Les publicités pharmaceutiques de petit format
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Publicité pour la Musculosine Byla
Collection B. Bonnemain |
1. Les documents au format carte postale |
Publicité pour la Farine Lactée SALVY
Collection B. Bonnemain
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La publicité pharmaceutique, très présente au début du XXe siècle, va se développer encore et atteindre son apogée dans les années 1960 avant qu’une législation sévère vienne considérablement réduire les marges de manoeuvres des annonceurs pour les publicités destinées aux professionnels de santé et encore plus aux patients. Cette exposition temporaire, en deux volets, est consacrée aux publicités de petit format, souvent sous la forme de cartes postales mais pas uniquement : on trouve des bons points pour les enfants, des jeux et marques de jeux, des petits buvards, des aides mémoires, etc. Cette richesse documentaire mérite d’être mieux connue et diffusée à travers notre site comme une référence de ces publicités anciennes souvent de très bonne qualité iconographique. Il s’agit ici d’une toute petite sélection parmi les milliers de documents qui furent diffusés par l’industrie pharmaceutique et les pharmaciens d’officine au XXe siècle. |
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Publicité du Laboratoire de l’AEROCID (1938) (Recto). Collection B. Bonnemain |
Il est extrêmement difficile d’adopter une classification satisfaisante de ces « éphémères ». Nous allons dans un premier temps nous intéresser aux format « carte postale ». Ces documents avaient deux objectifs essentiels : 1°) faire connaitre le produit, non seulement aux médecins prescripteurs qui les recevaient gratuitement, mais aussi aux personnes auxquelles ils écrivaient sur ce support ; 2°) être un support d’information, et d’échange avec le laboratoire, pour demander par exemple des échantillons gratuits de la spécialité. Dans certains cas, la carte postale était destinée au médecin mais ce dernier ne pouvait pas s’en servir comme telle. C’était un simple document d’information dans un format réduit. On peut aussi trouver très fréquemment un document publicitaire de grand format, avec une carte postale détachable associée permettant de demander un échantillon du produit. |
Publicité du Laboratoire de l’AEROCID (1938) (Verso), avec une carte postale détachable à envoyer au laboratoire pour obtenir un échantillon gratuit. Collection B. Bonnemain |
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Les thèmes abordés sur ces cartes de petit format étaient très divers : la géographie (les régions de France, par exemple), les traditions populaires, les tableaux ou oeuvres d’art célèbres, les dessins humoristiques ou destinés aux enfants, les sites touristiques ou les sites d’intérêt médical, la représentation des produits eux-mêmes, etc. Ces cartes pouvaient avoir différentes origines : |
Publicité de la Pharmacie DEVILLERS, pharmacien à Vincennes (94) (Recto). Cette carte était le support pour réaliser un coloriage sur la base du modèle petit format associé. Collection B. Bonnemain |
Publicité de la Pharmacie DEVILLERS, pharmacien à Vincennes (94) (Verso). Collection B. Bonnemain |
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Le Petit Poucet. « L’arrivée des enfants perdus au palais de l’Ogre » Collection B. Bonnemain |
Les illustrations étaient souvent destinées aux enfants. Ainsi, on peut examiner les publicités pour le Rob LECHAUX à travers deux exemples de cartes postales représentants les contes de Perrault : le petit chaperon rouge et le petit poucet. Toute une série de carte sera ainsi publiée, racontant différents épisodes de ces contes. Au dos, on peut voir que l’éditeur est la Pharmacie Normale dépositaire du produit.
La Pharmacie Normale de Bordeaux, nous dit le texte au verso, « est une des plus importantes du Sud-Ouest de la France. Son débit est considérable, ses produits sont toujours très frais, parce qu’ils sont constamment renouvelés. C’est la seule maison produisant en grand, la seule pouvant vendre à des prix réduits et toujours réguliers des marchandises de première qualité. Laboratoire d’Analyses Chimiques ».
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Le Chaperon Rouge : « Sur ta tête mets fillette ton chaperon de velours, garde toi du loup qui guette sans t’arrêter vite cours ». Collection B. Bonnemain |
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A propos du Rob LECHAUX, il faut rappeler l’article de Pierre Julien dans notre Revue en 1988* : il indiquait que certains produits, dont le Rob Lechaux avait eu le privilège d’une publicité rédactionnelle en rime. On pouvait lire dans le Courrier français du 10 octobre 1886 le poème suivant à la gloire de ce produit : » Aux Buveurs dont le Sang doit être L’impureté du sang, l’âcreté des humeurs, * P. Julien. Publicité rédactionnelle rimée en 1886. RHP, 1988 : 171-173 |
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Mais l’approche la plus courante était d’utiliser une carte postale illustrée d’un paysage, d’un monument, d’un musée, associée d’une façon ou d’une autre au médicament.
