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Emplâtre du Prieur de Cabrières

C’est sous le nom « d’emplâtre royal contre la hernie » que Lémery le décrit dans sa Pharmacopée. L’utilisation de l’adjectif « royal » indique qu’il s’agit d’un des remèdes secrets, dont Louis XIV racheta la formule pour la rendre publique. Lémery précise , en effet, cette origine :

« Cet emplâtre vient du Prieur de Cabrière qui l’avoit tenu secret, jusqu’à ce que par la bonté ét la libéralité du Roy, il a été rendu public avec d’autres remèdes dont le Prieur se servoit ».

Sa composition comprend des poudres de noix de cyprès, de grande consoude, d’hypocistis, de mastic, de labdanum et de terre sigillée, incorporées à un mélange fondu et filtré de cire, de poix noire (ou navale) et de térébenthine. Lémery précise l’activité et le mode d’emploi de ce médicament :

« Il est propre pour les descentes, il raffermit le péritoine après que l’intestin a été replacé, on l’appliquera à l’endroit de la relaxation, le tenant en état par le moyen d’un bandage, & le renouvelant de dix jours en dix jours. « 

Cet emplâtre, relativement facule à préparer, était préféré à « l’emplâtre contre la rupture », d’activité comparable, mais beaucoup plus complexe. La préparation de ce dernier nécessitait, en particulier, d’effectuer une décoction de la peau d’un bélier, avec sa laine, d’incorporer des vers de terre, du sang humain desséché, du bol d’Arménie, de la mumie, sans compter de nombreuses gommes et autres drogues végétales.

Synonyme : emplâtre du Prieur de Scabrières ou de Cabryan.

Auteurs  : Olivier Lafont et Henri Bonnemain

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