Le Dictionnaire des plantes médicinales
illustré par le timbre (14)
Nous poursuivons la lettre S de l’album de Henri Bonnemain consacré aux plantes médicinales illustrées sur les timbres de tous les pays. |
Albanie
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SAFRAN : Crocus sativus L. ; Iridacées
Cette substance est fournie par le Crocus sativus (seule espèce officinale). C’est une plante tubéreuse originaire du Levant, et cultivée autrefois en France dans le Gâtinais (Loiret) et dans les environs d’Orange et de Carpentras. Le Safran est également cultivé en Espagne, en Italie, en Autriche et en Macédoine. Il a été connu des Anciens; Homère en parle dans l’Illiade. Dès cette époque, il était employé comme parfum et comme médicament. Les fleurs qui se montrent en septembre-octobre, sont violettes et partent immédiatement du pied. La récolté consiste à cueillir les fleurs le matin, puis à trier à la main les stigmates. On sèche avec précaution au dessus d’un feu doux de charbon de bois. Un demi-hectare produit 1800 à 2000 g. de Safran sec. Le Safran du commerce est constitué de filaments élastiques, onctueux au toucher, d’un beau jaune-orangé, d’une odeur spécifique et forte et d’une saveur un peu aromatique et amère.
Propriétés thérapeutiques :
A l’intérieur, eupeptique, stimulant général, emménagogue, calmant de la toux dans les bronchites chroniques par anesthésie des terminaisons alvéolo-bronchiques des nerfs vagues. Le Safran entre dans la composition du Laudanum de Sydenham : teinte d’opium safranée.
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SALEP : Orchis morio L. ; Orchidées
Les tubercules, qui contiennent beaucoup de mucilage et de fécule, donnent le Salep, très vanté jadis comme nourrissant et reconstituant. Autrefois exclusivement fourni par la Turquie, la Perse (Iran), l’Inde, il se récolte maintenant également en France. Tandis que l’on a beaucoup vanté jadis, surtout en Orient, la valeur du Salep comme reconstituant et qu’on le payait très cher dans les bazars de l’Inde, on regarde aujourd’hui sa valeur nutritive comme assez faible et bien inférieure à celle du Tapioca ou du Sagou. Finalement, le Salep n’est ni plus nutritif ni plus digeste que la simple fécule de pomme de terre. Pour préparer le Salep, on recueille les bulbes en juin-juillet. On choisit les plus beaux, lavés à l’eau froide, essuyés, on les met à tremper quelques minutes dans l’eau bouillante, on les égoutte puis on l’expose au soleil. Ainsi desséchés, on réduit ces tubercules, de consistance cornée, en poudre et on obtient une farine blanc-jaunâtre.
Propriétés thérapeutiques :
Vanté pendant longtemps comme aphrodisiaque, propriété qu’on lui accordait sans doute par « signature » c.à.d. à cause de leur disposition en scrotum, le Salep est encore utilisé en Orient comme un excellent analeptique.
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Yougoslavie
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Yougoslavie
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SAPONAIRE : Saponaria officinalis L. ; Caryophyllacées.
La Saponaire est une plante vigoureuse de 40 à 80 cm, assez décorative grâce à ses grandes feuilles ovales et à ses grandes fleurs, d’un rose pâle ou lilacé, parfois blanches, groupées en bouquet à l’extrémité des tiges. Originaire primitivement, croit-on, des régions méditerranéennes, la Saponaire, à la suite de son ancienne culture dans les jardins, est maintenant répandue apeu près dans toute la France, le long des chemins, des voies ferrées, dans les haies, les lieux humides, les cimetières, sur les alluvions, aux environs des jardins, etc. Leurs fleurs odorantes (surtout le soir) sécrètent un nectar abondant, mais hors de portée des organes de l’abeille. L’histoire de la Saponaire est étroitement mêlée à celle d’une espèce orientale beaucoup plus riche en saponine, le Gypsophila struthium L., et les Anciens les confondaient sous les mêmes noms. Ils s’en servaient, à la place du savon, qu’ils ne connaissaient pas, pour débarasser la laine du suint, plutôt que pour blanchir le linge. La Saponaire contient en effet une saponine, substance qui fait mousser l’eau et abaisse sa tension superficielle.
Propriétés thérapeutiques :
Dépuratif assez employé dans les maladies de la peau. On en fait un extrait fluide et un sirop. A doses excessives, elle peut provoquer des accidents assez graves, en raison de la teneur en saponine. On l’administre le plus souvent en tisane sous forme d’infusé.
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Yougoslavie
Salvia sclarea :
Les feuilles de cette espèce (peu usitée) sont très grandes, ridées et d’une odeur forte. L’essence de Sauge est utilisée en parfumerie. |
SAUGE : Salvia officinalis L., Labiées.
