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Le Dictionnaire des plantes médicinales illustré par le timbre (1)

 
Le Dictionnaire des plantes médicinales
illustré par le timbre (1*)

SUITE : Deuxième partie 

 

Introduction : Henri Bonnemain avait constitué une collection de timbres remarquable et plus spécialement un album consacré aux plantes médicinales illustrées sur les timbres de tous les pays. Nous allons, en plusieurs étapes, feuilleter cet album et les commentaires qu’il avait rédigé pour chacune des pages. 108 planches constituent cet album présenté par ordre alphabétique. D’après les commentaires et références que l’on découvre au fil des pages, on peut penser que cet album a été constitué principalement dans les années 1950-1960.  
               
 ACONIT : Aconitum napellus L., Renonculacées-Toxique

  • Belle plante pouvant atteindre 1 mètre de hauteur. On la cultive dans les jardins pour sa beauté, mais elle croît naturellement dans les lieux couverts et humides de toute l’Europe.
  • On emploie surtout la racine qui renferme six fois plus d’alcaloïdes dont le principal est l’Aconitine EXTREMEMENT TOXIQUE. Les doses en sont de l’ordre de 1/10e de millier.

Propriété thérapeutique 

  • Analgésique particulièrement efficace dans les névralgies des branches du trijumeau (Nerf facial). Utile contre laryngites, bronchites, etc…
   
Roumanie

Yougoslavie
 
Pologne
               
Bien que représentant une espèce non officinale en France, le timbre de Hongrie fait figurer la racine qui ressemble à un petit navet, d’où Napel, du bas latin Napellus, diminutif de napus, navet.
 
Hongrie
 Historique* :

Depuis la plus haute antiquité, l’aconit a été employé comme poison, dont on enduisait les flèches et les lances. Les criminels étaient mis à mort par absorption d’aconit. Pline l’Ancien qualifiait cette plante d’arsenic végétal. Au 18e siècle, l’aconit a fait son entrée dans les pharmacopées.

   
   
   ADONIS VERNALIS : Adonis vernalis L., Renonculacées-Toxique

  • Les adonis sont des renonculacées comparables aux anémones.
  • L’espèce officinale est Adonis vernalis; plante herbacée à fleurs jaunes, de 15 à 20 cm de hauteur, ne se montrant guère en France qu’en certaines stations groupées dans les pâturages des Cévennes et sur les plateaux  arides des Causses entre 800 et 1000 mètres.
  • On utilise la plante aérienne entière récoltée au moment de la floraison
  • Elle renferme des principes actifs (glucosides)

Propriété thérapeutique :

  • Tonique cardio-vasculaire et diurétique à la façon de la digitale, mais moins efficace.
  • A l’inverse de cette dernière, il ne s’accumulerait pas.
   
Yougoslavie
 
Hongrie
   
Roumanie
 

 

Pologne
   
       
   AIL . Allium sativum L. Liliacées.

  • Plante bulbeuse cultivée dans les jardins potagers mais y fleurit rarement.
  • Le bulbe est composé de plusieurs petits bulbes improprement appelés « gousses », insérés sur un axe aplati portant des restes membraneux de feuilles.
  • Les feuilles extérieures forment une enveloppe générale et les intérieures une enveloppe spéciale à chacun des caïeux nés à leur aisselle.
  • On emploie ces bulbes qui contiennent une essence à base de sulfure d’allyle.

Propriétés thérapeutiques :

  • En dehors de son emploi universel comme condiment, l’ail très employé comme médicament par les Anciens est resté dans la médecine populaire pour ses propriétés révulsives et comme antiseptique pulmonaire, antispasmodique et anthelmintique (vermifuge).
  • Après absorption de gouttes du médicament (20 à 40 gouttes de teinture en 2 ou 3 fois), on obtiendrait un effet hypotenseur (vasodilatateur). 
   
     

 

Bulgarie
   Historique**:

L’ail est un aliment connu depuis la plus ahute Antiquité. Les constructeurs de la pyramide de Gizeh (sous Chéops, pharaon de la IVe dynastie) consommaient beaucoup d’ail. Cette liliacées fut élevée au rang de divinité. Les Hébreux l’introduisirent en Palestine; les Grecs et les Romains en faisaient grand usage et les Croisés le ramenèrent en France.

