Exposition temporaire :
La photographie et
les pharmaciens
La Photographie, Illustration de l’ouvrage de Figuier
« Les merveilles de la science… »(1888)
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C’est avec un diplôme de pharmacien en main que Gabriel Veyre est embauché par les frères Lumière en 1896 pour promouvoir un procédé de reproduction des couleurs ; la trichromie au charbon, en organisant dans le monde entier des projections d’épreuves photographiques en couleurs.
Voyageur dans l’âme, il parcourra le monde avec pour terre de prédilection le Maroc. Il deviendra même le photographe du Sultan du Maroc Abd al-Aziz. En 1907, les premiers autochrome sont mis en vente, Gabiel Veyre sera l’un de ses plus fervents ambassadeurs, et fera de magnifiques clichés de la vie quotidienne marocaine et d’autres « dans l’intimité du Sultan » (Source : http://egypte06.over-blog.com/article-l-usine-et-le-musee-lumiere-de-lyon-115009054.html).
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Courtois, vu par Nicole Richet
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La photographie a longtemps été associée aux pharmaciens, comme le montre la thèse de Hélène Mockly « A propos de l’intérêt porté par les pharmaciens à la photographie »(Besançon, 1994). Cette dernière cite Bodenes qui écrivait : « Que serait la photographie sans l’iode découvert par Courtois, sans l’hyposulfite de Vauquelin, les sels d’or de Pelletier, le brome de Balard, l’acide pyrogallique entrevu par Deyeux et découvert par Braconnot ? »(Thèse Nantes, 1962). Beaucoup d’officines vont en tout cas se mettre à préparer les solutions indispensables au traitement des plaques : sels, acides, gélatine, etc; Les industriels en chimie et en pharmacie vont également saisir l’occasion. Enfin, de nombreux pharmaciens deviendront parmi les premiers adeptes de cette technique et fourniront bon nombre des premiers clichés.
C’est tout cela que nous allons tenter de résumer à travers cette exposition temporaire.
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Dès l’origine, les pharmaciens vont s’intéresser à la photographie. L’Officine, le Journal de Pharmacie et de Chimie, l’Union Pharmaceutique et le Catalogue de la Pharmacie Centrale de France vont contribuer à diffuser les nouveautés photographiques. François Dorvault (1815-1879) édite l’Officine pour la première fois en 1844 mais introduit la Photographie dans le chapître « miscellanées » à partir de la quatrième édition en 1855. Dans cette édition, sous le titre Photographie-Dagueréotypie, Dorvault décrit de façon assez détaillée les procédés de production. Il donne dans le détail le procédé photographique de Legray et évoque la lithophotographie. Pour Dorvault en 1855, « la photographie est surtout importante pour la reproduction des pièces d’histoire naturelle ».
Il faudra attendre la quatorzième édition de l’Officine (1898) pour y voir apparaitre les surfaces sensibles au gélatino-bromure et une méthode qui facilite la photographie de voyage. On évoque aussi la possibilité pour la photographie d’être utilisée sur le plan médico-légal. Nous verrons également que les catalogues Menier puis de la Pharmacie Centrale (Dorvault) vont aussi proposer des produits aux pharmaciens.
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François-Laurent Dorvault (1815-1879)
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D’autres pharmaciens vont travailler sur le sujet : Grimbert (1860-1931), professeur de chimie biologique à l’Ecole de pharmacie de Paris, créé une Revue de Photographie dans le Journal de Pharmacie et de Chimie.
Edouard Loison, pharmacien d’officine à Montoire (Loir et Cher) est un ancien préparateur d’hydrologie et de minéralogie, ancien interne en pharmacie de l’hôpital Saint Antoine et membre de la Société Chimique de Paris. Ce sont ses « Causeries Photographiques » publiées dans l’Union Pharmaceutique de la Pharmacie Centrale de France qui lui permettent de vulgariser ses connaissances.
