Synonyme : Alcoolé d’ammoniaque succiné, ammoniaque succinée, érypèle de succin ammoniacale, mixture d’ammoniaque et d’huile de succin, esprit ammoniacal succiné, alcool ammoniacal succiné.
Différentes formules ont été publiées pour cette préparation qui contient du savon noir ou blanc, ou du mastic rendant l’ensemble lactescent, de l’huile de succin, du baume de La Mecque ou de l’essence de lavande, de l’esprit de vin (alcool éthylique), et de l’ammoniaque. Il existe différentes manières de la préparer. La teinture pour l’eau de Luce (ou alcoolé savonneux succiné) contient les constituants précédents, sauf l’ammoniaque. On la prépare par simple mélange, laissé à macérer et agité plusieurs fois pendant huit jours, puis filtré. l’eau de Luce est obtenue par dilution convenable de cette « teinture » dans l’ammoniaque. Un autre mode opératoire consiste à tout dissoudre dans l’alcool et à filtrer.
Le baume de la Mecque, encore appelé térébenthine de La Mecque, d’odeur anisée et pénétrante, s’emploie surtout comme parfum.
L’huile de succin est l’un des produits de la distillation sèche du succin, ou ambre jaune, qui est une résine. Elle possède une odeur âcre (empyreumatique). C’est un excitant et un antispasmodique. L’eau de Luce est un stimulant et un antiseptique. Elle était employée à l’extérieur dans les rhumatismes, les paralysies, les morsures d’animaux venimeux ; à l’intérieur à raison de dix à vingt gouttes dans un verre d’eau dans les syncopes et l’apoplexie. On la faisait aussi respirer dans les syncopes et les défaillances en plaçant un flacon sous le nez de la victime.
Auteur : Pierre Labrude. Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007