Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1925) sur ce sujet1 :
Sous le nom de Buchu, les habitants du Cap de Bonne-Espérance emploient, comme vulnéraire et contre les maladies de la vessie, les feuilles de plusieurs plantes de la famille des Rutacées, du genre Diosma. Depuis l’introduction du Buchu en France, on a reconnu que ses propriétés sont dues à une huile volatile d’une odeur et d’une saveur rappelant la menthe poivrée, analogue à la térébenthine, ce qui fait que le Buchu est indiqué contre les maladies des voies urinaires, contre l’inflammation de l’urètre, de la prostate, contre la rétention et l’incontinence d’urine et contre la cystite. Son action diurétique le fait recommander contre la gravelle, le catarrhe chronique de la vessie, etc… Son pouvoir sudorifique fait prévoir son efficacité dans le rhumatisme et les autres affections semblables, et d’autant plus que ses propriétés toniques et stomachiques font que tous les estomacs le supportent facilement et pendant les traitements de longue durée.
Les feuilles sèches qu’on trouve dans le commerce sont presque entièrement dépourvues de l’huile essentielle, et, par suite, l’extrait fluide, l’infusion ne peuvent contenir ni résine, ni huiles, principes totalement insolubles dans l’eau. La pharmacie Swann, pour avoir un produit parfait, fait venir directement du Cap des feuilles fraîches des trois principales espèces de Buchu et, dès leur arrivée, les traite, par l’alcool, l’eau et un éther spécial possédant le double avantage d’extraire tous les principes actifs et de constituer lui-même un adjuvant important de cette médication.
Cet extrait sert à fabriquer un élixir et un sirop, préparations absolument identiques, la première ne différant de la seconde que par sa concentration qui la fait prescrire par cuillerées à café au lieu de cuillerées à potage, trois fois par jour, entre les repas, dans un quart de verre d’eau ou de tisane. Cette dose peut être portée graduellement jusqu’à six à huit cuillerées par jour. Pour les enfants au-dessous de sept ans, la dose est de moitié.
Reboucher vivement le flacon.
1. Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…29ème édition, Paris, chez l’auteur, 1925