Ainsi, le sirop DESCHIENS avait des cartes postales sur les monuments de Paris dont on voit ici un exemple avec la place de la Concorde. OZOL se focalise aussi sur les monuments tels que le Théâtre Romain d’Orange, avec le commentaire suivant : « Ce superbe monument, bâti par les descendants des Colons Romains envoyés à Orange sous Jules César, s’adosse à la colline qui domine la ville… Louis XIV aurait dit devant cette masse « C’est la plus belle muraille de mon royaume ».
On peut lire au verso de la carte « Cinquante mille médecins du monde entier prescrivent le Sirop de DESCHIENS à l’hémoglogine : dans anémie, débilité, faiblesse générale, surmenage, convalescences, etc. Brochure B2 envoyée gratuitement sur demande. Deschiens, docteur en pharmacie, 9 rue Paul-Baudry, Paris 8°. »
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Publicité des Laboratoire DESCHIENS Collection B. Bonnemain |
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Publicité du Laboratoire de l’OZOL Collection B. Bonnemain |
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La Pharmacie BOISSON présente une vue de Bormes à l’occasion de sa publicité sur le bain antiarthritique PINARD. Les eaux minérales de Vals illustrent leur carte postale avec le batiment des eaux des Sources Perles. C’est aussi le choix fait pour la publicité pour les Neutroses-Vichy où l’illustration est une vue du Casino et des jardins de Vichy. C’est encore le cas avec les sources de FONCIRGUE où la photographie est une vue de la ville.
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Publicité de la Pharmacie BOISSON pour le bain antiarthritique PINARD Collection B. Bonnemain |
Publicité de la Pharmacie BOISSON pour le bain antiarthritique PINARD Collection B. Bonnemain |
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Publicité pour les eaux minérales VALS Source PERLES Collection B. Bonnemain |
Publicité pour les eaux minérales VALS Source PERLES Collection B. Bonnemain |
Publicité pour les eaux minérales des Sources de FONCIRGUE Collection B. Bonnemain |
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Publicité pour NEUTROSES-VICHY Collection B. Bonnemain |
Publicité pour NEUTROSES-VICHY Collection B. Bonnemain |
Publicité pour les eaux minérales des Sources de FONCIRGUE Collection B. Bonnemain |
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Publicité des Laboratoires SAREIN pour Enterosalicyl, Sulfosalyl, Sulfiode et Baume Sarein Collection B. Bonnemain |
Quant aux Laboratoires SAREIN, ils montrent une photo de l’avenue Marigny, à Paris, avec le commentaire suivant : « Seuls les marronniers, les chaises, les pâtés de sable et les femmes « bavardes » ou « coquettes » ont résisté au temps. L’ombre est toujours épaisse et douce sur l’avenue des Champs-Elysées, l’allure y est encore nonchalante le dimanche, mais Rose Valois ou Caroline Reboux livrent maintenant leurs « bibis » dans de bien plus élégants cartons que ceux portés lors à dos d’homme. »
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Publicité des Laboratoires SAREIN pour Enterosalicyl, Sulfosalyl, Sulfiode et Baume Sarein Collection B. Bonnemain |
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On peut trouver d’autres exemples de photographies de paysages comme celle utilisée pour l’huile de foie de morue de la société NORWAY, où il s’agit ici de la frontière entre la France et la Belgique au niveau de Wervicq-Sud. La particularité de cette carte est d’être pré-imprimée et destinée au Comptoir des pêcheries de Norvège, pour passer une commande du produit (au litre).
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Publicité pour l’huile de foie de morue Marque « NORWAY » Collection B. Bonnemain |
Publicité pour l’huile de foie de morue Marque « NORWAY » Collection B. Bonnemain |
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Publicité pour le Lait d’APPENZELL Collection B. Bonnemain |
Le Lait d’APPENZEL, quant à lui, est associé à une photographie d’un pont de Paris, le pont SULLY, où une famille se repose sur les berges. Bien que non datée, on peut penser que la photo date du début du XXe siècle.
