Nicolas DEYEUX (1745-1837) |
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Parisien de souche, né le jour du printemps 1745, Nicolas Deyeux avait, en 1772, pris la succession de son oncle, l’apothicaire-échevin Ph.-N. PIA, qui avait créé le secours aux noyés. Par la suite, il vendit son officine de la rue du Four pour se livrer à la recherche et à l’enseignement de la chimie au Collège de Pharmacie, puis à la Faculté de médecine. Une tâche supplémentaire, tout aussi absorbante, lui fut confiée le 18 juillet 1804. Un décret de ce jour le faisait, en effet, premier pharmacien de l’Empereur. Deyeux devait cette distinction à l’estime de Corvisart, médecin attitré de napoléon. Deyeux s’interrogea avant d’accepter cette fonction. Homme de laboratoire, ennemi du bruit, il redoutait de partir aux armées. Il fit l’aveu de sa faiblesse à Napoléon qui le rassura : « Vous ne partirez pas ; et je vous connais et vous estime ». Deyeux s’attacha donc à organiser le service pharmaceutique des palais impériaux. Son équipe comprenait : un pharmacien major résidant à Saint-Cloud, deux pharmaciens adjoints dont Cadet de Gassicourt et deux aides. Leur travail consistait à préparer les médicaments prescrits à l’Empereur, aux membres de sa famille, de sa suite et de tous les employés.
Le premier pharmacien rencontra quelques difficultés pour agencer, comme il l’entendait, la pharmacie impériale, qui avait ses assises dans un immeuble avoisinant le château de Saint-Cloud et ses annexes dans les diverses résidences napoléoniennes. En fait, elle souffrait d’un certain désordre, dû, en partie, à un manque de coordination dans les achats de base. Il lui arrivait parfois de ne pas pouvoir suffire aux besoins du moment et de s’adresser à des confrères pour honorer les ordonnances. Avec l’appui de Corvisart, Deyeux redressa la situation. Mais il lui fallut du temps et de la patience.
Malade difficile et coléreux, Napoléon avait les remèdes en aversion. Cependant, il se pliait aux prescriptions de Corvisart et de son pharmacien. En revanche, Joséphine et Marie-Louise auraient abusé des médicaments, sans la vigilance de leur suite médicale. Très strict, Deyeux refusait d’ailleurs de renouveler les remèdes de la seconde impératrice, sans une ordonnance de Corvisart. Membre de l’Académie des sciences et de médecine, Deyeux, qui mourut à Passy, le 25 avril 1837, laissa des études sur le lait, le sang des ictériques, l’opium. Il organisa, d’autre part, la production du sucre de betterave.
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Source : Texte de Nicole RICHET |