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 Deux chevrettes, Montpellier, fin XVIe et XVIIe s.

   Deux chevrettes en faïence blanche, portant, l'une (A) un cartouche horizontal manganèse avec l'inscription : S. de limonibus, l'autre (B) une armoirie polychrome sur l'anse avec les armes des Carmes et leur devise : Zel. Zela, Su, Pio, domi. Dio, et l'inscription S. limonu. Entre une palme et un rameau d'olivier croisés et une guirlande de fruits.

H. : 23,5 cm (7,5 menus de Montpellier)

C. : 1580 ml (5 lb médicinales de Montpellier)

H. : 20,5 cm (6,5 menus du pan de Montpellier)

C. : 950 ml (3 lb médicinales de Montpellier)

Ces deux chevrettes montrent l'évolution des formes et des décors à Montpellier. La plus grande, avec son bec à pans, son anneau plat reliant la panse du piédouche, son décor en relief de mufles de lion à l'attache du bec et de la poignée, a exactement la même forme que la chevrette de la série fleurdelysée des Rois de France, conservée au Musée de la Société Archéologique de Montpellier (1) et doit être considérée comme une sorte de « compendiario », ou simplification (par économie ?) contemporaine du riche décor bien connu (2). L'autre est semblable, plus petit, à une paire de chevrettes, de 24 cm, conservées au musée ded Sèvres (3) ; l'inscription autour des armes des Carmes est l'abréviation de leur devise : Pro Domino Deo Exercituum zelo zelatus sum (4). Les deux inscriptions désignent le même produit (sirop de limon), l'un au génitif (limonorum, de citrons) l'autre à l'ablatif (de limonibus, fait à partir de).

2) Montagut (R.): La céramique pharmaceutique dans le Midi de la France à la fin du XVIe et au début du XVIIe s., in Bulletin de l'Académie de Moustiers, 1992

3) Fréal (J.): Les pots d'apothicaire, Paris, 1982, p. 141.

4) Drey (R.E.A.): Identification présulée d'emblèmes…, Revue d'Histoire de la Pharmacie, n°270, sept. 1986, fig. 5.

Source : Galerie R. Montagut