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Un cas un peut particulier se présente avec VEGEPHOS. Le Laboratoire commercialisant ce produit avait en effet associé un « carnet de bridge » pour marquer les points du jeu, à une carte postale représentant l’hôtel d’Aumont, ancien hôtel de la Pharmacie Centrale de France de Dorvault.
Publicité pour le VEGEPHOS Collection B. Bonnemain |
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Publicité pour le VEGEPHOS
Collection B. Bonnemain |
Publicité pour le VEGEPHOS Collection B. Bonnemain |
Publicité pour le VEGEPHOS Collection B. Bonnemain |
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Enfin, la société PAUTAUBERGE a publié de très nombreux documents publicitaires et une série importante de cartes postales illustrées, en couleur, représente les chateaux de la Loire dont on voit ici deux exemples avec la chateau de Langeais et celui de Chambord. Au verso de chaque carte, on peut lire un bref résumé sur l’histoire de chaque chateau.
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Publicité pour la solution PAUTAUBERGE Collection B. Bonnemain |
Publicité pour la solution PAUTAUBERGE Collection B. Bonnemain |
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Mais on trouve aussi de nombreux exemples où l’image mise en avant est celle d’un musée comme ici la publicité de COUTURIEUX pour le Lantol. La photographie est celle de la salle Houdon du Musée du Louvre. On peut rapprocher cette illustration de la publicité pour le Peptofer du Dr JAILLET représentant la statue de Hercule au repos, présentée également au Musée du Louvre. De façon plus générale, les oeuvres d’art inspirent très souvent la publicité pharmaceutique de l’époque. |
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Publicité pour le DENTOL de la Maison FRERE (Recto) |
Quand la Maison Frère fait une publicité sur le Dentol, elle illustre ici par une « crucifixion » de Rubens. On peut lire au verso de la carte : »CADEAU. Il suffit d’envoyer à la Maison L. FRERE, 19 rue Jacobn Paris, un franc en timbres-poste, pour recevoir franco par la poste un délicieux coffret, contenant un petit flacon de DENTOL, une boite de pâte DENTOL, une boite de poudre DENTOL et un tube de savon DENTOL ».
Pour Horsine, les auteurs ont choisi le tableau de Rembrandt, les Staalmeesters. Ce terme désignait le syndic de la Guilde des drapiers….
Publicité pour HORSINE, à base de suc de viande de cheval |
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Tableau de Rembrandt, les Staalmeesers Photographie en couleur du tableau |
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Publicité pour lle DENTOL de la Maison FRERE
Collection B. Bonnemain |
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Une autre carte postale du Dentol (Maison FRERE), qui bénéficiait d’un budget publicitaire confortable, monte un dessin de Alphonse LALAUZE représentant la défense d’un village pendant la Guerre de 1914-1918. On peut aussi signaler la carte postale du Sirop DESCHIENS illustrée par une peinture de David sur la distribution des aigles par Napoléon. Il est mentionné que l’oeuvre est au Musée de Versailles, avec le texte suivant : « Serment de l’armée à l’Empereur en 1804. Collections des chefs-d’oeuvre des Musées. Photographie des couleurs. Deschiens éditeur. » |
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Publicité du Laboratoire DESCHIENS Collection B. Bonnemain |
Toujours dans les dessins et peintures, on peut remarquer les deux cartes postales du Sirop DESCHIENS. Derrière les deux images, on peut lire le texte suivant : « Consultez votre médecin (ce qu’il faut toujours faire quand on souffre) sur le Sirop de Deschiens ( à l’Hémoglobine) prescrit par plus de 30.000 docteurs des plus éminents du monde entier, dans : Anémie, Neurasthénie, Faiblesse, Maladies de Poitrine, Convalescence, Surmenage, etc. Supérieur au fer, à la viande crue et à son jus. Admis dans les hôpitaux de Paris. Dépôt général : Etablissements Deschiens, 9 rue Paul-Baudry, Paris et Pharmacies ». | ||
Publicité Capmartin pour le sirop Jane Collection B. Bonnemain |