Plusieurs labiées de ce nom sont indiquées dans les pharmacopées. La Sauge officinale est une plante des jardins, haute de 50 à 80 cm, ayant l’aspect d’un sous-arbrisseau buissonant. Les feuilles varient de forme et de position sur la tige. Leur couleur est plus ou moins blanc grisâtre. Elles ont une odeur balsamique, une saveur aromatique et amère, d’où le nom de Thé de la Grèce ou de Thé d’Europe. Cette plante célèbre depuis des siècles est l’Herba Sacra des latins.
Propriétés thérapeutiques :
Les feuilles fraîches entrent dans la composition de l’alcoolat vulnéraire et, sèches, dans celle des espèces vulnéraires. Les feuilles sèches, utilisées sous forme d’infusion, ont des propriétés tonique et gastrique. La forme provenant des feuilles stabilisées (intrait) est plus active.
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Albanie
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Yougoslavie
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SCILLE : Scilla maritima L., Liliacées.
La Scille habite les sables maritimes de la région méditerranéenne, parfois assez loin dans les terres. Elle abonde dans l’Afrique du Nord, sur les plages de l’Atlantique, de la Bretagne au Cap, Canaries, Sicile, Ile de Malte, etc. Cette plante médicinale a été employée de tout temps. Le Crétois Epiménide l’avait fait connaitre aux Grecs 584 ans avant J.-C. Les Egyptiens lui avaient élevé un temple. La plante forme un énorme bulbe atteignant 18 à 20 cm de haut sur 15 cm de diamètre, pesant jusqu’à 3 et parfois jusqu’à 7 à 8 kilos. On arrache les gros bulbes à l’automne. On ne conserve que les larges écailles moyennes que l’on coupe en lanières étroites. La variété rouge (Scille d’Espagne) cultivée en Algérie est préférée en France ; la variété blanche très cultivée en Sicile et à Malte est recherchée en Angleterre. Les deux variétés ont la même valeur. On sèche à l’étude ou au soleil et on emballe en barils car les squames sont hygroscopiques et leurs fragments s’agglutinent en atmosphère humide. Cette drogue se présente alors sous la forme de lanières rosées ou jaunâtres.
Propriétés thérapeutiques :
Diurétique, azoturique, dans les néphrites à rétention azotée. L’association Digitale-Scille-Scammonée souvent prescrite (Pilules de Lancereaux) provoque généralement une action dérivatrice. Expectorant, dans l’emphysème, la coqueluche, les bronchites, etc.
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Israël
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Somalie
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SENE : Cassia augustifolia Wahl., Légumineuses.
Les Sénés sont ordinairement des sous-arbrisseaux et des arbrisseaux de 40 à 60 cm de haut (davantage si le sous-sol reste frais), sponatnés dans la zone pré-sésertique du Soudant français africain et de certaines régions de l’Arabie. De la souche partent des feuilles alternes et des grappes de fleurs jaunes. Le Séné ne paraît avoir été utilisé en médecine qu’à partir deu IXe ou Xe siècle par les médecins Arabes. Le meilleur venait de La Mecque. La drogue coûtait fort cher ; au XVe siècle, elle valait autant que le poivre et le gingembre. Tout en employant aussi les feuilles, on préférait alors les fruits. La récolte des folioles (petites feuilles) et des follicules (gousses) est très simple, mai la qualité du produit va dépendre du soin avec lequel elle est faite. On récolte soit sur des plantes sauvages, soit, de plus en plus, sur des plantes cultivées qui donnent un meilleur produit.
Propriétés thérapeutiques :
Très employé parce qu’à dose modérée, c’est un purgatif qui donne quelques coliques assez marquées, mais n’amène ni nausées ni vomissements. Il entre dans un très grand nombre de spécialités : Thés purgatifs, sirops, etc.
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Portugal
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SESAME : Sesamum indicum L., Pédaliacées.
C’est une plante annuelle velue, originaire de l’Asie tropicale et cultivée depuis la plus Haute Antiquité pour ses graines oléagineuses dans l’Extrême et le Moyen Orient. La plante prospère surtout dans les régions tropicales. L’Indo-Chine fournit environ 400 Tonnes de graines par an, nos ex-colonies de la Côte Occidentale d’Afrique 100 à 200 tonnes ; mais nous en importons près de 100 000 tonnes. Les principaux pays producteurs sont l’Inde, la Chine et le Levant. Les capsules à quatre fausses loges contiennent de nombreuses graines, très petites, ovales, aplaties, rappelant par leur forme celles du Lin. Leur couleur blanche, rougeâtre ou noire caractérise la variété. C’est celle à graine blanche qui donne la meilleure huile : la variété à graine noire est plus productive mais l’huile est de qualité inférieure. La teneur des Graines en huile est de 44 à 55%
Propriétés thérapeutiques :
Cette huile alimentaire des pays orientaux est laxative à la dose de 40 à 60 grammes.
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Somalie
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Sierra Leone |
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U.R.S.S.
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SORBIER : Sorbus aucaparia L. , Rosacées.