Léopold Mathet (1850-1922) rédige des articles dans l’Amateur photographe, Photo Revue et Revue des sciences photographiques. Les ouvrages de Louis Figuier servent aussi à généraliser cette pratique. Agrégé de l’Ecole supérieure de pharmacie de Caen (1853-1860), il écrit La photographie au salon, en 1869, et Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, en 1888.
Germain, Clément, Léopold Mathet est né le 2 décembre 1850 à Espinas, près de Montauban. Pharmacien en 1875, il s’installe en officine puis créé un laboratoire d’analyses chimiques à Montauban qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1922.
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Professeur Grimbert, professeur de chimie biologique à l’Ecole de Pharmacie. Créateur avec Loison de la Revue de Photographie dans le Journal de pharmacie et de chimie (1901-1902)
Photo BIU Santé, Paris Descartes (Medic)
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Talentueux vulgarisateur de la photographie, Léopold Mathet fit des recherches très approfondies sur la photographie des couleurs qu’il mena avec son beau-frère Charles Fabre, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse. Mathet pensa certainement à faire breveter le procédé qu’il avait mis au point. Hélas pour lui, l’apparition sur le marché à partir de 1907 des plaques autochromes des frères Lumière le prit de vitesse. Peu après, apparurent également les plaques omnicolores produites par Jougla à partir d’un brevet de Ducos du Hauron et de Bercegol, puis les plaques dioptichromes de Dufay, dissuadant finalement Mathet de poursuivre ses travaux dans le domaine de la photographie des couleurs.
Léopold Mathet est à n’en pas douter un des pharmaciens qui ont le plus apporté à la photographie » (G. Devaux, RHP, 2004, 341 : 31-46)
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Photographie en couleurs réalisée par Léopold Mathet selon son procédé
(T. Lefebvre, RHP, 2004)
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Professeur Alfred Riche (1829-1908)
qui publia sur les lumières utilisables en photographie
Photo BIU Santé, Paris Descartes (Medic)
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Plusieurs pharmaciens vont chercher à améliorer les techniques :
– Bayard adresse une note à l’Académie des Sciences sur sa façon d’opérer. Il propose de remplacer le collodion ou l’albumine par la gélatine.
– Hamard, pharmacien à Frenay (Sarthe), fait paraître en 1847 un mémoire sur l’action du perbromure de carbone comme substance accélératrice.
– François Zaccharie Roussin (1827-1894), pharmacien militaire, observe l’influence de la lumière sur l’iodure de plomb et propose cette substance pour remplacer l’iodure d’argent.
– Alfred Riche, professeur à l’Ecole de pharmacie de Paris, publie avec Bardy un article : « De la flamme de soufre et des diverses lumières utilisables en photographie ».
– Pierre Mercier communique en 1889 à l’Académie des Sciences « sur une méthode générale de virage des épreuves photographiques aux sels d’argent, au platine, et aux métaux du groupe du platine.
– Henri Reeb communique en 1890 une « Etude sur l’hydroquinone, son application en photographie.
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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D’autres pharmaciens vont s’intéresser aux applications pratiques de la photographie. Ainsi Albert Moitessier étudiant en pharmacie qui deviendra professeur de physique à Montpellier) s’intéresse à la microphotographie. Cette technique préoccupa aussi A. Gaudet, pharmacien chimiste à Lyon qui rédige en 1896 « Application de la photographie aux analyses d’urine. G. Delattre pharamcien à Paris, commercialise la chambre noire de Gaudet. A. Recouvreur, pharmacien à Commercy, propose la photosculpture. Ferrand, expert-chimiste et pharmacien à Lyon applique la photographie aux faux en écriture. Emile Bourquelot (1851-1921) publie en 1887 « De l’application des procédés photographiques à la représentation des champignons ».
