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fiche10

 

 Deux chevrettes polychromes, Montpellier, vers 1650.

 

 

 
 

   Deux chevrettes à anse plate et bec évasé, décorées en bleu cobalt et jaune d’antimoine sur fond blanc, de branchages emmêlés et de fruits, de bandes horizontales alternées sur les anses, une réserve courant sur la partie centrale de la panse et destinée à recevoir une étiquette et inscription, émail intérieur bleuté.

Bel état, petite restauration à l’un des becs.

Montpellier, vers 1650.

Hauteur : 22,5 et 23 cm ; capacité : 1590 ml environ.

Ces deux belles chevrettes polychromes posent un intéressant problème d’attribution. La présence d’un anneau confirme une origine française, mais on pourrait hésiter entre Lyon et Montpellier. Trois types de rapprochement sont possibles, qui nous font pencher pour Montpellier :

  • – la forme: l’anse aplatie se retrouve sur une chevrette vert et manganèse que nous avons publiée en 1986; le pied creux, non émaillé, et portant visible les traces de tournage se retrouve sur les chevrettes d’Ollivier (cf. fiche n)6).
  • – Le décor: les fruits jaunes à côtes, semblables à des melons, paraissent dérivés des «fruits enveloppés» typiques de Montpellier au début du XVII° siècle. Mieux, le caractère plus naturaliste de la représentation des tiges ligneuses et probablement grimpantes, permet ici de proposer d’identifier les «fruits enveloppés» comme des melons d’eau (cucurbita citrulus) ou mieux, des coloquintes (cucumis colocinthis). On sait que la pulpe de coloquinte était un purgatif violent, dont Vauquelin a extrait la colocynthine; cette plante se retrouve dans les traités grecs et arabes et entrait dans nombre de préparations de l’époque.
  • – La capacité: identique à celle des chevrettes d’Ollivier (cf. fiche n°6), c’est-à-dire 1590 ml environ, et en général de la plupart des chevrettes de Montpellier à cette époque.
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       Source : Galerie R. Montagut  
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