Dans les peintures et dessins, il faut signaler la belle série des cartes postales CAPMARTIN, illustrées par les Chateaux de la Loire. Cette série est remarquable par la qualité des dessins mais aussi par ce qui figure au verso. Sur la face où l’on est censé écrire, on peut voir quelques dessins à visée pédagogique dont voici quelques exemples. Ce sont des publicités pour le sirop Jane ou pour d’autres produits CAPMARTIN, à Blaye en Gironde. On peut lire sur certaines cartes : « Il faut bien se rappeler que les Rhumes sont aujourd’hui guéri en quelques heures par le Sirop Jane Bromoformé. Exigez le vrai sirop Jane dans toutes les pharmacies ». Sur d’autres cartes, le texte est le suivant : « Si l’on vous prescrit un traitement bromuré, accordez la préférence au siro sédatif polybromé LAVOIX, à l’écorce d’oranges amères. Indiqué dans toutes les formes de la névrose, spécifique de la Neurasthénie. Efficacité radicale. »
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Publicité Capmartin pour le sirop Jane Collection B. Bonnemain |
Publicité Capmartin pour le sirop Jane Collection B. Bonnemain |
Publicité Capmartin pour le sirop sédatif polybromuré Lavoix Collection B. Bonnemain |
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Au dos des publicités Capmartin, on peut voir des petits encadrés : des « messages » destinés à insister sur certains points clefs concernant le vin. Le premier message indique que « l’absinthe est de l’épilepsie en bouteilles ». Un autre message rappelle : « il faut dire et redire que le vin naturel est le seul remède efficace contre l’alcoolisme » ! et un autre insiste : « Le vin est la boisson la plus alimentaire, la plus précieuse et la plus énergique ». On peut lire aussi « le vin naturel est favorable à la santé et donne aux populations qui en usent habituellement une vigueur particulière ». Autant de message qui passeraient très mal aujourd’hui !! | |||
Publicité Capmartin pour le sirop Jane (détail au verso) Collection B. Bonnemain |
Publicité Capmartin pour le sirop Jane (datail au verso) Collection B. Bonnemain |
Publicité Capmartin pour le sirop Lavoix (détail au verso) Collection B. Bonnemain |
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Les eaux minérales ont inspiré un grand nombre d’artistes et de publicistes au début du XXe siècle, très souvent sous la forme d’affiches. La station de Vichy en a beaucoup bénéficié mais aussi beaucoup d’autres, comme ici la source Badoit Saint Galmier.
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Sur cette image qui représente un alchimiste dans son laboratoire, on peut lire le texte suivant au bas de la carte : « Dans le sein de la nuict tragique, Le site de la ville de Saint Galmier indique que cette eau minérale gazeuse naturelle, déjà prescrite au XVIIIème siècle par les médecins locaux, était sans doute appréciée antérieurement par les Romains puisque des thermes ont été découverts sous l’emplacement actuel de l’usine Badoit. L’eau de Badoit jaillit naturellement gazeuse sous pression à une température constante de 16° dans un captage profond de plus de 100 mètres creusé dans le granit.
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Aux alentours de 1880, un pharmacien, Pierre BYLA, fonde à Paris les Laboratoires BYLA pour la recherche et la fabrication de produits biologiques médicinaux. Les laboratoires sont implantés à la fois à Paris, 26 avenue de l’Observatoire, et à Gentilly, au 89 de la rue de Montrouge, ville où Pierre BYLA demeure et exerce. En 1911, il installe à Gentilly, au 9 rue de Montrouge, qui deviendra successivement rue Pierre Byla, puis rue Salvador Allende, « une usine à vapeur avec une annexe électrique et à vapeur » pour la fabrication des préparations opothérapiques animales et végétales. L’usine est ainsi dotée de laboratoires d’analyse, de concentration dans le vide ou à basse température, de ferments et d’organothérapie, de peptones, d’appareils d’extraction, d’étuves, de centrifugeuses, de filtres, de presses
La Musculosine fait partie des produits phare de la société au début du XXe siècle.
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La société Chatelain que nous reverrons souvent cité dans les publicités pharmaceutiques avait investi des budgets considérables en publicité pour ces trois produits phares : Globeol, Jubol et Pagéol qu’on peut classer globalement dans les médicaments des pathologies digestives et des reconstituants.