Cette expertise développée par de nombreux pharmaciens au cours du XIXe siècle va se traduire par plusieurs ouvrages de référence. Antoine Boissenot, pharmacien eet préparateur de Thénard, avait écrit sur les procédés du daguerréotype. Loison, , en 1901, écrit un Traité pratique de photographie en relief. Reeb travaille sur un ouvrage à visée pédagogique : Traité-guide de photographie pratique, publié en 1909. De très nombreux autres ouvrages sur la photographie seront publiés par des pharmaciens (Pelouze, Robiquet, Mathet…)
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Pelouze (1807-1867)
L’Encyclopédie de l’amateur photographe de Brunel et Forestier (1899)indique que ce sont les travaux de Braconnot et Pelouze « sur les modifications qu’éprouve la cellulose au contact des acides, qui ont pour conséquence la découverte du coton-poudre ou pyroxyde que l’on attribue à Boëttger ».
Photo BIU Santé, Paris Descartes (Medic)
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Professeur Edmont Robiquet (1822-1860) qui publia en 1859 un « Manuel théorique et pratique de la photographie
sur collodion et sur albumine.
Photo BIU Santé, Paris Descartes (Medic)
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Emile Bourquelot (1851-1921), professeur à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris, rédigea un article sur « la distinction de quelques espèces de sucres à l’aide de la photographie » et « De l’application des procédés photographiques à la représentation des champignons » Photo BIU Santé, Paris Descartes (Medic)
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La commercialisation des produits et appareils photographiques.
Dès l’apparition de la photographie et jusque vers les années 1930, beaucoup de pharmaciens d’officine font commerce des réactifs et appareils dans ce domaine. Divers catalogues en témoignent comme celui de Bachelet, Accessoires de Pharmacie-Médecine, hygiène, chirurgie, en 1912.
A côté des Officines, les industriels de la pharmacie vont s’intéresser au sujet, à commencer par Menier, puis la Pharmacie Centrale de France, comme le montrent leurs catalogues respectifs en 1860 et 1877. Reeb, pharmacien-chimiste qui possède une entreprise de gros, commercialise les « produits photographiques H. Reeb. L’OCP (Office Commercial Pharmaceutique) possède, à la veille de la deuxième guerre mondiale, un rayon optique-photo. Il distribue la pellicule Ofichrome. L’Office commercialise aussi des appareils photographiques sous la marque Phot-Office des années 1930 jusqu’à la fin des années 1970. D’autre part, le C.N.P.F (Comptoir National de la Pharmacie Française), possède lui aussi, un laboratoire qui exécute tous travaux photographiques et cinématographiques pour les pharmaciens d’officine.
Illustration de l’ouvrage de Figuier
« Les merveilles de la science… »(1888)
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Un bel exemple de rayon photographique dans une pharmacie est celui de la Pharmacie Canonne à Paris en 1931*. Située à l’angle de la rue Réaumur et du boulevard Sébastopol, la pharmacie Canonne était l’une des plus importantes de Paris au début des années 1930. Sa brochure de 48 pages datant de 1931 consacre 20 pages à la photographie. Il y est précisé : « Notre clientèle trouvera à notre rayon de photographie un choix considérable d’appareils de toutes marques et d’accessoires aux prix les plus réduits. Un personnel spécialisé la guidera, la documentera, l’initiera même au maniement des appareils quels qu’en soit le modèle ou la marque, de façon à en obtenir le meilleur rendement. » On trouve des appareils à plaques « Détective » (simples chambres noires en bois gainé et à deux viseurs), des appareils à plaques « Folding » (corps et abattant à bois gainé, obturateur à plueirus vitesses) des appareils à pellicules format 6×9, des appareils mixtes…
Tous les appareils de la société Kodak sont également disponibles. On peut aussi se procurer des modèles Agfa, Lumière, Voightlander…et de très nombreux accessoires : agrandisseurs, albums-photos, ampoules électriques, balance et pèse-produits, blaireaux pour « épousseter les plaques avant la mise en chassis », cuvettes, etc. Enfin, l’officine vend des revélateurs, y compris ceux de sa propre fabrication.
* Article de Thierry Lefebvre dans la RHP, 1998 : 252-258 |
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Pellicule OFICHROME commercialisée par l’O.C.P.
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Pharmacien et photographe.
