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Vase à Thériaque, Montauban (?), XVIII° siècle

   Vase à thériaque et son couvercle, de forme cylindrique aplatie, en faïence polychrome, décoré en bleu, jaune pâle et manganèse, sur le couvercle, d’un monstre marin, branchages fleuris et bouquets, sur le corps, d’un grand cartouche à quadrillages, draperies et branchages, portant l’inscription : THERIAQUE. et de deux lézards formant prise.

Sud-Ouest, Montauban (?), deuxième moitié du XVIII° siècle.

hauteur : 47 cm.

Ce vase de « monstre » en forme de fontaine d’appui, d’allure massive, à la terre jaunâtre, aux couleurs « coulées », est un bel exemple de la production provinciale du XVIII° siècle. On notera l’utilisation par le peintre des coulures dans l’émail pour donner aux trois animaux figurés un aspect ondé, ce qui était défaut devenant ainsi parti pris naturaliste. On peut rapprocher cette pièce des pots droits conservés à Montauban et provenant de deux vieilles familles protestantes de la région, et d’un pot publié par H.P. Fourest et P.N. Sainte-Fare-Garnot (1).

Ce vase a appartenu au professeur Odilon Lannelongue (1840-1911), célèbre chirurgien ami de Gambetta et président de l’Académie de Médecine ; il a été exposé au Musée de Castera-Verduzan (Gers). Claire Dauguet et Dorothée Guillemé Brulon viennent de le publier aux éditions Massin, p.68, fig.88 (2).

« Le premier et le plus excellent des remèdes de toute la médecine » tel est l’un des moindres superlatifs appliqués à la Thériaque au XVII° siècle. Un des plus consommés aussi, objet de tous les soins et de toutes les falsifications. Même Lémery raillait discrètement ce remède « plus savant que celui qui le donne ». Au reste, on peut se demander si sa concentration en opium (dix fois moins que le laudanum mais plus que l’Elixir parégorique) n’a pas été aussi la cause de son stupéfiant succès.

(2) Claire Dauguet et Dorothée Guillemé Brulon: Les pots de Pharmacie, Paris, 1987.

Source : Galerie R. Montagut