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La pathologie digestive a, de tout temps, été à l’origine de nombreux traitement, et pas seulement le clystère, mais aussi les médicaments les plus variés. Parmi tous les troubles digestifs, la constipation fit couler beaucoup d’encre. Louis XIII avait sans doute battu un record avec ses 312 lavements pris en un an. François Bourgeois, chanoine de Troyes, fut trainé en justice par la bien nommée Etienne Boyau qu’il n’avait pas rémunérée pour les deux-mille-cent-quatre-vingt-dix lavements administrés par ses soins en deux ans, parfois au rythme infernal et quotidien de six ! Heureusement, le Jubol, « laxatif physiologique », remplace tous les autres traitements !!
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Quant au reconstituant, la fatigue est un état qui fut de toutes les époques et bien des substances et médicaments ont été proposés pour lutter contre ce problème. On utilisa très souvent le sang ou l’hémoglobine (comme c’est le cas pour le Globéol). Parmi les produits à succès et pour lesquels la publicité fut gigantesque, on peut citer bien sûr la
musculosite Byla, Horsine, Opocèdes (Laboratoire de l’Aerocid), le sirop Deschiens, le Fer Bravais, et beaucoup de produits à base de vitamines, calcium, Kola, etc.
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Publicité pour le Gargarisme de LUCHON, délicieuses dragées à l’aconit sauvage du pays de Luchon (Laboratoire SAUBA)
Collection B. Bonnemain |
Les publicités pour les « maux de l’hiver » (toux, angine, grippe…) ont été très nombreuses : les pastilles Géraudel, les pastilles Poncelet, l’élixir antibacillaire du docteur Roques, le sirop émulsif Richou, le Thermogène, les pastilles Valda en ont été largement bénéficiaires. On voit ici l’exemple du gargarisme de Luchon, des Laboratoires SAUBA, à base d’aconit, une renonculacée poussant à l’état sauvage qui contient plusieurs alcaloïdes dont l’aconit, l’aconitine et la napelline. La plante est représentée dans les mains du cueilleur local accompagné de son chien.
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On peut lire sur cette carte postale : « le Révulsif Salvone sent bon, ne brule pas la peau et guérit instantanément ». La commission ne publicité aurait sans doute du mal aujourd’hui à accepter ce genre d’affirmation !
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Publicité pour la Vasolaxine (Fournier Frères) « Ce trésor merveilleux que ma main vous dispense, Vous pouvez avec lui braver en assurance Tous les maux que sur nous l’ire du ciel répand » (L’amour médecin) |
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On pouvait lire au dos de cette carte : » Ordre du colonal : « Que tout homme allant aux manoeuvres soit muni d’un flacon Spécifique Victorieux : je ne veux plus de trainard » Le Spécifique Victorieux adopté depuis 15 ans par l’Armée française guérit radicalement les cors aux pieds. Préparateur : Victorieux, pharmacien de 1ère Classe à EYMET (Dordogne) * Ces deux noms étaient des « mentions mobiles » qu’on pouvait changer en fonction de la ville concernée.
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Dans de très nombreux cas, la carte n’est pas destinée à être envoyée par le médecin à la personne de son choix, mais sert de support d’information sur le médicament. On en voit ici quelques exemples avec Thomas, Dausse, Scott, etc. |
Publicité pour la Bardane
d’étain stabilisée de Dausse (Antifuronculeux) Collection B. Bonnemain
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L’émulsion SCOTT fait partie des innombrables reconstituants qui étaient proposés au début du XXe siècle. La très abondante publicité que déploya l’émulsion Scott repose entièrement sur l’image du « pêcheur au merlan ». Connue comme élément élément nutritif et fortifiant de première nécessité, l’huile de foie de morue était fortement conseillée pour la croissance des enfants (d’où le dessin de l’enfant imitant son père) et fut largement prescrit dans les cas d’asthénie, d’anémie, de rachitisme, de xérophtalmie, de tuberculose et de bronchite.
