Pot canon bleu persan, Nevers, vers 1650.
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Pot canon à piédouche et son couvercle, décoré en blanc fixe d’étain sur fond de cobalt bleu persan, au col, d’une frise de feuillage, au pied, d’acanthes, sur le corps, d’un décor de feuillages, oiseau et fleurs, dans un cartouche, l’inscription : V. Basilicon. Très bel état. Nevers, vers 1650. Hauteur : 28 cm avec le couvercle. Ce vase porte deux étiquettes ; l’une de la collection Tumin avec un curieux rébus (tue-main) inspiré de la 64° devise de Paradin, l’autre des Arts Décoratifs (n°159 de l’Exposition de 1932).C’est en 1883 que fut dispersée, au bénéfice de la maternité, la collection de la pharmacie de l’Hôpital Saint-Joseph de Moulins ; cet ensemble comportait deux vases de montre, 37 chevrettes, 2 bouteilles et 102 pots canons. Il aurait été offert à l’hôpital par Marie Felici Orsini, duchesse de Montmorency, veuve du gouverneur du Languedoc rebelle décapité à Toulouse en 1632. De 1632 à sa mort en 1666, la duchesse, exilée à Moulins, se consacra aux bonnes œuvres et participa en particulier en 1645-1648 à la création de l’Hôpital Saint-Joseph, avec des religieuses venues de La Flèche. Il est probable qu’elle commanda à Nevers cette série de pots bleu persan. L’onguent Basilicon (royal), ou suppuratif, composé de cire jaune, suif de mouton, résine, poix et térébenthine, était appliqué sur les plaies pour « digérer les humeurs et avancer les suppurations ».
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Voir Louis Cotinat : Vases de l’Hôpital Saint-Joseph de Moulins, Revue d’Histoire de la Pharmacie, XVII, n°244, mars 1980. Source : Galerie R. Montagut |