   
       
   AIRELLE-Myrtille. Vaccinium myrtillium L. Ericacées.

  • Petit arbustre commun dans nos bois, à feuilles de buis ou de myrte, et dont les fruits sont de petites baies bleu pourpre, d’une saveur acidulée agréable.

Propriétés thérapeutiques :

  • Les baies sont employées comme astringent léger.
  • Leur principes actifs sont hypoglycémiants et, comme tels, ont été proposés dans le traitement du diabète.
  • Les anthocyanes (colorants) fournissent des anthocyanosides qui, en ophtalmologie, développent l’acuité visuelle.

L’Airelle rouge (Vaccinium vitis idoea L.  (T.P. de Russie) qui contient de l’artubutine a été préconisée dans le rhumatisme articulaire en décoction de toute la plante (Tige, feuilles, racines), à la dose de 30 à 60 grammes‰

   
   
Yougoslavie
 
Finlande
   
Russie

Finlande
   
               
     
Roumanie
 
Russie
     
       
   

 

Côte des Somalies
 ALOES. Aloe. Liliacées.

  • L’aloès est une sorte d’extrait préparé sur place par concentration du suc des feuilles de plusieurs espèces du genre Aloe, Liliacées à port de plantes grasses.
  • Parmi les diverses espèces, l’Aloès du Cap (Cap de Bonne Espérance) en est la principale sorte officinale.
  • Il se présente sous forme de masse brun-noirâtre à reflets verdâtres.
  • La saveur est très amère et nauséeuse.
  • L’odeur forte, spéciale, peu agréable de rance.

Propriétés thérapeutiques :

  • L’aloès a deux actions : A faible dose, il est tonique et digestif; à forte dose, c’est un purgatif drastique mais à action lente ; il détermine une congestion intense des organes abdominaux, surtout du gros intestin.   
   
   
Monaco
 
Rhodésie du Sud

Maurice

Afrique du Sud
   
       
   AMANDIER. Amygdalus communis L. Rosacées.

  • Arbre originaire d’Asie Mineure et de mésopotamie. Cultivé et à peu près naturatisé aujourd’hui dans toute la région méditerranéenne. Dans l’Europe moyenne, l’arbre gèle souvent.
  • Les amandes étaient connues en Italie 2 siècles avant J.C. Actuellement, les amandes douces viennent surtout du sud de l’Italie et de la Sicile.
  • On en distingue deux variétés qui fournissent les amandes douces et les amandes amères. Il est question des amandes dans la Genèse. Les Hébreux puis les Grecs connaissaient les deux variétés. Elles rancissent aisément en prenant une teinte jaunâtre; les insectes les attaquent facilement.

Emploi thérapeutique :

  1. Amande en nature : émulsions – lait d’amandes.
  2. Huile d’amande douce : préférée à toute autre pour les préparations destinées à l’usage interne, mais rancit très rapidement.
  3. Essence d’amande amère: Désodorisant en pharmacie, masque l’odeur et le goût des diverses substances et est employée à ce titre pour aromatiser l’émulsion d’huile de foie de morue. Important emploi industriel (parfumerie, kirsh artificiel).
   
    
Italie
   
Iran
 
Iran
   
       
   ANACARDE : Anacardium occidentalis L. , Térébenthacées.

  • Appelée également pomme et noix d’acajou, l’anacarde est le fruit de l’anacardier ou de l’acajou à pommes. de la grosseur d’une noix, il a tout à fait la forme d’un rein.
  • Il est supporté par la pomme de cajou ou d’acajou qui est en réalité un pédoncule renflé dont la chair est succulente, de saveur légèrement acide et des plus rafraichissantes (quand il s’agit de l’anacard. occid.). Il renferme une amande de saveur agréable contenant 47% de matière grasse. Aussi doit-elle être consommée fraîche car elle rancit avec le temps.

Propriétés thérapeutiques : 

  • Le péricarde très dur et de couleur grisâtre contient un suc résineux, d’abord fluide mais qui se concrète avec le temps; il est excessivement caustique. On l’employait jadis pour détruire les verrues et les cors.
  • Vésicant indolore, il a été utilisé dans le traitement de la lèpre et des ulcères atones.
   