Article paru dans la Revue d’Histoire de la Pharmacie (Gazette, 1981)
Neveu du commandant Etienne Aymonier, dont une salle du Musée Guimet porte le nom, Léon Aymonier, après des études grenobloises et un stage à Paris, acquit pour 3 000 francs la pharmacie du Châtelard-en-Bauges (Savoie)1. Ayant pris un préparateur, il put s’adonner en toute quiétude à une seconde activité : la photographie. N’’oublions pas que les officines ont longtemps participé à l’expansion de cet art, notamment par la vente de produits photographiques. De 1892 à 1934, tout le Châtelard transita par son objectif : les bébés, les garçons et les fillettes, les couples jeunes ou âgés, les frères et surs, les familles entières, les morts, les conscrits et toutes les professions : les cultivateurs, les commerçants, les gendarmes, les prêtres, l’agent voyer, le cantonnier, le père fouettard, le médecin, les ramoneurs, les colporteurs, les étameurs et le montreur d’ours, sans parler des autobus de la compagnie assurant la liaison avec Aix-les-Bains, ni de quelques vues éditées en cartes postales par Grimai, à Chambéry. De cette extraordinaire moisson, trois mille clichés 12 X 18 et 9 X 12 cm ont survécu, achetés en 1973 par le Musée Savoisien, qui leur a consacré une exposition en 1979.
Cinq cents d’entre eux viennent d’être rassemblés dans un album publié par un éditeur de Seyssel. Malgré son format et sa mise en page peu pratiques, les dimensions souvent trop petites de ses reproductions et le pathos qui en gâte parfois les textes d’introduction, cet album est passionnant à regarder et prenant, j’allais dire dans sa nudité. Le pharmacien photographe du Châtelard est en effet étranger à toute recherche esthétique ; il plante là son modèle sans se soucier, par exemple, du fond ou du décor, à quelques exceptions près où l’artifice tourne au ridicule. Bref, pour les portraits, qui forment le gros de la collection, ce sont autant dire des photos d’identité judiciaire ! Pour les groupes, les degrés que l’on gravit pour accéder à la pharmacie sont bien pratiques : cela permet de les étager, qu’il s’agisse de la trentaine de participants au mariage Arminjon ou de la demi-douzaine de conscrits et c’est bon aussi pour deux vieilles filles plantées raides comme un bâton devant la porte de l’officine. De l’intérieur de cette dernière, une seule vue, et c’est bien dommage, car c’est là que Louis Jouvet un autre pharmacien « tourna en 1932, la première version parlante de son Knock, dont les copies restent introuvables le maire du village, alors enfant, se souvient y avoir participé comme figurant ». Ainsi se déroule sous nos yeux la chronique sans fard et sans fin de ce village savoyard. Le pharmacien castellardinois poursuit l’ « archivage » permanent de la population avec la même simplicité qu’il lave ses plaques à grande eau à la fontaine publique voisine de l’officine. Reste qu’on aimerait être mieux éclairé sur ses mobiles. La photographie, était-ce pour lui un «second métier » ou un « hobby » ? Les deux sans doute, et une obsession, mais avec, on peut le penser, un souci d’ordre en quelque sorte anthropologique ou ethnographique : dresser l’inventaire de la population du village, dans sa condition physique et sociale. Importante, en tout cas, pour l’histoire de la photographie, l’oeuvre de Léon Aymonier ne l’est pas moins pour l’histoire qui reste à écrire des rapports entre pharmacie et photographie.
Pierre Julien.
1. Il a eu (lui-même un gendre pharmacien, MermiUot, qui exerça à Bourg-Saint-Maurice, puis à Nice, où sa femme Marthe tint un magasin de mode.
2. Le photographe et le pharmacien. Autopsie du Châtelard, 1981. Un volume 25,5 X 27 cm, 136 p., 501 ill., Editions du Champ Vallon, Vieux Couvent, 01420 Seyssel. Diffusion Presses Universitaires de France.