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Un rappel sur le Laboratoire DEBAT
Le 10 juillet 1920, François Debat fonde la Laboratoire qui portera son nom. En 1926, François Debat et sa famille s’installent à At Cloud, où, dit-il, « l’air sera meilleur pour les enfants ». Il achète à Garches un terrain où sera installé son entreprise. Après la période difficile de la 2° guerre mondiale, François DEBAT présente sa candidature à la section libre de l’Académie des Beaux-arts et devient académicien le 26 Mars 1947. François Debat est mort en 1956
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C’est son fils Jacques qui prend la relève. En 1972, ce dernier créé dans la maison familiale de Saint Cloud un « centre d’études pour la préservation de la vie et la protection de la nature ». Le 23 Mars 1979, Jacques Debat prend sa retraite à 65 ans. Pierre Leguen devient le PDG du groupe. Les Laboratoires Debat seront achetés en 1993 par Fournier (Dijon), eux mêmes rachetés en 2005 par SOLVAY (Belgique) | |||
A propos de cette publicité du Laboratoire EGIC, on peut rappeler brièvement la naissance de ce laboratoire :
Pharmacien, licencié en droit, Jacques Baetz a effectué un parcours remarquable dans l’industrie pharmaceutique. Partant avec son père d’une petite société créée avant guerre à Chef-Boutonne, à côté de la pharmacie familiale, avec si peu de fonds que plus d’une centaine d’amis mirent la main à la poche pour réunir le capital de démarrage, Jacques Baetz a surmonté les défis de la croissance industrielle. |
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C’est ainsi qu’est né le laboratoire Egic, dont il reste aujourd’hui l’Aspégic, produit apparu au début des années 1970. De fusion en fusion, il contribue très largement à la consolidation industrielle de cette branche d’activité qu’est l’industrie du médicament et réalise ses rêves d’industrie. En 1969 avec les laboratoire Métadier, un autre Royannais; en 1972 et 1973 avec les laboratoire Lelong et l’institut Ronchèse; en 1977 avec le laboratoire Joulliè, dont il reste aujourd’hui le sirop Rhinathiol; puis en 1980 avec Synthelabo, que rejoindront les laboratoires Delagrange et Delalande. En 1999, c’est le rapprochement avec Sanofi et, tout récemment, la méga-fusion avec Aventis, ex-Rhône-Poulenc, ex-Roussel, ex-Hoecht, pour former le troisième groupe mondial du médicament, Sanofi Aventis.
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Enfin, comme nous l’avons dit précédemment, dans de très nombreux exemples, la carte postale doit être renvoyée au Laboratoire qui la publie pour faire une demande d’échantillons gratuits. En voici quelques illustrations avec Chantereau, Goy, Bailly, Chatelut, Dubois, Fluosalyl, etc. |
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Pour ce qui concerne Chantereau devenu Innothera, il faut en rappeler les principaux jalons historiques : En 1913, René Chantereau crée les laboratoires Chantereau, qui deviendront Innothéra en 1935. En 1950, Bernard Gobet, gendre de René Chantereau, reprend la direction de la société. C’est sous cette présidence que sera initiée la stratégie internationale du groupe avec la création en 1980 de la filiale export Innotech International. En 1986, Arnaud Gobet, petit-fils de René Chantereau succède à Bernard Gobet. Le groupe opère un virage stratégique trois ans plus tard en se recentrant sur la santé des femmes. En 1993, Innothéra se lance ainsi dans le domaine des bas de contention avec l’acquisition de Visio Médical, à St-Blaise, près de Neuchâtel. À partir de 1999 et l’arrivée des médicaments génériques, le groupe Innothéra opère un changement stratégique et mise sur le développement de sa présence à l’international et son activité de bas de contention.
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Le Laboratoire A. Bailly-Speab est l’un des plus anciens laboratoires pharmaceutiques installés en France, fondé en 1928 par les frères Bailly, qui faisaient déjà du commerce de médicaments en 1902. Ils ont aussi fondé en 1908 la Grande Pharmacie Bailly, qui occupe toujours le même immeuble rue de Rome à Paris, et qui reste l’une des plus grandes pharmacies de la capitale.
Dès le début de leur activité, les frères Bailly se sont ouverts à l’international. En 1910, ils exportaient en Afrique de l’Ouest et du Nord, en Asie et au Proche Orient, la première formule du Pulmosérum© Bailly créée en 1908.
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En 1929, les produits de Bailly étaient les suivants : Pulmoserum (Voies respiratoires); Opobyl (Cholagogue rééducateur des fonctions entérohépatiques) ; Forxol (reconstituant, stimulant hématogène, antidéperditeur); Ménatol (régulateur des fonctions utéro-ovariennes) ; Phaguryl (antiseptique des voies génito-urinaires) ; Quergémol (paludisme, fièvres) ; Theinol (migraines, névralgies) ; Urophile (arthritisme, goutte », rhumatisme).. .
