Chevrette, Nevers (?), fin XVII° siècle et son réassortiment.
|
||
N°1 : chevrette marquée S. De. Tunica, décorée au poncis sur un émail bleuté, sur le col, d’un décor floral Wang-Li, sur la panse de deux profils d’aigle, sous le bec d’un masque moustachu. N°2 : chevrette marquée O. Lumbric, décorée à main levée, sur émail blanc, à l’imitation de la précédente. Nevers et sa région, fin XVII° siècle. Hauteur : 20,5 cm. Restauration ancienne à l’anneau du n°1. On reconnaîtra dans le rapprochement de ces deux pièces l’importance de la question des réassortiments dans la faïence pharmaceutique. Il est probable, en effet, que dans un cas on a affaire à un spécimen de la commande primitive, au décor tout à fait élaboré, avec une précision qui, sans l’émail bleuté, ferait penser à Clerissy, d’autant plus qu’on connaît un plat de Viry qui présente des têtes d’aigles très proches (1) ; dans l’autre cas une terre moins fine, un émail plus pauvre, un décor relâché dans lequel un artisan local aura essayé de reproduire le modèle qui lui était proposé. S. De. Tunica : sirop d’œillet des jardins, ou œillet giroflée. Il fortifie l’estomac, et « réjouit le cœur en raréfiant le sang » (Lémery). O. Lumbric. : l’huile de lombrics, ou vers de terre, était encore inscrite au Codex au début du XIX° siècle et utilisée dans le traitement externe du rachitis, de la goutte et du rhumatisme.
|
||
(1) Marguerite Desnuelle: La Faïence à Marseille au XVII° siècle, 1984, p. 16-17. Source : Galerie R. Montagut
|