2 albarelli « a istoriato », Casteldurante, vers 1563
|
||
Deux albarelli polychromes à décor historié exécuté en bleu, jaune roux vert, bistre et rehauts de blanc, figurant des scènes bibliques (respectivement Job et Josué), et armorié au revers d’un taureau et d’un tour au naturel, accompagnés d’une bande de gueules brochant sur le tout ; ils portent les inscriptions : Sy. DE DVABV IN. R° et PILLE. ARTETICE. MESUE. Fractures et restaurations aux épaulements Casteldurante, vers 1563, attribués à Andréa da Negroponte. Hauteur : 30 cm et 17 cm M. Rudolph E.A. Drey a publié (1) en 1985 une série de « très rares » pots de pharmacie « a istoriato » dont il a pu retrouver neuf exemplaires dans des musées ou collections à Pesaro, Londres, Washington et Turin, auxquels il a joint deux albarelli du Louvre (2), caractérisés par le type de décor, les armoiries reproduites en cartouche au verso ; ces armes sont inconnues à Renesse et Rietstap. Le Dr Johanna Lessamnn a proposé de rapprocher cette série d’une coupe signée Andrea da Negroponte conservée à Arezzo et d’un plat au Victoria and Albert Museum cf (1) fig.I, qui comporte une scène identique à celle du grand albarello présenté ici. Dans le plat de Londres, il s’agit de Diogène, reconnaissable à son tonneau, alors qu’il nous semble pouvoir reconnaître ici la colère d’Elihou : « Considère les cieux et vois, contemple les nues, comme elles te dominent. » (Job : 35, 5). La scène du petit albarello pourrait se rapporter à Josué (1) Sy. DE DVABV. IN. I° : Syrupus de duabus radeicibus (fenouil et persil) in rosato, c’est-à-dire fabriqué avec de l’eau de roses ; ce sirop est « propre pour exciter l’urine et pour lever les obstructions » (Lémery). PILLE, ARTETICE, MESUE. : Pillulae artefice Mesue, ou pilules selon Mesué, également appelées pilules de Mézéreum, un purgatif violent qui n’était déjà plus guère employé à l’époque de Lémery.
|
||
1) Revue d’Histoire de la Pharmacie, n°264, mars 1985, pp. 9 à 12.
2) Jeanne Giacomotti: Catalogue des majoliques des musées nationaux, Paris, 1974, n° 792 et 793. Source : Galerie R. Montagut |