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Article de Thierry lefebvre,
paru dans la Revue d’Histoire de la Pharmacie en 1990
Catalogue Menier en 1860
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Catalogue Pharmacie Centrale de France en 1877 (extrait)
Dorvault
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Catalogue Pharmacie Centrale de France en 1877 (extrait)
Dorvault
Photographie
Photo B. Bonnemain
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Enfin, on peut voir des pharmaciens exposer des produits pour la photographie aux Expositions Universelles de 1855, 1878, 1889 et 1900. En 1855, Ernst Schering (1824-1889) présente « un nouveau procédé améliorant la pureté des produits chimiques utilisés pour la préparation et le développement des plaques photographiques ». Ce pharmacien ne possédant encore qu’une petite officine à Berlin, se verra remettre la médaille d’argent par Napoléon III au palais de l’Industrie en 1855.
En 1878, Dubosc et Cie, Etienne Poulenc, Léon Wittmann exposent leurs produits pour la photographie. En 1900, Poulenc Frères propose du « bromure de potassium spécial pour la fabrication des plaques photographiques, sulfate de fer pur, sulfite et hyposulfite de soude purs, chlorure d’or, chloroplatinate de potasse, etc. »
En 1889, on peut voir la promotion de la photographie par Yvon et Berlioz (Paul Yvon, professeur à l’Ecole Supérieure de Pharmcie de Paris), Dubosc frères et Subert, Lecerf… En 1900, on retrouve les établissements Poulenc et Pointet et Girard (Girard, pharmacien de 1ère classe, était le directeur général).
La concurrence est déjà rude avec les sociétés étrangères comme Merck, Schering ou Hauf. Cette dernière est spécialisée dans la recherche et la vente de révélateurs : métol (monoéthylparaminophénol), amidol (chlrhydrate de diaminophénol), glycine (diaminophénylglycine), adurol (monochlorhydroquinone), hydroquinone.
Burroughs Wellcome commercialise sous la marque Tabloïd les médicaments et les produits photographiques.
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Illustration de l’ouvrage de Figuier
« Les merveilles de la science… »(1888)
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Illustration de l’ouvrage de Figuier
« Les merveilles de la science… »(1888)
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Illustration de l’ouvrage de Figuier
« Les merveilles de la science… »(1888)
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On peut donc voir ici que les pharmaciens avaient tous les atouts pour contribuer efficacement à la promotion et l’évolution de la photographie. Certains vont non seulement chercher à améliorer les procédés et les applications, mais vont aussi en faire un violon d’Ingres. Ce sera également une source non négligeable de revenus financiers, tant au niveau des officines que des industriels.
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Appareil pour la microphotographie de C. Verick, décrit par Yvon
dans l’Union pharmaceutique
en 1885.
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Petit dictionnaire des pharmaciens précurseurs en photographie
(liste dressée en 1990 par Thierry Lefebvre, RHP, 287, 1990 : 495-499)* |
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ALÈS (Gard) : Dumas, pharmacien à Alais en 1892, membre de la Société scientifique et littéraire d’ Alais, section Photographie.
ANGOULÊME (Charente) : Languepin, pharmacien à Angoulême en 1892, membre actif de la Société Photographique du Sud-Ouest.
BACCARAT (Meurthe-et-Moselle) : Folachon, pharmacien à Baccarat, membre actif de la Société lorraine de Photographie, fondée à Nancy en 1894.
BELFORT : Welte (A.), pharmacien à Belfort, membre de la Société Photographique de la Haute-Saône.
BESANÇON (Doubs) : Guillemin, pharmacien à Besançon, membre actif de la Société Photographique Bisontine ; Serres, pharmacien à Besançon, membre du bureau de la Société Photographique du Doubs, fondée en 1897.
CAMBRAI (Nord) : Simonot, pharmacien à Cambrai, membre de la Société Photographique du Nord de la France, section de Cambrai.
CHAMBÉRY (Savoie) : Chenu, pharmacien à Chambéry, membre correspondant de la Société Photographique de La Flèche ; Deschosal, pharmacien titulaire de la pharmacie Bougeau à Chambéry en 1892, membre actif de la Société Photographique de Savoie, créée en 1891.
CHARTRES (Eure-et-Loir) : Boudier, pharmacien à Chartres, membre de la Société de Photographie d’Eure-et-Loir, sise à Chartres ; Puech, pharmacien à Chartres, membre de la Société de Photographie d’Eure-et-Loir.
