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Quelques prospectus pharmaceutiques :
remèdes secrets et charlatans
XVIIIe et XIXe siècles
(suite)
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Plus proche de nous, voici le prospectus pour l’Elixir Américain ou « remède anti-laiteux », de l’invention de Courcelles, Chirurgien-Accoucheur, élixir « que l’on peut trouver chez Mitouart, pharmacien à Paris, rue Coquillière ». On trouve des publicités sur ce produit dès la fin du XVIIIe siècle, comme par exemple dans l’Almanach de Versailles de 1789 où on pouvait lire « Dépôt de l’Elixir Américain de M. de Courcelles, chez le sieur Bénard, marchand épicier, rue Saint-Julien, au coin de celle des Récollets : il y a un autre dépôt où l’on distribue cet Elixir gratis aux Pauvres , il est chez Mme Breda, rue de la paroisse Notre-Dame, même maison du sieur Grincourt, marchand tapissier. Le Roi en a acheté la recette à des conditions très honorables pour M. de Courcelles1.
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Le Sieur Roblin, docteur en médecine de Lille, propose dans un prospectus sa « Goute Impériale ». Le document n’est pas daté mais on peut penser qu’il est du XIXe siècle. C’est en tout cas un remède universel, et de Dr Roblin est encore plus remarquable : il « guérit toutes les maladies extraordinaires et abandonnées comme incurables, ayant depuis guéri Marie-Elisabeth Herlin, Veuve de Pierre Dupas, d’une hydropisie d’onze ans laquelle a été regardée comme incurable. il est expert dans toutes sortes de maladies plus invétérées, and dans les maladies de Vénus & secrettes ».
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Parmi les publicités célèbres de produit pharmaceutique, il faut citer celles faites pour les Grains de Santé du Dr Franck. Elles sont nombreuses. En voici deux exemples datant de l’an 13 (1807) et l’an 14 (1808). Les deux prospectus recommandent de s’adresser au pharmacien Barbet, apothicaire rue Saint-Honoré à Paris. l’histoire de ce médicament est largement raconté par Cécile Raynal dans la Revue d’histoire de la pharmacie en 2008 qui précise que le prpriétaire et le distributeur fut le Dr Joseph Marie Audin-Rouvière (1764-1832, dont les initiales AR figuraient dans les dépôts de marque et sur les boites. Son service en Italie lui permit de découvrir la formule des « Pilules de Franck » dans un mémoire écrit par le Dr Franck, alors professeur à Pavie. Il souhaita le commercialser en france sous le nom de « Grains de vie » offrant, selon lui, « une dissonance qui donnait lieu à de malignes interpréations. Quoiqu’il en soit, le remède connut une vogue considérable. les deux prospectus ci dessous sont donc parmi les premiers publiés sur ce médicament dont l’histoire sera mouvementé au XIXe siècle
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Pour terminer, un prospectus recto-verso de Lyon : nous le devons sous Louis-Philippe à P. Macors, pharmacien rue St-Jean à Lyon qui fait la promotion de son fameux sirop pectoral de mou de veau qui était concurrencé par le sirop pectoral d’escargots au sucre candi, vendu par la pharmacie Malignon, rue Mercière, dans la même ville. Sur l’autre face du prospectus fait par le fils du pharmacien qui est alors installé 4 rue Casati, c’est le Sirop vermifuge de Paul Macors
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En conclusion, cette exposition montre quelques exemples parmi beaucoup d’autres de prospectus pharmaceutiques au XVIIIe et XIXe siècles. Certains produits ont connus une carrière remarquable, comme les Grains de Santé du Dr Franck, d’autres une vie plus éphémère. De nombreux acteurs ont pu proposer ces remèdes au public, et pas seulement des pharmaciens. Plusieurs générations de pharmaciens et de législateurs ont encore été nécessaires pour lutter contre le charlatanisme et imposer le rôle du pharmacien comme seul préparateur et dispensateur du médicament en vue d’assurer la qualité des produits et la sécurité du patient.
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1. E. Guitard. RHP 1928 : 165-168
2. Cécile Raynal RHP 2008 : 263-274 |
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