     


Sénégal
   


Vietnam
     
       
   ANCOLIE : Aquilegia vulgaris L., Renonculacées.

  • Plante d’Europe cultivée dans les jardins pouvant atteindre 1 mètre de hauteur.
  • Les feuilles ayant assez de rapport avec celles de la chélidoine sont reconnaissables à leur couleur verte mélangée de brun et de noir.
  • Les fleurs pendantes, bleu violacé, pourpre ou rosées, quelquefois blanches, sont irrégulières et multicapuchonnées.
    Elles se terminent par un éperon en forme de crochet où se trouve le nectaire.
  • Nulle part abondante. Fleurit de mai à juillet.

Propriétés thérapeutiques :

  • On a employé les diverses parties de la plante (racine, tige et feuilles, les fleurs et les semences comme diurétique, diaphorétique (1) et antiscorbutique.

(1) Qui provoque la transpiration

   
   
Pologne
 
Suisse
   
Roumanie
     
       
   ANEMONES : Anemone pulsatilla L. Renonculacées

  • Plantes herbacée, petite, à racine grosse et noirâtre, remarquable par ses fleurs pourpre violet.
  • Commune dans tous les terrains siliceux de toute l’Europe moyenne.
    Cette seule espèce étant officinale, on emploie la racine, les feuilles et les fleurs fraîches dont le principe actif est l’anémonine.

Action thérapeutique :

  • Médicament des plus réputés autrefois, encore très employé en médecine homéopathique, et utilisé de nouveau comme calmant des douleurs utérines ou orchitiques et régulateur de la menstruation. Egalement employé dans l’asthme, la coqueluche et les névralgies.

 

   
   

 

Hongrie

Autriche
  Anémone hépatique. Anemona hépatica. 
Finlande
   
   
Finlande
 
Autriche
 
Pologne
Anémone sylvie-Anemone nemorosa
Plante tout à fait grêle, commune au printemps dans les bois
   
   Anémone des fleuristes


Liban
   
Israël
   
   
Liban
 
Luxembourg
 
Israël
     
       
 
Cambodge

ARACHIDE. Arachis hypogaea L. Légumineuse papillonacée.

  • L’arachide, pistache de terre ou cacahuète est une plante annuelle à tiges tantôt dressées, tantôt rampantes.
  • Vraisemblablement originaire du Brésil, la plante aurait été introduite en Guinée par les premiers négriers, puis par les Portugais dans les îles du sud de l’Asie.
  • On a essayé la culture en France dans les Landes, mais la récolte n’est vraiment profitable que dans les régions chaudes.
  • L’arachide met quatre, cinq ou même six mois pour accomplir son cycle végétatif.
  • Après arrachage et séchage, on sépare les gousses à la main de préférence

Emploi :

  • L’amande a une teneur totale en huile variable suivant la provenance mais pouvant atteindre 50%.
  • L’huile pressée à froid est à peine jaune verdâtre très peu colorée, très fluide et de saveur agréable. Elle est couramment consommée comme huile de table.

 

   
   
Nigeria
 
Vietnam
 
Afrique Occidentale Française
  
     Sénégal
   
       
   ARNICA. Arnica montana L., Composées radiées.

  • Plante herbacée des montagnes de l’Europe et de l’Amérique, mais qui croît principalement en Allemagne, en Suisse et dans les Vosges.
  • En France seule la fleur est officinale. Celle-ci a une odeur aromatique, une saveur amère et renferme une matière colorante jaune plus d’autres substances.
  • En desséchant la fleur, on doit la débarasser des larves d’une mouche très toxique : Trypeta Arnicivora.

Usage :

  • L’Arnica sous forme de teinture étendue de 5 à 10 parties d’eau est surtout usité à l’extérieur en compresses contre les suites de contusions.
  • L’usage interne est particulièrement usité dans les pays d’Europe Centrale, quoique toxique à haute dose. Vomitif et paralysant médullaire.
   