CLERMONT-FERRAND (Puy-de-Dôme) : Dapzol, pharmacien à Clermont-Ferrand, membre actif de l’Association des Amateurs photographes d’Auvergne.
CONSTANTINE : Daube, pharmacien à Constantine, membre titulaire du Photo-Club
de Constantine ; Pastor, pharmacien à Constantine, membre titulaire du Photo- Club de Constantine.
DOUAI (Nord) : Dautricourt, pharmacien à Douai, membre de la Société Photographique du Nord de la France, fondée à Douai en 1855.
ÉVREUX (Eure) : Ferray (O.), pharmacien à Évreux, membre de la Société des Amateurs Photographes de l’Eure.
FALAISE (Calvados) : Dubuis, pharmacien à Falaise, membre correspondant de la Société Caennaise de Photographie.
LA FLÈCHE (Sarthe) : Grobot, pharmacien de lre classe à La Flèche en 1892, membre titulaire de la Société Photographique de La Flèche, au bureau de laquelle il appartient en 1899, en tant que chef de laboratoire.
FLIXECOURT (Somme) : Barbay (Gaston), pharmacien à Flixecourt, membre du bureau du Photo-Club Picard, installé à Flixecourt.
FRAISANS (Jura) : Edmond, pharmacien à Fraisans, membre honoraire de la Société Photographique du Doubs, créée en 1897 à Besançon ; cf. R.H.P., n° 284, p. 111.
GRAY (Haute-Saône) : Guichard (Louis), pharmacien à Gray, membre actif de la Société Photographique de la Haute-Saône.
GRENOBLE (Isère) : Verne, pharmacien à Grenoble, membre actif de la Société Dauphinoise d’Amateurs Photographes, fondée à Grenoble.
LE HAVRE (Seine-Maritime) : Brenac, pharmacien au Havre, membre honoraire de la Société Havraise de Photographie ; Percot, pharmacien au Havre, membre actif de la Société Havraise de Photographie.
LlGNY-EN-BARROIS (Meuse) : Bazar, pharmacien à Ligny-en-Barrois» membre actif de la Société Meusienne de Photographie, fondée en 1896.
LOUDÉAC (Côtes-du-Nord) : Le Bigot, pharmacien à Loudéac en 1892, membre de la Société Photographique de Rennes, fondée en 1890.
LYON (Rhône) : Salvat (Pax), pharmacien de lre classe et étudiant en médecine à Lyon, membre du Photo-Club du Haut- Jura, fondé en 1893.
LURE (Haute-Saône) : Tourdot, pharmacien à Lure, membre actif de la Société Photographique de la Haute-Saône.
MARCQ-EN-BARUL (Nord) : Baëlde, pharmacien en chef de l’hôpital de la Charité à Marcq-en-Barul, membre correspondant de la Société Photographique de Lille, fondée en 1891.
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MÉLISEY (Haute-Saône) : Cardot, pharmacien à Mélisey, membre actif de la Société Photographique de Haute-Saône, à Vesoul.
MELLE (Deux-Sèvres) : Sache, pharmacien à Melle, membre actif non résident (en 1892, 1899 et 1902) de la Société Niortaise de Photographie, dont il détient l’une des chambres noires.
MONTÉLIMAR (Drôme) : Arsac, pharmacien à Montélimar, membre du Photo-Club Montilien en 1899.
MONTLOUIS (Indre-et-Loire) : Baillet, ancien pharmacien à Montlouis, membre actif de la Société Photographique de Touraine, fondée à Tours en 1891.
MONTREUIL-SUR-MER (Pas-de-Calais) : Taquet, pharmacien à Montreuil-sur-Mer, membre correspondant de l’Union Photographique du Pas-de-Calais, sise à Boulogne-sur-Mer.
MORVILLE (Seine-Maritime) : Perrot, pharmacien à Morville en 1892, membre actif du Photo-Club Rouennais, fondé en 1891.
