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 Albarello attribué à Estève, Montpellier, fin XVI° siècle.

 

 
     Albarello à léger piédouche, renflements en côtes de melon, décorés d’une banderole d’acanthes ocre sur fond bleu pâle, la partie centrale comportant un écriteau bleu à grotesques, un portrait de Jephté dans une réserve jaune clair se détachant sur un fond vert de cuivre bouillonnés à rinceaux de deux jaunes ; inscription : V. Pompholyg. En caractères romains.

Sautes d’émail et manque au pied restaurés.

Montpellier, attribué à Pierre Estève, fin XVI° siècle.

Hauteur : 23,5 cm ; contenance approximative : 1050 ml environ.

La production de la région Nîmes-Montpellier à la fin du XVI° siècle, après avoir bénéficié longtemps de l’intérêt d’amateurs comme Dehlinger, Chompret et Thuile, de conservateurs comme M. H.P. Fourest et Mme J. Giacomotti, de marchands comme Jean Nicolier, paraît traverser aujourd’hui une sorte de purgatoire. L’authenticité d’un certain nombre de ces pièces ayant même été mise en doute, j’ai demandé au laboratoire de recherches de l’Université d’Oxford, incontestable spécialiste en la matière, d’effectuer un test de thermoluminescence qui a permis de prouver que cet albarello a été fabriqué il y a 350 à 540 ans (1). Il n’en demeure pas moins que l’étude de ce groupe de faïences mériterait d’être reprise avec le soin que nos voisins italiens et anglais portent à la majolique italienne. L’écriteau bleu à profils grotesques et la réserve à fonds jaune clair permettent de rapprocher cette pièce, dans l’état actuel de nos connaissances, de la série dite des Rois de France, que Jean Thuile avait attribuée à Pierre Estève (2).

L’onguent Pompholyx contre les ulcères des jambes était un antivariqueux à base de suc de morelle, d’huile rosat, de cire, de céruse, de plomb, de tutie, et d’encens ; dû à Nicolas d’Alexandrie, sa formule était proche du célèbre emplâtre céroène des Miramiones.

 

 
 

(1) Certificat n° 481 e1 du 18 décembre 1987.

(2) J. Thuile: La céramique à Montpellier du XVI° au XVIII° siècle, Paris, 1943.

Exposition Musée Fabre : La faïence de Montpellier, 1962.

Source : Galerie R. Montagut

 
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