Les Sorbiers sont des arbres jamais épineux, à fleurs assez petites groupées en grappe ou en corymbe, et à fruits de petite taille munis de pépins et non de noyaux. Le Sorbier des oiseaux (Sorbus aucurarial) est un arbre qui se distingue des précédents par ses feuilles composées de 4 à 9 paires de folioles aigües. Il est assez commun dans les bois surtout calcaires et montagneux. Ce Sorbier est rare ou même absent dans diverses régions ; il se retrouve dans la plus grande partie de l’Europe. Ses fleurs épanouies en mai-juin, dégagent une odeur identique à celles de l’Aubépine. Elles fournissent un excellent nectar aux abeilles.
Propriétés thérapeutiques :
Les feuilles, qui servent parfois à falsifier le Thé, ont une saveur assez agréable et peuvent fournir une infusion légèrement purgative et pectorale contre la toux et les bronchites.
Les fruits frais jouiraient de propriétés laxatives, diurétiques, emménagogues et antiscorbutiques. On en fait des marmelades très réputées contre la gravelle, la diarrhée, la dysenterie, l’insuffisance des fonctions des reins, les coliques néphrétiques.
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SOUCI : Calendula officinalis L., Synanthérées.
Petite plante à fleurs radiées jaunes, commune dans les champs cultivées et surtout dans les vignes. On la cultive dans les jardins ; dans ce dernier cas, elle est beaucoup plus développée et donne de gros capitules. La plante renferme des traces d’acide salicylique, un peu d’essence, du tanin, et les capitules floraux une matière colorante jaune. Les fleurs passaient jadis pour antiscrofuleuses, antiictériques, antiémétiques, antispasmodiques, emménagogues et, en usage externe, antiophtalmiques et surtout pour anticancéreuses. Les fleurs de Souci ont été utilisées pour falsifier le Safran.
Propriétés thérapeutiques :
De nos jours, le Calendula est une des principales matières premières de la Pharmacopée homéopathique, qui utilise la plante entière fraiche y compris la racine. Récolté au moment de la floraison, le Calendula est le véritable antiseptique homéopathique. Il est indiqué pour son action externe sur toutes les plaies traumatiques en produisant la cicatrisation rapide et empêchant la suppuration. Quelques gouttes de teinture-mère sur la langue, antidotent les piqures d’abeilles et de guêpes.
En Allopathie, les fleurs de Souci agissent énergiquement comme sudorifique, dépuratives, emménagogues, cicatrisantes, sous formes d’infusion ou de teinture.
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Yougoslavie
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STROPHANTUS : Strophantus ; Apocynacées. Toxique
Les Strophantus sont des plantes grimpantes et ligneuses. Leurs fruits contiennent un grand nombre de graines surmontées d’une touffe de poils qui forment une aigrette soyeuse, supportée par une hampe plus ou moins longue, ce qui permet d’identifier les espèces.
Quoique non officinale, les graines des Strophantus sarmentosus sont actuellement (ou étaient) recherchées comme matière première de la préparation de la Cortisone.
Le principe actif du Strophantus est la Ouabaïne.
Côte d’Ivoire
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Propriétés thérapeutiques :
Le Strophantus agit sur le coeur à la façon de la Digitale, dont il constitue un succédané. Il exerce une action tonifiante sur le myocarde et une action diurétique sur le rein. Moins actif que la Digitaline, il ne s’accumule pas. La Ouabaïne est associée à la Digitaline sous le nom de Digibaïne.
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Guinée espagnole
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Guinée espagnole
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Mozambique
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Liechtenstein |
SUREAU : Sambucus Nigra L., Caprifoliacées.
Arbustre ou petit arbre de 3 à 10 mètres, le Sureau est répandu partout dans les haies, les villages, moins souvent dans les bois et sur les rives des cours d’eau. Il porte de nombreux rameaux opposés et des feuilles composées de 5 à 67 folioles ovales aigües. Ses fleurs blanc-crême à anthères jaunes n’ont guère que 8 mm de diamètre, mais leurs ombrelles atteignent et dépassent fréquemment la largeur de 20 cm. Elles s’épanouissent en juin-juillet, dégageant une odeur particulière très prononcée. En se désséchant, ces fleurs perdent cette odeur désagréable et deviennent jaunâtres. Laissées « sur pied », ces mêmes fleurs donnent naissance à de petites baies sphériques, d’abord vertes, puis d’un noir violacé, luisantes à suc rouge, portées par des pédicelles également rouges. Le Sureau noir, souvent planté dans les parcs, les jardins, près des maisons des villages, est indigène dans toute l’Europe et l’Asie Occidentale. Les feuilles à l’état frais et à haute dose sont toxiques en raison de leur teneur en acide cyanhydrique.
Propriétés thérapeutiques :
Les fleurs sont considérées comme diurétiques, sudorifiques, émollientes et résolutives, sous forme d’infusions, de lotions et de fumigations. Les fleurs de Sureau entrent dans la composition des espèces* purgatives du Codex.
*Espèces : mélange de plantes ; diverses espèces
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