   
Tchécoslovaquie
 
Yougoslavie
 
Pologne
 
Belgique
   
       
   
AUBEPINE : Crategus oxyacantha L., Rosacées

  • L’Aubépine est un arbrisseau buissonnant, très rameux, hérissé d’épines; aussi est-il communément planté pour faire des haies impénétrables. Croissant librement, il prend le port et la taille d’un petit arbre. Les fleurs, encorymbe, apparaissent après les feuilles. Il est répandu dans presque toute l’Europe, l’Asie Occidentale et l’Afrique Septentrionale.
  • Récolte : On doit ceuillir les fleurs avant complet épanouissement car elles vont continuer de s’ouvrir pendant la dessication. On sèche rapidement, à l’ombre, dans un local bien aéré en étendant les fleurs sur des toiles, en couches minces, pour n’avoir pas à les remuer, car elles se brisent facilement.  
   
     Crategus monogyna.

   Les fleurs ont les axes d’inflorescences velus et les sépales souvent pubescents. Odeur assez agréable si la drogue est assez récente, nulle ensuite.

   Propriétés thérapeutiques :
   La composition chimique est imparfaitement connue. Deux alcaloïdes : crataegine et oxyacanthine ont été décelés dans l’écorce. Tonicardiaque d’une efficacité certaine si l’on a soin de continuer longtemps l’emploi. Adjuvant de la digitale, c’est une valériane du coeur. 

 
 

      

 AUNEE: Inula helenium L., Composées.

Belle plante vivace de l’Europe Centrale et Méridionale et de l’Asie Septentrionale et Moyenne; lieux humides.
Il faut cultiver dans une terre fraîche profondément labourée pour permettre le développement des racines, seule partie de la plante utilisée.On arrache à 2 ou 3 ans, la partie souterraine : court rhizome charnu portant des racines latérales de 2 à 3 cm.
 
Cultivée dans les jardins comme plante d’ornement pour ses beaux capitules à fleurons et demi-fleurons jaunes; elle a assez bien l’apparence en plus petit des hélinthes (Soleils).
Les principaux pays de culture pour l’herboristerie sont la Hollande, l’Angleterre, la Suisse et les Etats-Unis.

Propriétés thérapeutiques :
L’Aunée, très employée autrefois, puis oubliée, a été utilisée de nouveau (son principe actif est l’hélénine).
Tonique, stimulant des muqueuses, diurétique et diaphorétique, vantée de longue date dans les catarrhes des bronches, dans la leucorrhée et la chloro-anémie, prônée comme antiprurigineux contre les dartres, la gale.
 

   
AVOCATIER : Laurus persae. L., Lauracées.

L’avocatier est un bel arbre de 8 à 10 mètres de haut; il croît dans toutes les régions à climat tropical ou subtropical. Son tronc est recouvert d’une écorce grisâtre; sa cîme est ample et touffue. Le fruit (poire d’avocat) ressemble à une grosse poire verte. L’écorce est dure, recouvrant une pulpe qui renferme une très grosse graine. La chair en est butyreuse et peut se manger à la cuillère. La graine contient une matière sucrée comparable à la mannite.
On dit les bourgeons et les feuilles d’avocatier employés à la Guadeloupe comme émménagogues, stomachiques, carminatifs et anti-hectiques1.

Cosmétologie : l’huile d’avocat.
La sélection des fruits tend à isoler les espèces les plus riches en pulpe utilisable. A la maturation, la quantité d’huile augmente d’abord rapidement, puis lentement. L’huile est extraite, soit par pression, soit par solvant; mais dans ce cas, il est nécessaire de décolorer l’huile qui est alors souillée de chlorophylle. Depuis les années 1930, on utilise l’huile en cosmétologie. Elle est assez chère mais très intéressante car très pénétrante. Sa pénétration se rapproche de celle de la lanoline et ceci justifie son emploi dans les crèmes de beauté, les huiles de massage, etc…

1. Se dit d’une fièvre lente qui amène un dépérissement graduel.

 
   
Guinée
 
Saint-Thomas et Prince
   
SUITE : Deuxième partie   
 *Les propriétés thérapeutiques proposées n’engagent en rien la Société d’histoire de la pharmacie quant à la réalité scientifiques de ces allégations.

**Tiré de l’ouvrage de P. Schauenberg et F. Paris, « Guide des plantes médicinales », Delachaux et Nieslé, ed., Paris, 1977.

   
         
   
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