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Le laboratoire Chatelut fut créé en 1920 par Hector Chatelut qui créa une spécialité : les « Dragées névrosthéniques Yse ». Pharmacien à Paris, Hector Chatelut composa, avec le Professeur Sicard, de Lyon, cette spécialité destinée au traitement de la dépression (qu’on appelait alors neurasthénie). Le principe actif en était le phosphure de zinc, qui était associé à trois autres les extraits de Noix de kola, de Noix vomique et de Guaranna. L’expérimentation de l’époque confirma l’activité de la formule. Hector Chatelut installa au premier étage de son officine, située 65 rue Louis Blanc, à Paris, un laboratoire où étaient conditionnées les comprimés dragéifiés, fabriqués par ses amis Février, Decoisy et Champion, dont il fut l’un des premiers clients. Ces premières fabrications se faisaient, parait-il, dans un hangar. Une formule dite « B » de la spécialité fut proposée pour les diabétiques. Les dragées Yse furent bientôt vendues en Belgique, au Moyen Orient et en Amérique du sud, principalement en Argentine et au Mexique. Entre les deux guerres, le laboratoire Chatelut ajouta à ces deux premières spécialités d’autres produits acquis auprès d’autres laboratoires. |
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En 1940, à cause de l’occupation allemande, Hector Chatelut transféra le laboratoire à Sain-Benoit-du-Sault, un village du Berry dont il était originaire. Ayant toujours son officine à Paris, il passait régulièrement la ligne de démarcation. Après avoir été la cible d’une patrouille allemande, il décida de fermer sa pharmacie et de se consacrer uniquement à son entreprise. Après la guerre, Chatelut comptait une vingtaine d’employés. En 1952, un visa fut demandé pour une nouvelle formule, Yse Glutamique, où l’acide glutamique, dont on découvrait l’activité, avait été ajouté aux composants précédents. La formule de Yse était devenue classique, de telle sorte que plusieurs formulaires de thérapeutique préconisaient, en 1960, des compositions strictement identiques (Pharmacologie générale de Harant et Galant, Formulaire de Thérapeutique et de Pharmacologie de Loeper et Lesure…) Hector Chatelut est décédé en 1967. La relève est prise par son fils, Jean Chatelut, enseignant à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Limoges. Certaines spécialités furent abandonnées. A l’inverse, le rôle du zinc fut mis en évidence dans les processus enzymatiques et hormonaux. L’inérêt grandit pour Yse et Yse Glutamique, qui étaient à l’époque les seules spécialités à base de zinc. Parallèlement à cette activité le Laboratoire Chatelut effectuait, pour le compte de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux, divers façonnage de matériel médical. En 1996, à l’occasion de la revalidation des spécialités, il fut décidé de remplacer le Phosphure de zinc par le Gluconate de zinc. En 2001, le Laboratoire Chatelut est devenu le laboratoire C.T.R.S. (« Cell Therapies Research and Services »), spécialisé dans les produits nécessaires aux thérapies géniques et cellulaires. Yse et Yse Glutamique ont été cédés et fabriqués par les Laboratoires MONIN-CHANTEAUD, rue de la Valsière, à Montpellier.
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Publicité pour Athloform de GOY (Crème de massage) contre les douleurs musculaires et articulaires (Recto).
Collection B. Bonnemain |
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On connait bien l’histoire des Laboratoires Goy. Maurice Bouvet rejoint l’entreprise en 1911 comme directeur de l’usine de production, dans des conditions difficiles. La firme GOY fabriquait essentiellement des capsules mais la disparition d’Adolphe GOY amena une nouvelle direction avec Gabriel BEYTOUT. « Au début du siècle, GOY exportait beaucoup en particulier en Russie et en Amérique du Sud. En arrivant en 1911, Maurice Bouvet fit bénéficier l’entreprise de ses connaissances étendues en matière de comprimés, dragés, cachets, granulés ». De nombreuses spécialités y sont effet développées. En 1918, Maurice Bouvet est nommé Administrateur délégué jusqu’au 13 décembre 1940 où il est nommé Président du Conseil-Directeur Général, fonction qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1964. En 1938, Henri Bonnemain est nommé comme sous-directeur, en remplacement de Mr Ledoux. Il deviendra à son tour Président du Conseil en 1964 jusqu’à la fin de la Société des Etablissements GOY. En 1966, en vue d’un rapprochement entre le laboratoire MUSTELA et les Etablissements GOY, Henri Bonnemain cède des actions Goy à M. Berthomet, directeur de Mustela. Ce dernier revendit ses actions Goy à Pierre BEYTOUT qui devint alors l’actionnaire majoritaire des Etablissements GOY. Le laboratoire Goy s’installe alors avec le Laboratoire BEYTOUT à St Mandé en février 1966.
