Elixir qui guérit Louis XV (Suite)* |
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Il s’agissait en réalité d’un embarras gastrique peu grave, d’une sorte de typhoïde abortive, qui disparut dès qu’on eut cessé les purges et les saignées. Le mérite de la guérison fut attribué au praticien qui venait de prendre en mains l’auguste malade, M. de Moncharvaux. il semble bien, en effet, qu’il ait compris la nécessité de stimuler et non de débiliter le patient. Voici, les quantités étant traduites en grammes, la formule de l’élixir qui opéra la cure : Safran (1.27 g); ambre gri (7.6 g); musc fin (3.8 g); perle préparée, girofle, canelle, macis, gingembre, trois-poivres (ensemble 45.9 g); muscades (61 g); sucre fin (92 g); graines de paradis, anis, coriandre et fenouil (ensemble 30.6 g); genièvre (1 poignée); graine de rave (30.6 g); graine d’hièvre (15.3 g); extrait d’angélique (30.6 g); fleur d’oranger (61 g); feuilles d’or (120 f.) vin d’Espagne (0.931 litre); esprit de vin (1.958 g); eau de mélisse (122 g) Cette formule nous a été conservée par Louis-Martin Charlard, apothicaire privilégié, qui avait fondé en 1765 une pharmacie toujours existante à Paris, rue Basse-Porte Saint Denis (aujourd’hui 12 Boulevard Bonne Nouvelle) : il l’avait transcrite sur un cahier qu’il relia à la suite de son exemplaire du Cours de Chimie de Lémery exemplaire précieux qui a été donné à la Bibliothèque de l’Ecole de Pharmacie de Paris par notre président d’honneur M. Guignard.
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* Bulletin de la SHP, 1914, p. 206 |