard Filhol s’est même intéressé à la fin de sa vie à l’analyse de diverses eaux minérales du Japon (1878) et en particulier aux eaux de Koussats (1877) ; il a publié plusieurs études générales sur les eaux sulfureuses des Pyrénées et n’a pas négligé celle des eaux potables de sa région. Dès 1852, devançant Urbain et Bardet, Fihol avait appliqué la spectroscopie ) l’analyse hydrologique. Ce n’est donc pas sans raison que, hélas, quelques années plus tard après sa mort, une chaire d’hydrologie fut fondée – la permière en France, à Toulouse.

Il serait encore plus nécessaire de citer ses travaux sur certains ossements préhistoriques, sur la chutes d’aérolithes en Haute-Garonne, de mentionner le rôle qu’il joua dans la carrière de Dorvault en lui faisant attribuer, en 1848, pour son travail sur la magnésie, la plus haute distinction du concours de la Société de Médecine,Chirurgie et Pharmacie dont il était le rapporteur. Il faudrait préciser son importante contribution, quatre années plus tard, dans la création de la Pharmacie Centrale.

Le toulousain Edouard Filhol, qui suivant la formule du professeur Vincent Brustier, a laissé la réputation d’un savant chimiste, d’un profond érudit, d’un administrateur averti, et d’un homme de bien, reste une des gloires les plus authentiques de la science pharmaceutique française.

Filhol était membre de la Société de Pharmacie (1839) et fut Président de l’Académie des Sciences.

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