NIORT (Deux-Sèvres) : Boutron, pharmacien à Niort, membre résident de la Société Niortaise de Photographie.
ORAN : Giraud (H.), pharmacien à Oran, membre actif du Photo-Club Oranais, fondé en 1892.
PAIMPOL (Côtes-du-Nord) : Kereveur, pharmacien à Paimpol, membre titulaire de l’Association Nationale des Photographes Amateurs, fondée en 1894.
PARIS : Blancard (Hipp.), pharmacien à Paris, membre actif de la Société Française de Photographie, fondée à Paris en 1854 ; Yvon, pharmacien à Paris en 1892, membre de la Société Française de Photographie.
LE PUY (Haute-Loire): Boyer (André), pharmacien de lre classe au Puy en 1902, préside la Société des Amis des Arts et le Photo-Club réunis, créés en 1899.
ROANNE (Loire) : Albertin, pharmacien à Roanne, membre actif du Photo-Club Roannais, créé en 1895.
SAINT-CLAUDE (Jura) : Domier, pharmacien à Saint-Claude, membre actif de la Société Jurassienne de Photographie, fondée en 1895 ; Grenier, pharmacien à Saint-Claude, membre actif de la Société Jurassienne de Photographie ; Laforge, élève pharmacien à Saint-Claude, membre du Photo-Club du Haut- Jura, créé en 1893 ; Ninot (Aug.), pharmacien à Saint-Claude, membre actif de la Société Jurassienne de Photographie.
SAINT-DIZIER (Haute-Marne) : Charmeteau, pharmacien à Saint-Dizier, membre titulaire du Photo-Club Champenois, fondé en 1896 à Troyes.
TOURCOING (Nord) : Cappelle (Philibert), pharmacien à Tourcoing en 1892, membre actif de la Société Photographique de Lille, fondée en 1891.
TOURS (Indre-et-Loire) : Boisramé, pharmacien à Tours, membre actif de la Société Photographique de Touraine (fondée à Tours en 1891) ; Lenormand, pharmacien à Tours, membre actif de la Société Photographique de Touraine.
VAUVERT (Gard) : Reinaud (Sully), pharmacien à Vauvert, préside le Photo-Club de Vauvert.
VERDUN (Meuse) : Péquart, ou plutôt la Pharmacie Péquart, à Verdun, offre, en 1902, une chambre noire aux quelque 497 membres de la Société Lorraine de Photographie, fondée en 1894 à Nancy.
VESOUL (Haute-Saône) : Bidaux (René), pharmacien à Vesoul, membre de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Haute-Saône (section Photographie) et membre actif de la Société Photographique de la Haute-Saône en 1899 ; Ferry, pharmacien de 1ère classe à Vesoul, membre honoraire de la Société Photographique de la Haute-Saône.
VlERZON (Cher) : Vignier, pharmacien à Vierzon, membre titulaire de la Société Photographique du Centre fondée à Bourges.
VILLERSEXEL (Haute-Saône) : Girardot, pharmacien-chimiste à Villersexel, membre de la Société Photographique de la Haute-Saône.
VITRÉ (Ille-et- Vilaine) : Ferrier, pharmacien à Vitré, membre titulaire de l’Association nationale des Photographes amateurs, fondée en 1894.
VINCENNES (Val-de-Marne) Julien, pharmacien à Vincennes en 1892, préside la Société Photographique Vincennoise, créée en 1891.
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* Thierry Lefebvre a complété cette liste dans la Revue d’Histoire de la pharmacie en 2003 (p. 343) avec la liste des membres de la Société Française de Photographie (SFP) entre 1854 et 1900 : Juan de Aalava (Espagne), Antoine-Jérôme Balard (président de la SFP entre 1858 et 1863), Hippolyte Blancard (Paris), Mathurin-Joseph Fordos (Pharmacien-chef de l’hôpital de la Charité à Paris), Charles Hupier (Nogent-sur-Marne), Massignon (Paris), Henri Reeb (Neuilly-sur-Marne puis Bourg-la-Reine), Yvon (Paris).
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