Les Etablissements GOY auront donc fait partie du paysage pharmaceutique français pendant plus de 60 ans, et auront été plus de 50 ans sous la houlette de Maurice Bouvet. C’est sans aucun doute les pastilles M.B.C. qui ont fait la gloire et le succès de ce laboratoire.
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Publicité pour Athloform de GOY (Crème de massage) contre les douleurs musculaires et articulaires.(Verso)
Collection B. Bonnemain |
Publicité pour les Pastilles MBC de GOY
Affections de la gorge (Verso). Collection B. Bonnemain |
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Les produits destinés à combattre les maux d’estomac ont aussi largement bénéficié de publicités plus ou moins tapageuses au XXe siècle. On peut citer le purgatif Géraudel, l’élixir Mondet, la Tisane Gauloise, la pilule Librine ou encore le Salsepareille Morin, le « roi des dépuratifs », sans oublier la fameuse boldoflorine, « bonne tisane pour le foie ».
Les laboratoires du Dr. O. Dubois propose ici 3 produits : la poudre DOPS, « traitement efficace des maladies d’estomac et de la Nutrition ; la poudre Laxénie, « laxatif doux, agréable; et Korsine A au cacao, aliment complet, puissant reconstituant. |
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Le dentifrice (du latin dens, dentis – dent et fricare – frotter) est utilisé dès le XVe siècle pour désigner un produit à usage médical destiné au nettoyage des dents. La poudre va laisser progressivement la place à la pâte dentifrice à partir de 1850. Parmi les dentifrices célèbres en publicité, on a la Kalodent, l’élixir dentifrice des RR. PP. Bénédictins de l’abbaye de Soulec, le dentifrice du Dr Arnaud (de la Faculté de Paris), l’eau de Suez, « le meilleur dentifrice connu », « vaccine de la bouche »… On trouve aussi le dentifrice en poudre soluble « l’Emaillante, les dentifrices du Docteur Peterson « les meilleurs et les moins chers » et bien sûr l’eau de Botot « seul dentifrice approuvé par l’Académie de Médecine de Paris », ou le dentifrice Oriental « Merveilleux pour la santé de la bouche ». Le fluosalyl fait partie de cette longue lignée de produits qui se poursuit aujourd’hui. |
Publicité pour le dentifrice Fluosalyl qui « guérit la pyorrhée », du laboratoire du même nom
Collection B. Bonnemain
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Sur le texte en haut à gauche (verso de la carte du centre), « A base de pommes fraiches, ce produit n’est jamais nuisible ». « Gratuitement : Affirmer l’efficacité d’un produit, c’est bien. Prouver cette efficacité, c’est mieux. C’est pourquoi, à tous ceux qui sont atteints de constipation, et qui ont essayé les produits les plus divers sans jamais réussir à améliorer leur état, nous offrons l’essai gratuit des Grains du Dr Jehan-Meyer. Ecrivez lisiblement vos nom, prénom, et adresse sur la carte postale ci-jointe. Détachez cette carte en suivant le pointillé, affranchissez-la et mettez-la à la poste et vous recevrez gratuitement un échantillon de Grains de Jehan–Meyer. Faites un essai gratuit. « En haut à gauche, on trouve une vue d’une partie des Laboratoires Guillon et Cie de Chateau-du-Loir. |
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Publicité pour les grains du Dr Jehan-Meyer qui « suppriment la constipation (Laboratoire GUILLON et Cie) Collection B. Bonnemain |
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Publicité des Laboratoires Ferré, Blottière et Cie. La Noce à Bicyclette Collection B. Bonnemain |
Pour terminer cette première partie, une autre série de cartes mérite d’être signalée : celle du masticatoire Ferlys. Les cartes y sont illustrées par des scènes de la vie : la Noce à vélo, le charlatan, etc. On y apprend que le masticatoire FERLYS, des Laboratoires Ferré, Blottière et Cie, … est « très efficace contre dyspepsie, entérite, dilatation », et est « nécessaire aux personnes obligées de manger très vite » !
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Publicité des Laboratoires Ferré, Blottière et Cie. Le Charlatan Collection B. Bonnemain |
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